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La Formation en muséologie :

Vous êtes intéressés par une formation initiale ou par la formation continue en muséologie et muséographie ? La formation MEM : Master Expo-Muséographie, en conception des expositions de l'Université d'Artois est faite pour vous !

Voir les renseignements :

ou sur le site de l'Université : (document à télécharger colonne de droite) ou sur ce lien.

Master MEM

mercredi 29 novembre 2017

Le MEN fait peau neuve

On l'aura constaté nous avons cessé de publier des chroniques suite à nos visites d'expositions et de musées : Pourquoi ? Parce que nos étudiantes et jeunes apprenties le font bien mieux que nous ! Alors lisez L'Art de Muser, les papiers y sont de grande qualité.
http://lartdemuser.blogspot.fr

Toutefois, nous ne résistons pas à l'envie de partager notre découverte de ce week-end : la nouvelle présentation de référence du MEN dans la villa Pury rénovée. Le Musée d'Ethnographie de Neuchâtel prouve une nouvelle fois son excellente capacité à manier l'intelligence du propos avec une vision originale et décalée, une connaissance fine et précieuse de l'histoire de ses collections et de l'institution, une mise en forme aussi agréable que délicieusement malicieuse. Sans dévoiler les partis pris que le visiteur aura plaisir à découvrir par lui-même, disons que pour une exposition permanente, c'est singulièrement gonflé. La salle Ambassades notamment avec ses cachettes et ses surprises, la salle Bazars avec le retour sur l'histoire du musée qui est aussi une histoire des musées d'ethnographie, la salle Au-delà qui traite avec talent nos divers rapports culturels à la mort, sans oublier Poids, Plumes, Artistes, ou Regards... En intitulant l'exposition L'Impermanence des choses, le lieu dit bien son éternel désir de transformation de nos regards.
Mentionnons également l'exposition temporaire sur Jean Gabus qui est pour un muséologue riche de perles. Une fois encore, bravo aux artistes de l'ethnographie.



mercredi 16 août 2017


Notons la parution aux éditions Complicités / OCIM la parution de l'ouvrage Pratiques du commissariat d'exposition, co-dirigé avec Isabelle Roussel-Gillet, ouvrage collectif issu de journée organisées par le Master Expographie Muséographie.


Le commissaire d’exposition occupe une place centrale dans le processus de conception et de réalisation d’une exposition, qu’elle soit temporaire ou permanente. Des professionnels et des chercheurs apportent des éclairages diversifiés sur les pratiques, les compétences et les méthodologies mises en œuvre pour concevoir des expositions de société, d’ethnographie, de sciences ou d’art contemporain. Il s’agit de caractériser ce métier encore mal connu de muséographe. 

lundi 3 avril 2017

Les MEM sont en entreprises en apprentissage ou en stage...

Le travail à temps plein à commencé cette semaine pour les masters MEM, qu'ils soient en apprentissage dans des entreprises ou en stage. Les masters 1 et masters 2 sont à pied d'oeuvre, et dans des institutions et agences aussi diverses qu'attractives.
Nous pouvons citer en master 1 : le Musée d'Ethnographie de Neuchatel ; l’Agence Abaque ; le Musée de la civilisation à Quebec ; le Château de Versailles, le musée textile de Lavelanet en Ariège ; l’Espace 36 à St Omer ; le musée du Leman en Suisse ; le FRAC des Hauts de France ; le Parc des Calanques à Marseille ; le SHED Centre art contemporain de Normandie, le Musée de l’hygiène à Dresdes ; l’Agence de muséographie Sens de visite ; le musée portuaire de Dunkerque ; l’Agence de muséographie Nathalie Grenet à Toulouse.
Et en master 2, pour la plupart il s'agit de poursuivre l'alternance comme apprenti : Universcience, CSI ; le Musée d’Ethnographie de Bordeaux ; la Cité de l’économie Banque de France ; le Musée de Deauville ; le Musée Dobré Nantes; le musée de la Chartreuse à Douai; le Forum départemental des sciences ; le Musée d’histoire naturelle de Lille ; au Palais de la Découverte ; à la Ferme des Planons Conseil départemental de l’Ain ; au musée comtois de la Citadelle de Besançon : l’INRAP ; l’Agence Présence ; le Museum national d’histoire naturelle de Paris ; la Fabrique des patrimoines à Caen ; le CRAC Alsace ; le château des ducs musée de Bretagne à Nantes ; le Palais des Beaux-arts de Lille ; le musée de la Grande Guerre de Meaux ; le Centre Régional de la photographie de Douchy-les-Mines ; Art et Marges à Bruxelles.


dimanche 12 mars 2017

Patates ! au Forum départemental des sciences

Seconde exposition initiée par le master MEM qui en a assuré le programme muséographique, l’exposition Patates ! présentée au Forum départemental des sciences de Villeneuve d’Ascq, avec une scénographie signée Margot Delobelle, ancienne étudiante du MEM, est élégante et convaincante. Son propos est clair et souvent surprenant. La maquette animée de fin d’exposition est remarquable. Exposition qui devrait trouver son public tant tout le monde peut y trouver son compte, petits ou grands, elle sera visible ensuite dans divers lieux, en 2018 à la Serre de la Cité des sciences qui est coproducteur de l’exposition, mais aussi ensuite à Cité Nature à Arras, au PLUS à Capelle-la-grande, etc. Belle vie à Patates ! pour que tout le monde se régale. 


dimanche 19 février 2017

Corps rebelles

C’est évidemment une performance que de proposer une exposition sur la danse. Beaubourg avait il y a quelques années proposé une grande exposition où les aspects historiques dialoguaient avec une interprétation dans les arts plastiques. Ce n’est pas l’option suivie par l’exposition présentée à Confluences, qui s’inscrit volontairement dans une approche contemporaine, au point que certains créateurs y sont minimisés : ainsi Pina Bausch qui n’est présente que par quelques visuels, mais on pourrait en dire tout autant des grandes ruptures apportées par les courants européens contemporains jusqu’à Akram Kan. L’angle de vue est porté depuis le Québec et cela se ressent trop fortement, l’exposition ayant été produite par le musée de la civilisation. Bien séquencé, l’exposition se déploie dans une belle scénographie dans laquelle s’inscrit essentiellement des images et du texte, images filmées pour donner corps et vie au propos. Signalons un beau travail sur le graphisme. 

