A l'occasion de la Nuit des musées 2009, le musée des Beaux-arts de Dijon fait parler les tableaux ! C'est une jeune agence créative, InAbstracto, et son animateur Ismaël Gutierrez, ancien diplômé de la formation dijonnaise, qui a eu cette idée originale d'un trompe l'oeil interactif. Niché dans un faux cadre très kitsch, un écran met en scène un tableau, celui du peintre Devoges, figure historique dijonnaise, instigateur de l'école des Beaux-arts de la ville. Ce dernier se met à parler et à dialoguer avec le guide. Cette ingénieuse interactivité peut être mise au service de la médiation comme de la création fictionnelle. Un procédé qui devrait déboucher sur des applications futures et qui n'a pas manqué de trouver un certain succès auprès de visiteurs d'abord surpris, puis enthousiastes.
lundi 25 mai 2009
samedi 23 mai 2009
Temps libre au musée
A voir avant le 9 août au Musée de la Civilisation à Québec une exposition sur le loisir, ou comment occuper son temps libre. Fidèle à la conception québecoise amalgamant gaiement toutes les activités de temps libre, qu’elles fusent sportives ludiques culturelles ou artistiques dans une même catégorie, la réflexion conduite n’interroge pas ce présupposé qui doit faire se retourner Hanna Arendt dans sa tombe, mais aussi Malraux et quelques autres. Peu importe, ce qui est ici passé au crible c’est le rapport anthropologique entretenu au temps qui passe par les individus, et la manière d’appréhender le loisir. Reflet d’une identité culturelle, du rêve et des imaginaires, du jeu et de la construction de soi chez l’enfant ou encore éléments de prospective de ce que seront les loisirs dans l’avenir, l’exposition est moins surprenante par son contenu que par ses formes et surtout l’originalité de ses textes d’exposition, véritable écriture d’auteur. Une pseudo animation à partir d'une prédiction dans une boule de cristal amuse au premier abord, mais devient frustrante quand le visiteur s'aperçoit que la personnalisation de son parcours n'est qu'un leurre peu différencié d'une personne à l'autre. La scénographie de l'exposition, très belle, invite au dépaysement, et propose même de grands lits où les visiteurs pourront rêver à leur aise.
mercredi 20 mai 2009
Des Cités de l'immigration de par le monde...
Incroyable plongée dans les appartements des immigrants new-yorkais, épopée fantastique racontée au travers de visite-guidée sous forme de petits spectacles mis en scène par des accompagnateurs qui par le récit biographique raconte la vie de ceux qui sont venus au cours du XXème siècle peupler l’Amérique. Le Tenement Museum de New-York est très original. Dans cet immeuble de Little Italie, des appartements racontent le brassage des populations, des émigrants juifs, polonais, asiatiques et bien évidemment italiens. Formidable métissage que la muséographie a souvent du mal à retracer dans les sites patrimoniaux. Moins couru que le Musée de l'immigration d'Ellis Island, la scénographie est simple mais efficace. La démarche est très différente aussi de celle suivie à la Cité de l’Histoire de l’Immigration de Paris, mais elle s’adresse également d’abord aux populations locales et trouve le moyen de nouer le dialogue entre les témoignages recueillis et les visiteurs curieux. On pourra visiter à défaut le site internet de ce musée peu ordinaire, tout comme celui de la Cité de Paris, fort riche et documenté.
lundi 11 mai 2009
Des Centres d'interprétation au Portugal
Le Portugal a su se doter de multiples lieux d’exposition et s’inscrit pleinement dans la modernité. Ainsi dans la moindre petite ville et parfois dans les plus petits villages, existent des centres d’interprétations, des musées, des salles d’expositions temporaires... Développés par la manne européenne, les projets ont fleuri et ont su trouver un bon équilibre entre vocations touristiques et ambitions pédagogiques destinés à la population locale. Ainsi le centre d’interprétation de Moncorvo, au nord est du pays, est représentatif de ces multiples lieux rencontrés au cours de notre récente exploration. Il permet de relater le passé minier de la région, dont atteste encore les logements en cordeau, évocateurs de l’habitat minier traditionnel. De manière étonnante, on retrouve ici les mêmes logiques que celle prévalant ailleurs. Deux petites salles d’exposition, modestes, mais efficaces et un audiovisuel permettent de transmettre simplement et agréablement cette histoire. Sans céder au projet surdimensionné par rapport à la commune, le lieu permet de jouer pleinement son rôle de sensibilisation. Un exemple à suivre sans doute pour équiper les petites communes françaises de lieux rénovés et adaptés...
vendredi 8 mai 2009
Souris à l'art contemporain
Elles nous foutent la trouille toutes ces souris ! Non je ne parle pas des visiteuses des musées d’art contemporain, donc le public est, on le sait, plutôt féminin, mais des images courantes de l’artiste Peter Kogler exposées actuellement au musée d’art moderne et contemporain Berardo à Belem à côté de Lisbonne ! Car il y en a une, puis deux, puis trois, et la salle est bientôt envahie ! Phobique, s’abstenir ! Enfin, c’est un pur régal de voir les enfants courir après toutes ces souris virtuelles et l’on passe un bon moment, puisque c’est devenue semble-t-il à présent la finalité de la culture (pauvre Malraux !). Le lieu est une belle proposition architecturale, avec des ouvertures et des percées sur les salles plaisantes, avec un traitement de la lumière agréable. Le musée est lové dans le centre culturel de Belèm édifié au début des années 90 par les architectes Vittorio Gregotti et Manuel Salgado. On visite d’abord le lieu. Les oeuvres exposées retiennent parfois l’attention (notamment avec une collection qui couvre toutes les écoles artistiques du XXe et réunit des maîtres tels que Picasso, Miro, Magritte, Dali, Bacon, Warhol, Pollock, Lichtenstein ou encore Mondrian...) , et on n’en demande souvent guère plus à ces endroits où l’on va se promener, découvrir et partager des moments de sociabilité. Quand on tombe sur une salle pleine de souris, on s’esclaffe, cela nous détourne de l’ennui quotidien et la visite est réussie.