On le murmurait, mais on n'osait y croire, le musée de l'Assistance publique et des Hôpitaux de Paris est menacé de disparition. Ce lieu qui a présenté de fort belle exposition par le passé n'aurait plus les moyens d'exister et serait condamné à disparaître, ou du moins à n'exister que sporadiquement, pour les groupes où à l'occasion des événementiels. Ainsi Paris verrait disparaître un des rares lieux qui a une approche de type musée de société. Car on les compte sur combien de doigts les lieux parisiens qui proposent des expositions qui ne soient pas dans le registre de l'esthétique ? Le musée de l'assistance publique est un lieu trop méconnu, alors qu'il recèle non seulement des collections, mais aussi des ressources pour conduire des actions et des sensibilisations essentielles, à l'interconnexion entre social et culture. Espérons que ce ne soit pas le signe annonciateur d'une longue série de coupures budgétaires qui président à la fermeture d'établissement...
dimanche 24 octobre 2010
jeudi 21 octobre 2010
La Galerie pour enfants du muséum
Nouvel espace pour les petits parisiens au Muséum national d'histoire naturelle de Paris tout récemment inauguré. La Galerie pour enfants présente la biodiversité urbaine au travers de manips ingénieuses et d'une scénographie signée par Pascal Payeur d'une grande qualité. Le parcours de la ville à la jungle est très bien organisé, car le propos tenu, au travers d'audiovisuels et d'informations sous forme de jeux, mais aussi de textes plus classiques, est particulièrement convainquant. Un travail impressionnant quant on sait la difficulté à concevoir des manips et espaces pour enfants. Avec les lieux rénovés de la Cité des sciences et la mezzanine pour enfants, mais aussi le lieu pour les adolescents, au Centre Beaubourg, les familles parisiennes sont choyées, et n'auront plus de raison de jalouser les londoniens ! Reste au musée d'art à proposer à leur tour des formes dédiées arrivant à ce niveau de qualité.
mardi 19 octobre 2010
Le musée Carnavalet pris la main dans le sac
Bon certains trouvent ça beau, c'est une histoire de goût, mais faut-il aller jusqu'à exposer ces breloques au musée ? On avait vu des motos au musée Guggenheim, voilà que l'on peut voir des sacs Vuitton au musée Carnavalet. Certes, on pourra toujours rétorquer qu'il y a là matière à montrer la longue épopée d'un capitaine de l'industrie du luxe, depuis l'antique valise au petit sac de midinette se prenant pour une star. Les chinoises en raffolent. C'est sans doute pour cela d'ailleurs que Vuitton était déjà à l'honneur dans le Pavillon de la France à l'exposition de Shanghai. Toutefois, on peut se demander jusqu'où on ira dans la promotion des marques dans des musées qui se veulent également des marques ? Faudra-t-il que tous les produits défilent dans les lieux les plus consacrés pour sensibiliser les généreux mécènes aux institutions (encore un peu) culturelles ? N'y a t-il pas d'autres choses à dire sur l'histoire de Paris et de ses habitants ?
mardi 5 octobre 2010
Cacher cet ado que je ne saurais voir
Que faut-il penser de l'interdiction d'accès au moins de 18 ans édictée par la mairie de Paris pour l'exposition Larry Clark au musée d'art moderne si ce n'est que cela est assez pitoyable ? Quoique l'on puisse penser du caractère artistique ou documentaire de certaines des photographies en question, ce qui frappe c'est la prudence en forme de concession aux lobbies les plus réactionnaires. Certes, il y a eu les précédents du CAPC de Bordeaux et l'interdiction de la BNF faite aux ados de visiter ses enfers. Prendre les devants, c'est non seulement donner satisfaction, mais ouvrir la porte aux plaintes et exigences à venir, y compris les plus contestables. Cette décision en dit long sur une époque où l'hypocrisie regagne du terrain à grands pas. Au nom d'une pudeur stupide, puisque les adolescents représentés sont au final bien sages au regard des moeurs sévissant dans certaines catégories de la jeunesse actuelle. Heureusement, comme toujours l'interdiction a des effets inverses au but recherché, et c'est ainsi lui faire une grande publicité. Ce sera sans doute inciter aussi les jeunes à se précipiter sur internet pour découvrir l'artiste ! Est-ce là une forme de médiation originale ?!
dimanche 3 octobre 2010
Nuits Blanches à Paris
S'il faut retenir qu'une seule oeuvre des Nuits Blanches 2010, citons celle-ci. Car il s'agit d'une belle immersion dans une image envoûtante, elle est proposée par Zhenchen Liu, et est intitulée tout simplement Kaléidoscope. L'artiste chinoise distille de manière éphémère et subtile des icônes de la Chine, issues de la culture traditionnelle ou de la culture populaire, telle la figure du Bouddha, de Mao ou les dernières starlettes des concours de beauté. Bien installées au centre du motif, ces figures démultiplient dans une ivresse géométrique les illusions du spectateur. Car rien n'est visible au premier regard, ni même au second, on ne voit d'abord que des formes géométriques, certes très belles et hypnotisantes, dans la plus pure abstraction, et ce n'est que par une attention soutenue que l'on comprend que s'y cachent quelques figures concrètes. Les médiateurs répartis dans la Maison des métallos où est présentée cette proposition s'amusent d'attirer le regard du visiteur pressé.