dimanche 12 février 2017

Serge Bloch et Frédéric Boyer revisitent la Bible

Drôle d’idée que de mettre en illustrations La Bible au 104, - elle qui interdit pourtant les représentations ! - vieille romance délirante remplie d’histoires à dormir debout. Bon ce serait sympathique, à la manière des Mille et une nuits ou des contes de Perrault, si on n’avait pas justifié pour ces fadaises des milliers de morts et si on ne continuait à voir les barbares se déchirer sur l’exégèse de ces lignes. De tout cela, il n’est évidemment rien dit, car le projet est plutôt de rendre agréable et sympathique le texte sacré. Et l’effet est réussi, avec des animations fort belles et un travail sur le graphisme remarquable. La voix d’André Dussolier qui narre les légendes n’est pas pour diminuer le plaisir ressenti. Drôle d’exposition par conséquent à découvrir dans les espaces secrets du 104

vendredi 3 février 2017

L'Eau Textile à la Manufacture des flandres

Le groupe projet du master MEM qui a élaboré l’exposition L’Eau textile actuellement présentée à La Manufacture des flandres , musée de la mémoire et de la création textile, à Roubaix, a eu l’intelligence de problématiser l’exposition autour de la question de l’eau dans la création textile. L’appel à artistes et les oeuvres présentées ne sont de ce fait pas décontextualisées mais prennent tout leur sens, en plein dialogue avec un propos parfaitement ciselé. Collant parfaitement aux enjeux techniques de fabrication, mais aussi à l’identité de la ville de Roubaix, l’exposition invite à l’exploration du thème en plusieurs volets, à la fois patrimoniaux, avec des images d’archives, mais aussi sociologiques avec la production industrielle actuelle en Asie, environnementales avec la gestion de l’eau et de ses effets, les nouveaux textiles innovants moins gourmands en eau, etc. Exemple assez rare d’exposition de création contemporaine qui s’inscrit dans une véritable vision de musée de société. Ainsi l’art contemporain est accessible, intelligent et interpellant. 22 artistes ont participé, avec de véritables perles. Des appels et invitations sont faites dans cinq autres lieux de la ville qui sont partenaires : les Archives du monde du travail, le musée de la Piscine, l’Office de tourisme, la médiathèque, les quais en extérieurs… 

jeudi 26 janvier 2017

Antarctica à Confluences

Comment peut-on proposer une exposition sur les pôles et ne pas parler de réchauffement climatique ? On en reste sans voix ! On savait que l’approche environnementale n’était pas le fort de Confluences jusque-là, mais quand même. Comment penser aux mondes polaires sans penser à ce qui devrait nous obséder tous, tant la question est un enjeu crucial pour la planète ? Les concepteurs proposent à la place de très belles images immersives pour contempler des paysages et de gentils pingouins et autres volatiles. On confine au scandale ! Ceci dit le graphisme de l'expo est intéressant. 

mardi 10 janvier 2017

Dessiner au CNAM

Très belle exposition sur le dessin, produite après une résidence de Schuiten au CNAM. Evidemment la complicité entre l'artiste et l'institution existe de longue date, et cela se sent dans l'exposition qui en résulte. L'exposition Machines à dessiner de Schuiten & Peteers met en scène de belles mécaniques, de très beaux objets, parfois énigmatiques pour le néophyte, mais ce sont surtout des prétextes à montrer les sources de l'inspiration artistique. La dernière salle est une proposition participative avec des tables à dessiner où petits et grands peuvent proposer leur interprétation. Cela marche et c'est très impressionnant de voir les personnes restées de longues heures à dessiner et à jouer vraiment le jeu, avec des visiteurs de tous âges. Cette dimension de l'expo n'est pas la moins intéressante, loin de là, elle témoigne des évolutions actuelles des institutions. Devant son succès, l'exposition est prolongée jusqu'au 25 mars.

dimanche 25 décembre 2016

Espèce d'ours... toi même

Courrez au Muséum national d'histoire naturelle pour tout savoir sur les ours, les différentes espèces, les ours dans l'histoire, les particularités morphologiques et biologiques, les habitudes de vie, les représentations sociales, et les rapports ambivalents de l'homme à son encontre... Evidemment, les problématiques actuelles y figurent également, mais comme souvent abordées en fin d'exposition. Une exposition bien conçue au parcours agréable. Les films sont, comme souvent, les éléments qui captent immanquablement l'attention de tous, des plus petits aux plus grands des visiteurs. Toutefois, le muséum expose aussi ses plus beaux spécimens, dont certains sont des plus impressionnants, et d'autres des plus étonnants. Une exposition pour l'hiver, pendant qu'ils hivernent, puisque nous avons appris qu'il ne fallait pas parler d'hibernation mais d'hivernation !

mercredi 14 décembre 2016

La Corée vue par Françoise Huguier

Etonnante exposition de photographies de Françoise Huguier sur la Séoul contemporaine au Carré de Baudoin, ce bel espace culturel de la mairie de Paris. La photographe avait connu Séoul en 1982, et s'étonne des transformations qu'elle constate lorsqu'elle y retourne en 2014. En effet, la Corée est incroyable, la mutation en une trentaine d'années donne le vertige, comme le mettait en scène également une exposition de clichés historiques présentée dans le Pavillon de la Corée à l'exposition universelle de Milan. L'exposition présentée à Paris découvre des univers où le kitsch et l'extravagance sont omniprésents. Françoise Huguier s'adresse aux visiteurs et lui raconte ses expériences, aussi les textes qui accompagnent les clichés sont longs, mais se lisent pourtant très bien, car ce sont des récits subjectifs qui interpellent. La séquence sur l'apprentissage de la mort est entre autre extraordinaire. Mais nous présenterons ici l'exposition du nounours, en clin d'oeil à l'expo du muséum !

samedi 3 décembre 2016

Plongée au coeur de l'archéologie sous-marine à Marseille

Le Musée d'histoire de Marseille propose jusqu'en mai prochain une très belle et très riche exposition sur les découvertes sous-marines. On y apprend d'abord que c'est l'expédition menée par un certain commandant Cousteau qui fut pionnier en la matière. L'exposition présente des explorations sous-marines étonnantes et le visiteur y découvre des objets magnifiques. Co-produite avec Columbia river et avec des mécènes Aqualung et la Compagnie du Ponant à l'occasion du cinquantième anniversaire des Recherches archéologiques sous-marines mis en place par le ministère Malraux. Issus de 117 sites sous-marins, les 424 objets sont présentés dans un écrin scénographique. Dix films sont présentés, ainsi que des maquettes permettant aux visiteurs de s'immerger littéralement dans le sujet à défaut de plonger sous les eaux !

mercredi 16 novembre 2016

Le FRAC Franche-Comté a reçu du courrier

Etranges expositions au FRAC Franche-Comté sur l'art sonore avec les installations de Max Neuhaus qui ont certes été intéressantes en leur temps, mais dont on ne saisit pas bien l'intérêt à être présentée aujourd'hui dans ces conditions. Bien des performances du spectacle vivant existe, comme le Land art ou les installations et nous n'avons pas nécessairement besoin de les sanctifier en présentant des traces et des documents préparatoires bien souvent insignifiants. L'événement a vécu dans tout son intérêt, faut-il pour autant en faire des expositions trente ans plus tard ? Dans l'exposition Max Feed, un autre artiste, Dominique Blais, choisit d'envoyer durant 30 jours du courrier à la directrice du lieu, pour interpréter les cycles de la lune. Le FRAC a décidé consciencieusement de ne surtout pas ouvrir les enveloppes sacrées, et le mystère demeure donc entier sur ce que contiennent les dites enveloppes. Bon oui, amusant peut-être, et après ?

mercredi 9 novembre 2016

Folles machines calaisiennes !

On connait François Delarozière depuis que l'Ile de Nantes a ouvert son parc récréatif avec l'éléphant, le carrousel des mondes marins et que l'on peut visiter les ateliers du créateur. Celui qui est resté longtemps dans l'ombre de Royal de Luxe connait désormais la reconnaissance méritée. Ainsi le Musée des beaux arts de Calais propose une exposition de ces machines loufoques et décalées, et consacre cet attachement de Delarozière à Calais, quinze ans après qu'une première exposition des machines fut présentée au Channel. Exposition courageuse montée par une équipe dynamique et motivée qui démontre que les musées bougent et veulent dialoguer avec leur époque, surprendre et même amuser leur public.

samedi 5 novembre 2016

Le Ruban c'est la mode

Le Musée d'art et d'industrie de St Etienne présente Le Ruban, c'est la mode, exposition conçue en partenariat avec le très beau musée du chapeau de Chazelles sur Lyon. Les chapeaux y ont été présentées et le musée d'art et d'industrie présente de son côté les rubans, dans cette double exposition classée d'intérêt national. L'exposition, où le master MEM a plaisir de réaliser une évaluation, présente l'histoire du ruban, spécialité de St Etienne, les productions, les techniques, les dynasties industrielles, mais aussi les usages contemporains du ruban sous toutes ses formes. Des très belles robes en rubans sont aussi présentées en fin d'exposition pour le plus grand plaisir des visiteurs.

mercredi 2 novembre 2016

De la guerre au Malouines

Etrange musée, très politique, dédié à la guerre aux Malouines puisque ce territoire convoité et controversé a été le théâtre d'un violent conflit opposant la Grande Bretagne de Tatcher à l'Argentine dans les années 80. Des soldats y perdirent la vie, et l'orgueil national en fut meurtri. Le problème ne fût pas réglé mais la dictature militaire n'y survécut pas. Ce musée très récent présente le point de vue de l'Argentine. Il est étonnant de constater combien les questions politiques sont omniprésentes dans les musées du pays. Un bel espace, placé curieusement dans l'ancien camp de détention de Buenos Aires où les opposants politiques furent torturés, un lieu très émouvant.

samedi 29 octobre 2016

Italiens et Espagnols à Buenos Aires

On connait sans doute trop peu l'Argentine, aussi la surprise est grande de découvrir que l'immigration italienne fut plus importante que l'immigration espagnole en Argentine et on sent cette culture italienne si agréable dans toutes les rues de Buenos Aires. L'exposition temporaire présentée au musée de l'immigration de la ville, dans le lieu même du débarquement des nouveaux arrivants, rappelle les quartiers d'installation, celui de la Boca, notamment, les habitudes et coutumes des primo-arrivants. Belle exposition, agréablement scénographiée, et l'on y reconnait que l'immigration obéit toujours aux mêmes règles partout de par le monde.

jeudi 20 octobre 2016

Le Préhistomuseum

Pour sa rénovation et son extension, le Préhistomuseum de Ramioul à côté de Liège, poursuit sa route et emporte une nouvelle fois l'adhésion. Nous seulement le projet d'ensemble de l'établissement est formidable car parfaitement maitrisé, conceptualisé et intelligemment mené par une équipe dynamique et soudée autour d'une aventure partagée, mais les nouveaux espaces sont d'une grande qualité. Pascal Payeur qui a scénographié l'espace de ressources a conduit un travail d'une belle qualité en se conformant aux principes directeurs structurant l'ensemble du site. Si le centre du lieu regroupe les collections et les fonctions de recherche, ce sont bien les fonctions de médiation et de travail pour les publics que le site met partout en avant et en valeur. Nombreuses réflexions sont conduites, en n'évitant pas les incessantes remises en question. Jusqu'au restaurant, le lieu est thématisé pour offrir une expérience aux visiteurs. Un lieu remarquable à découvrir en priorité !

mardi 4 octobre 2016

Biotopia : un centre d'interprétation en Vendée

Le nouveau centre d'interprétation Biotopia, à Notre Dame de Monts, permet de sensibiliser à un environnement fragile, celui des dunes et des paysages du littoral vendéen. Tout savoir de la faune, de la flore, ainsi que l'histoire de ce territoire, mais aussi des risques qui pèsent sur ce milieu fragile à l'heure des changements climatiques.  On pourra d'ailleurs regretter que cette dimension ne soit pas davantage présente alors que bien des questions sont désormais posées. Mais les ateliers pourront sans doute développer les questionnements avec les publics. Saluons le travail d'illustration et les jeux ironiques pour voter pour l'animal de son choix. De petites manips astucieuses et un parcours en extérieur de quelques kilomètres permet également de conduire le visiteur dans une découverte progressive, avec un dispositif numérique ludique.

lundi 3 octobre 2016

L'art de concevoir et gérer un musée, ou l'art de dire des bêtises ?

Le monde de l'édition est désespérant. On peut se démener pour publier des ouvrages, passer des années à essayer de comprendre et de clarifier. Ainsi deux associations professionnelles, l'Association des scénographes et l'Association des muséographes ont oeuvré, avec un certain nombre de personnes pour clarifier les missions de chacun, afin de comprendre les rôles et de tenter de mettre fin aux ambiguité et confusions constantes qui surviennent dans les projets de création de musées et d'exposition. Un guide a même été réalisé pour montrer la complexité des processus, guide que l'on peut toujours télécharger sur le site de l'association des scénographes. Malgré tout, voici que Claude Mollard et Laurent Le Bon éditent aux éditions du Moniteur un nouveau guide, et si l'intention est bonne, il est à déplorer des tas d'affirmations contestables (sur les centres d'interprétations, sur le PSC, sur les musées de société, etc.) mais surtout l'ouvrage fait un méli-mêlo entre les termes de muséographe et de scénographe, définition qui oscille et varie selon les pages, avec des variantes invraisemblables, à dormir debout ! C'est d'autant plus dommage que l'édition luxueuse en fait un beau livre,  mais dont il vaut mieux faire une lecture critique...

dimanche 2 octobre 2016

Poliphile nous emporte dans sa nuit

Encore une belle édition de Nuits Blanches cette année à Paris sous la direction artistique de Jean de Loisy, avec l'idée de scénariser le parcours sur le thème romanesque de Poliphile. Prétexte difficile à suivre dans la réalité, car le parcours est nécessairement tributaire des aléas d'une telle manifestation populaire, mais peu importe certaines propositions valaient le déplacement à elles seules. En premier lieu, l'oeuvre d'Erwin Olaf qui provoque L'Eveil sur la façade arrière de l'hôtel de ville, avec un mapping d'une belle précision et d'une grande beauté. L'oeuvre de Christian Rizzo à l'Hôtel Dieu, ou  encore celle de l'église St Mery étaient toutes les deux marquantes. Géraldine Py et Roberto Verde ont tenté quelque-chose d'original au BHV, imparfait, mais plus enthousiaste  que La Fabrique des coeurs brisés sur le pont d'Arcole qui pour drôle ne marquait pas le cheminement de cette exploration nocturne. Bien d'autres propositions seraient à mentionner pour les imprimer dans notre mémoire. Il reste le programme, très beau, mais qui n'était pas des plus pratique à consulter sur portable. Surtout, on regrette que l'événement ne dura pas 15 nuits pour nous laisser le temps de plus amples explorations, mais la frustration fait partie du jeu !

mardi 27 septembre 2016

Profusion d'expositions au Port-Musée !

Outre les bateaux à visiter et les espaces d'expositions permanentes du musée, le Port-Musée de Douarnenez présente plusieurs expositions temporaires pour compléter l'offre d'un site déjà très dense. Les expositions y sont présentées pour un temps assez long, ce qui est assez habile, plutôt que de faire se succéder les expositions, de pouvoir ainsi les conserver plus longtemps simultanément. Evidement, il faut pour cela les espaces suffisants. Avec l'exposition Naviguez la tête dans les étoiles, c'est une belle exposition sur l'art de la navigation à travers les âges et les civilisations qui est proposée. Le propos est parfois complexe, mais le visiteur peut s'initier ainsi aux différents modes de repères pour imaginer comment des hommes ont pu traverser les océans alors que les connaissances et les techniques étaient encore rudimentaires. La scénographie produite en interne, bien que modeste, est de belle qualité pour mettre en valeur le propos. L'exposition est à voir jusqu'en novembre 2017.

mardi 6 septembre 2016

Commémoration 14/18 à Souchez

Nous n'avons jamais rendu compte du nouveau lieu de commémoration, fort émouvant de Souchez, qui mêle les noms de tous les morts de 14-18 en Nord Pas de calais, quelque soit leur nationalité. Le bâtiment cercle conçu par Pierre Louis Faloci sur demande du Conseil Régional, ainsi que le centre d'interprétation Lens 14/18 dans le village de Souchez, sont bien intégrés et permettent de compléter utilement le circuit de mémoire de la région. Certes, pour le centre d'interprétation le travail d'un muséographe aurait permis d'aller plus loin dans la mise en communication du sujet car on sent que c'est avant tout un historien passionné qui a nourri en documentation l'exposition, mais le tout est fort bien fait, et s'avère une excellente introduction à un aspect douloureux du territoire.

vendredi 2 septembre 2016

Bonne fortune et mauvais sort

Comme chaque année, l'Abbaye de Daoulas propose une très belle exposition. Pour une fois centrée sur une approche française et non pas internationale comme à l'accoutumée, mais comme toujours avec une approche discursive qui donne du sens aux collections, avec des allers-retours entre le passé et le présent, et une mise en valeur par une scénographie de qualité, signée cette année par l'Agence Guliver. La question des croyances, et notamment des superstitions, plus particulièrement de la magie blanche et de la magie noire, mais aussi de la voyance et de toutes les pratiques divinatoires, est évidemment immense à traiter, raison pour laquelle cette exposition co-produite avec le Mucem se limite à l'espace hexagonal. On émettra une réserve sur le texte d'introduction qui confond la science et le scientisme (croire en la science, ce n'est pas faire oeuvre de science...), et sur une approche un peu trop compréhensive à notre goût (mais c'est dans l'ère du temps...), la commissaire scientifique, ethnologue, Marie-Christine Pouchelle se défendant de tous jugements s'interdit également toutes explications, sous prétexte de ne faire qu'observer et décrire. Cela demeure une belle exposition comme on aimerait en voir dans d'autres lieux. Notons que l'on pourra sans doute voir l'exposition en itinérance l'année prochaine, notamment au musée de Bretagne, on ne peut que s'en réjouir.

lundi 22 août 2016

Ronan et Erwan Bouroullec à l'honneur à Rennes

Dans cet étrange bâtiment étonnant trop massif d'Odile Decq du FRAC Bretagne, sont présentés deux volets des expositions rennaises consacrées aux deux designers Ronan et Erwan Bouroullec. Des quatre expositions, celle sur le design est plus classique, mais comporte néanmoins de très belles propositions, alors que celle sur les installations urbaines est curieuse. Si nous n'avons pas pu voir la maison présentée au Parlement de Bretagne, en revanche l'exposition de micro-architectures présentée aux Champs Libres est très étonnante également. Les deux designers présentent les résultats inachevés de leur recherche, et s'amusent des matériaux et des formes, créent des ambiances, invitent à la rêverie urbaine. A voir jusqu'au 28 aout.

jeudi 18 août 2016

Destination vacances : les Iles de la Seine !

Le Pavillon de l'Arsenal présente souvent de forts intéressantes expositions, c'est encore le cas avec celle en cours, qui s'intéresse aux iles de la Seine. Curieux sujet à priori, mais qui s'avère passionnant tant la diversité est au rendez-vous. Les iles, selon leur nature, ont durant leur histoire servi de lieux de résidences aux moines, aux détenus, aux malades en quarantaine, aux vacanciers... Elles ont été convertis en résidence royale, en usines, en lieux de villégiatures ou d'expérimentation, en réserves naturelles, et même en camp naturiste, ce qui n'est pas la partie la moins drôle de l'exposition. Belle promenade très variée et agréable à faire dans une exposition qui invite à poursuivre ensuite sur le terrain.

On en profitera pour voir la petite exposition sur une autre ile, celle de Lampedusa et sur la question migratoire, au rez de chaussée.

lundi 15 août 2016

Les collections de A à Z au musée de Bretagne

Le musée de Bretagne revient sur sa politique d'acquisition depuis dix ans en présentant ses collections autrement, en forme d'abécédaire. Le visiteur peut découvrir la diversité des collections, et des acquisitions, mais aussi les métiers du musée et s'initier en quelque-sorte à la muséologie. Il est un peu dommage que ceci prenne le pas sur d'autres motifs, à savoir les raisons pour lesquelles tel objet est choisi plutôt qu'un autre, ce qui guide et motive à collecter ceci plutôt que cela, en quoi cela témoigne d'une société à un temps donné, et tout ce que l'on pourrait dire de la biographie de l'objet. Car s'il est bien précisé que l'on doit documenter l'objet avant de l'entrer en collection, on n'en voit pas ensuite beaucoup la trace au sein de l'exposition : qui étaient les propriétaires, pourquoi l'avaient-ils acquis, pourquoi s'en sont-ils séparés, quelles émotions ont-ils ressentis de le voir en vitrine ? Autant de questions qui pourraient être le propos de l'exposition et qui demeurent en suspens. Mais cela n'enlève rien à l'intérêt de l'ensemble, dans une scénographie simple, mais attentive à mettre en valeur les pièces montrées.

vendredi 12 août 2016

Mais comment tout cela tient ? Wow !

Non ce n'est pas le titre de l'exposition d'architecture dont vous nous parlions il y a quelques années, mais la remarque que l'on ne peut s'empêcher de se faire en visitant la récente exposition présentée au Muséum d'histoire naturelle de Bruxelles, l'Institut Royal des sciences naturelles de Belgique. Justement nommé WoW, car c'est bien de cet effet qu'il s'agit, on se dit que le taxidermiste de cette exposition est fou tellement il est talentueux ! La naturalisation aboutit à de véritables oeuvres d'art. Les tigres, les lions et même des troupeaux de proies flottent littéralement dans l'espace, comme par magie. On reste assez médusé, et du coup on s'intéresse assez peu au contenu de l'exposition, à savoir les animaux en chasse. L'impression visuelle suffit souvent à notre contentement. C'est comme un arrêt sur image, sauf que ce sont de vraies images en 3D ! La publicité du musée dit même que l'on peut y faire des selfies incroyables ! 

mercredi 10 août 2016

Habiter le campement

Très beau sujet traité par la Cité de l'architecture et du patrimoine avec Habiter le campement, Nomades, Exilés, Voyageurs, Contestataires, Infortunés, Conquérants. En s'interrogeant sur les différents modes de campements éphémères, déployés pour des raisons fort différentes, le risque était d'amalgamer des sujets de manière périlleuse, mais l'écueil est évité car au final l'exposition est convaincante. Il s'agit de comprendre comment cette architecture élémentaire permet de dresser une typologie des formes et de mieux comprendre l'ordre urbain se réorganise à chaque fois avec ses propres logiques. En scrutant ces formes marginales, l'exposition entend interroger la norme. Si le contenu de l'exposition est original, il faut reconnaitre que l'exposition ne serait pas davantage qu'une exposition panneaux sans l'intervention scénographique qui rend l'ensemble attrayant. Le collectif 1024 signe du reste son travail comme une installation artistique cinétique et non comme une scénographie !

lundi 8 août 2016

Le Grand orchestre des animaux

Etonnante exposition à la Fondation Cartier pour l'art contemporain qui après l'ethnographie investit le terrain des muséums d'histoire naturelle. On se demande ce que l'art contemporain ne finira pas par engloutir, en artialisant tous les domaines. Peu importe dans la mesure où cela permet de sensibiliser de nouveaux publics. Bernie Krause réalise des paysages sonores en enregistrant les sons émis par la nature et constate sur le long terme la perte de la biodiversité par les sons. Intéressante démarche dont on ne sait si elle est plus artistique que scientifique et que la Fondation met en scène en l'accompagnant d'autres approches artistiques sur la nature. L'oeuvre de Cai Guo-Qiang est assez impressionnante et le mode de présentation choisi par les scénographes n'y est pas pour rien. On ne commentera pas d'autres oeuvres assez kitsch ou indigentes, comme les céramiques d'Adriana Varejao qui invente un concept mis en oeuvre par Beatriz Sauer, la véritable artiste. On appréciera seulement l'honnêteté si rare dans l'art contemporain désormais de mentionner ceux qui réalisent vraiment le travail voulu par "l'artiste". L'exposition est assez disparate, les films sur les oiseaux artistes captivent le public, peut-être cela donnera envie à certains de poursuivre en se rendant dans les muséums où l'on peut voir fréquemment ce type de films !

vendredi 5 août 2016

Le Parlementairum

A l'heure où l'Europe est incertaine, il n'est pas inintéressant de revenir sur son histoire et de mieux comprendre ses institutions. Au sein des bâtiments du Parlement dans le quartier européen de Bruxelles, le Parlementarium propose une exposition assez astucieuse et plutôt bien conçue. De bonnes idées de mise en valeur y sont présentes, même si l'interactivité et le jeu avec les visiteurs auraient pu être avantageusement développés. Evidemment, on n'y trouvera aucun discours critique, et il est dommage que le débat n'y soit pas davantage à l'oeuvre. Le lieu prône la démocratie, mais n'invite guère les visiteurs à débattre des enjeux. Tous les témoignages et exemples sont très positifs, alors que l'on sait toutes les critiques courantes dont l'Europe fait l'objet dans tous les pays. Il est dommage que l'occasion ne soit pas ainsi saisie pour débattre, même s'il est fort intéressant de mieux comprendre pourquoi et comment nous en sommes arrivés la.

mercredi 3 août 2016

The Velvet Underground, l'expo

L'exposition présentée à la Philarmonie de Paris durant l'été, The Velvet Underground permet de découvrir la petit dizaine d'années où ce groupe a sévit et connu ses heures de gloire. En six étapes, le parcours oriente le visiteur depuis les prémisses de la Beat Generation jusqu'aux descendants du groupe et à ses influences. La jeunesse de Lou Reed et de John Cage, la vie à New York et les années à La Factory, puis les différentes variations musicales explorées. On comprend combien le gourou Andy Warhol et le tyrannique Lou Reed ont eu d'importance dans l'évolution éphémère de ce groupe improbable. La scénographie de Matali Crasset décline les personnages, à partir d'ingénieux totems, sur lesquels sont disposés des informations dans des cahiers souples absolument malcommodes. Belle exposition qui mérite le détour, que l'on soit fan ou pas du groupe.

lundi 1 août 2016

Train World, le parc musée du train belge

Un nouveau musée à Bruxelles, dénommé Train World dans le quartier de Schaerbeeck au sein de l'ancienne gare, au demeurant magnifique. La scénographie de François Schuiten est réussie pour créer des ambiances immersives. Dans son style, le lieu est réussi, on y découvre de vastes espaces dans lesquels les sujets traités sont contextualisés et mis en valeur. Evidemment les collections sont imposantes et les trains présentés permettent de se familiariser avec l'histoire des chemins de fer belges. Quelques belles idées de mises en scène sont à apprécier, au gré d'un parcours distrayant. Il est encore trop tôt pour savoir si le public sera au rendez-vous puisque l'endroit est un peu éloigné du centre de Bruxelles, mais c'est un endroit agréable de visite.

mercredi 27 juillet 2016

Persona : étrangement humain

A en croire le philosophe grec Thalès de Milet les choses sont pleines de dieux. Belle approche animiste, qui a pour effet de nous débarrasser de la croyance religieuse tout en ne se séparant pas d'une mystique du monde. Source de l'écologie en quelque-sorte, qui voit dans la matière plus qu'elle même sans céder pour autant nécessairement à une spiritualité aliénante. Il demeure que toutes les sociétés ont besoin semble-t-il d'imaginer des présences mystérieuses pour s'expliquer le monde et l'exposition Persona au musée du Quai Branly peut ainsi explorer la question sous différentes facettes. Belle exposition dont la difficulté a sans doute été la sélection dans des collections qui pourraient quasiment toutes être présentées dans l'exposition. La fin de l'exposition laisse un peu sur sa faim car le lien à la robotique et à l'esprit investi dans les machines s'impose avec moins d'évidence.

lundi 25 juillet 2016

Les itinérants vus par Art & Marges et par Andres Serrano

A découvrir à Bruxelles, un bel endroit d'exposition de l'art brut et qui conduit avec le quartier un travail culturel et social remarquable, Art et Marges n'hésite pas à explorer des solutions nouvelles, avec peu de moyens mais beaucoup de courage. Ainsi c'est le choix des visiteurs qui est mis à l'honneur durant l'été 2016, avec des solutions graphiques amusantes.
On peut citer aussi ce travail conduit avec des itinérants pendant plusieurs mois en leur confiant des appareils photos pour faire découvrir leurs visions de la rue. Ceci résonne étrangement avec l'exposition présentée au même moment aux musées royaux des beaux-arts, avec l'exposition de Andres Serrano à qui une commande a été passée par l'institution : photographier des itinérants dans la capitale belge. Les photographies sont fort belles, comme toujours chez Serrano, avec des clichés à l'esthétique un brin publicitaire, qui peut faire penser aussi à Oliviero Toscani !

lundi 18 juillet 2016

Le Mima, pour Millennium Iconoclast Museum of Art

Encore un nouveau musée sur Bruxelles ! Initiative privée, cette ancienne brasserie de bières de Molenbeeck est reconverti en centre d'arts contemporains dédiés au Street art. Le MIMA est un beau lieu, même si son contenu est peu court au regard du prix d'entrée. Comme il se doit dans le milieu de l'art contemporain, tout est en anglais, mais on nous assure que les actions culturelles développées dans ce quartier difficile sont au rendez-vous... Des artistes américains y sont présentés jusqu'à fin aout, avec plus ou moins d'intérêt, et même s'il peut paraitre étrange d'enfermer dans des murs ce qui a pour vocation à investir l'espace public, le lieu est sympathique et on y comprend mieux les influences vers l'institutionnalisation du genre. Nous sommes curieux de voir comment le lieu évoluera de par sa programmation d'expositions à venir.

dimanche 17 juillet 2016

Michel François au domaine de Rentilly

Dans l'étrange pavillon empaqueté par Xavier Veilhan, le FRAC Ile de France a pour habitude de présenter une exposition par année. Pour cet été, c'est Michel François qui se voit confier les clés du château de Rentilly. Avec ses photographies transformées en affiches, l'artiste vise sans doute à démocratiser l'accès aux oeuvres, puisque chacun peut repartir avec l'une d'entre-elles et l'accrocher dans son environnement, maison, bureau, école... Il en faut par conséquent pour tous les goûts, et si c'est bien puisque chacun y trouve ainsi son compte, on pourra reprocher à cet éclectisme de laisser sur sa faim, car aucun parti pris véritable ne s'en détache. L'autre exposition présentée dans le domaine est le résultat de la résidence d'artiste de Dominique Ghesquière qui se joue des matériaux collectés et de l'inspiration rencontrée dans les promenades dans le parc. Il est surtout possible de venir profiter de ce bel espace, populaire, en cherchant un peu de fraîcheur aux abords de Paris.

samedi 16 juillet 2016

L'hybridité, comme avenir de la muséologie

Dans un de ces ouvrages remarqués, François Mairesse parle du musée hybride pour caractériser des modes économiques de gestion des lieux, essayant de caractériser des évolutions possibles pour l'institution. Concept intéressant, mais il nous semble que si l'avenir de l'institution passe par l'hybridité, ce n'est pas que par la gouvernance économique, mais par le fait que ce sont les activités qui se mêlent et que le métissage de celles-ci induit une rencontre des publics, tout en démultipliant les occasions de partage. Ainsi, ces nouveaux lieux que l'on a dit intermédiaires, friches culturelles, figurent l'avenir de l'institution culturelle dans son ensemble. En mêlant le spectacle vivant aux boutiques, les pratiques amateurs à la possibilité de venir faire son marché, ou au plaisir de promener ses enfants, le 104 a instillé cette figure au sein de l'univers parisien, tout comme le parc de la Villette est un autre lieu également stimulant. Les cinéma Utopia ont nourris également ce plaisir dans plusieurs villes. Ce sont à présent les expositions qui deviennent des lieux hybrides, ainsi le Grand train où l'on peut alterner la visite des séquences de l'exposition avec une halte dans un food truck, la sieste à l'ombre d'un jardin partagé aux emplettes dans une ancienne brocante, ou regarder une étape du tour de France avant que de reprendre sa visite un peu plus loin... Ces formes décloisonnées donnent des occasions de respiration, permettent l'hybridité des pratiques culturelles avec les autres sphères de la vie. Bref, un bel exemple de ces nouveaux lieux, si nombreux en Allemagne ou aux Pays Bas et encore trop rares en France.  

jeudi 14 juillet 2016

Metz : Entre deux horizons

Le titre est évidemment pertinent, puisque à l'orée de la ligne bleue des Vosges, Metz est bien placée pour proposer une exposition sur les avant-gardes allemandes et françaises. Avec des artistes que l'on connait mal en France, et qui sont en dialogue constant avec les courants artistiques connus à Paris, le Rhin apparait moins comme une frontière que comme un trait d'union. Les oeuvres du musée d'art moderne du Saarlandmuseum de Sarrebruck sont à découvrir jusqu'en janvier prochain au Pompidou Metz.   Des extraits de films captent aussi l'attention du visiteur d'une exposition divisée en quatre sections efficaces qui suivent la chronologie : Impressions, Tempête, Stupeur, Abstractions. Une belle exposition pour compléter une offre très attractive cet été au Pompidou Metz.

mardi 12 juillet 2016

La construction du mythe en direct

Ce n'est pas nouveau, le musée qui s'affiche volontiers comme scientifique a souvent participé par ses expositions à construire des mythologies en portant un discours soit disant objectif tout en construisant une intelligibilité du monde fort discutable. Les musées d'ethnologie sont depuis leur origine particulièrement en proie à cette tentation. On en verra un exemple avec l'exposition Jacques Chirac ou le dialogue des cultures présentée au Quai Branly actuellement. Panégyrique pour construire une histoire revisitée à la gloire du grand homme. Une relecture du XXè siècle nous est proposé dans laquelle Jacques Chirac devient à la fois grand intellectuel, grand esthète et homme particulièrement éclairé, sorte de génie transcendant le siècle. Un Victor Hugo contemporain en quelque-sorte. Tout ce qui est arrivé de bon est quelque part lié à son pouvoir, il faut dire qu'il en a concentré et monopolisé quelques-uns durant sa carrière politique !

dimanche 10 juillet 2016

Sublime : Metz et les tremblements du monde

Voilà une exposition qui porte bien son nom ! L'exposition Sublime, Les tremblements du monde, présentée au Pompidou Metz est non seulement très belle sur la forme, avec des oeuvres intéressantes, mais avec un propos intelligent, bien construit, engagé et utile. Une exposition comme il y en a peu, et telle que nous les aimons. Car les oeuvres ne sont pas instrumentalisées, comme il est parfois coutume de l'entendre, dès qu'elles sont mis au service d'un propos, mais elles prennent ainsi une véritable force, deviennent intelligibles et intéressantes. Comment notre rapport au monde, à notre environnement s'est transformé ? Comment la catastrophe de naturelle est devenue une production de l'activité humaine ? On pourra trouver que la fin de l'exposition demeure un peu en deça des urgences de notre époque, et qu'il y manque des oeuvres plus poignantes, mais on ne boude pas son plaisir sur l'ensemble. L'installation de Kawamata donne le ton et complète bien cette exposition.  A voir absolument avant le 5 septembre.

lundi 4 juillet 2016

Home Cinéma

L'exposition Home Cinéma qui vient de s'achever à la Gare Saint Sauveur à Lille était fort intéressante, dommage qu'elle ne soit pas prolongée tout l'été. Avec une vingtaine de propositions artistiques, il s'agit de revisiter la mémoire et l'histoire du cinéma, de notre rapport à l'image et de la manière de la construire. Des artistes comme Lauren Moffatt, Julien Maire, Guillaume Faure, Nicolas Bernier, Jim Campbell explorent chacun à leur manière l'histoire du cinéma et de son mode de fabrication. Pour se consoler, on pourra toujours voir Foot Foraine jusqu'au 6 novembre, exposition beaucoup moins intéressante, mais la nouvelle religion opium du peuple oblige même les artistes à s'y soumettre.

mercredi 15 juin 2016

Dans les mailles du filet

Une exposition pour tout savoir sur la morue ! Reconfigurée dans une belle scénographie de Nicolas Groult et Sylvain Roca, à partir d'une précédente exposition du musée de Bretagne et à partir de collections empruntées dans beaucoup de musées maritimes, l'exposition Dans les mailles du filet, présentée au musée de la marine, mêle les collections aux réflexions et aux informations sur l'histoire, les conditions de vie, l'attente des marins partis en mer, les oeuvres d'art qui en témoignent... L'exposition apporte aussi des infos étonnantes, sur ces plats à la morue typiques du massif central ! Mais c'est aussi et surtout l'état calamiteux des stocks de poissons et le péril d'un océan qui se vide. Faut-il arrêter la bacalhau ? Ce serait dramatique tellement on aime ça. Plus globalement on constate la stupidité d'un système de pêche qui pendant cinquante ans a industrialisé, comme si les ressources de la nature étaient sans limites.
Puisqu'on ne peut pas faire de photo dans l'exposition - et on se demande bien pourquoi car les collections ne le justifient pas - on se contentera comme souvenir de l'écran d'accueil du livre d'or numérique, sorte d'hybride entre livre d'or et questionnaire, c'est intéressant, mais pas encore très abouti.

vendredi 3 juin 2016

Why not Judy Chicago ?

Bon soit, c'est sans doute un mouvement important que les femmes puissent exposer et s'exposer, jusque dans leur intimité, par souci d'égalité. Le mouvement des Femens a ainsi fait prendre conscience que la nudité est une arme aussi symbolique que politique. Le musée Guimet présente ainsi actuellement une exposition dans laquelle l'anatomie des femmes tient une belle place pour d'autres raisons, avec Araki et "l'art" du bondage japonais. Les femmes y sont ligotées, leur statut y est assez clair. De son côté le CAPC fait une exposition sur une artiste Judy Chicago dont le féminisme tient dans les représentations de vagins de toutes les couleurs. Bon, cela laisse songeur, est-ce suffisant pour que ce soit intéressant ? Les dessins de bites ont-elles d leur côté un grand intérêt ? Bref, on réhabilite une artiste ignorée, mais son engagement politique suffit-il à légitimer sa production artistique ?

mercredi 1 juin 2016

Hommage au Floréal : Un soir j'ai assis la beauté sur mes genoux

Le Bar Floréal a marqué l'histoire de la photographie durant 30 ans à Paris avec des expositions permettant de découvrir des démarches et des auteurs. La fermeture du lieu est une perte pour Belleville, tant on aimait y faire un tour en passant avant ou après une ballade dans le parc. Une exposition, "Un soir j'ai assis la beauté sur mes genoux" présentée au Carré Baudouin rend hommage à ce mouvement et à cette aventure qui hélas à pris fin. C'est aussi un signal de détresse envers la capacité des photographes à vivre de leur activité, et l'exposition est aussi un manifeste politique en rappelant les difficultés présentes.

dimanche 29 mai 2016

Si loin, si proche... ces objets qui nous accompagnent...

Le musée d'ethnographie de Bordeaux dispose d'une collection unique, et les expositions temporaires visent à la valoriser à partir de sujet toujours originaux. En s'intéressant actuellement aux objets d'ailleurs qui habitent les intérieurs européens, notamment ceux des personnalités, artistes, intellectuels, hommes politiques... il s'agit de convier à s'interroger sur la manière dont se construisent les imaginaires sur l'ailleurs et sur l'altérité. Comment l'exotisme imprègne aussi de nouvelles créations par imprégnations, métissages, hybridations... L'exposition composée en trois parties : Cohabitation, Confrontation, Obsession...  avec principalement des photographies qui dévoilent des intérieurs souvent étonnants, de 1870 à nos jours. Même si les intérieurs actuels sont, il est vrai, moins présents. Une constance au travers des périodes : l'orient est la source principale d'inspiration.

samedi 28 mai 2016

Bienvenue en gare de Bordeaux !

Superbe installation d'échafaudages pour la rénovation de la gare de Bordeaux, impressionnante, un véritable Monumenta bordelais ! Une nuit blanche en plein jour ! Mais pourquoi personne n'a eu l'idée de faire signer ça comme oeuvre artistique ? Juste un concept à superposer et hop le tour est joué, que sais-je : l'antre du dragon laissant s'échapper la bête humaine ? Anti-Cosmopolis, la ville inversée ? La métaphore deleuzienne du réseau à l'heure ou communication et logistique fusionnent ? Néo-labyrinthe post-moderne ?  Zut, on peut bien échafauder quelques collages conceptuels, c'est bien le moins que l'on peut faire et ainsi faire d'une pierre deux coups, des grands travaux et des oeuvres en espace public à bon compte, un créneau porteur en temps de crise ! Mais que font le FRAC ou le CAPC ?

jeudi 26 mai 2016

Carambolages

L'exposition conçue par Jean-Hubert Martin au Grand Palais est, comme souvent chez ce commissaire, passionnante. En effet, Carambolages est une exposition en énigme, en rébus, le concept de l'accrochage réside dans le "bout de ficelle, selle de cheval", comme on dit. C'est très amusant : enfin une exposition amusante ! Une exposition-Jeu. Un principe fort intéressant conduit à ne pas placer le systématique cartel sous chaque oeuvre et de les réunir tous de manière numérique en fin de chaque travée. Le public est intrigué, s'interroge, il est même conduit à échanger, à s'étonner de concert. Le regard est aiguisé, chacun cherche à reconnaitre ce qui est donné à voir, - et l'exposition devient un quizz géant -, le visiteur formule des hypothèses avant d'aller vérifier son choix sur l'écran. De très beaux objets deviennent ainsi de véritables mystères, on les regarde autrement, avec plus d'attention qu'à l'ordinaire. Les rapprochements sont parfois osés, et produisent des effets détonnants. Bref, un bel exercice muséographique, qui assume le divertissement comme mode d'accès au savoir, qui fera date dans la mémoire des expositions.

mercredi 25 mai 2016

Museo della follia

Intéressante exposition présentée actuellement au Château Ursino de Catane en Sicile sur les productions artistiques issues de personnes incarcérées en milieu psychiatrique. Intitulé le Museo della follia, il ne s'agit pas en réalité d'un musée mais d'une exposition itinérante présentée dans de grandes villes d'Italie, à Matera, à Venise, à Milan etc. Si les premières peintures présentées sont assez disparates en intérêt beaucoup d'autres productions sont passionnantes, émouvantes et mêmes drôles. La manière de présenter l'exposition au sein des collections permanentes du Castello Ursino est étrange mais produit des effets incongrus intéressants. A voir jusqu'en octobre.

lundi 23 mai 2016

Napoleon à St Hélène : la conquête de l'ennui

Saviez-vous que Napoléon mangeait dans des assiettes, dormait dans un lit et même disposait de fauteuils, de table et d'un mobilier, même lorsqu'il était détenu à Sainte Hélène ? Si ce n'est pas le cas, courrez vite aux Invalides voir l'exposition temporaire : Napoléon à St Hélène : la conquête de la mémoire. Nous demeurons toujours dubitatif sur ces expositions d'objets qui semblent vouloir prouver l'histoire au travers de quelques reliques. A quoi cela sert-il de conserver, voire même de restaurer des objets à grands frais parce que cela alimente le culte d'une personnalité, au demeurant sulfureuse par ses actions ? Est-ce vraiment indispensable d'investir de l'argent pour reconstituer virtuellement sa cuisine, sa chambre à coucher et son salon ? A part nous signifier que l'on célèbre avec d'autant plus de passion ce despote que cela évite de s'intéresser à des personnages porteurs de davantage de subversion : ceux qui ont fait la Révolution sans la travestir ensuite.