Le muséum de Neuchâtel propose Sacré Science ! avec pour sous-titre Croire ou savoir, une exposition consacrée par conséquent aux croyances. L'exposition débute par une immersion dans un royaume d'illusions et de formes évanescentes évocatrice de la prise de contact de l'homme avec l'univers. Comment s'y retrouver ? Se donner des motifs d'explication par la croyance avant que de mettre en ordre, de mesurer, de comprendre... Les salles suivantes s'attardent donc au moyen de petites manips sur la compréhension de phénomènes physiques. Un café du commerce avec l'acteur fétiche du muséum, - qui figure désormais dans toutes les
expositions, ce qui enlève tout effet de surprise -, propose de petites fictions pour mettre en question les affirmations qui se veulent scientifiques et qui ne sont souvent que scientistes. Ainsi les OGM, le nucléaire... en prennent pour leur grade, la manière de tourner celui qui conteste en dérision est-il le seul moyen pour le musée de faire entendre une parole critique ? Il est vrai que bien peu de lieux osent encore aller sur le terrain de la mise en cause des affirmations des experts, cependant ramener l'opposition au café du commerce est pour le moins ambivalent. De même que l'on reste sur sa faim dans la dernière salle, qui se contente de mettre en écho les croyances de toutes sortes, en laissant le visiteur se débrouiller avec tout ce fatras, dans lequel se mêle charlatanisme et approches plus crédibles. Une exposition qui donne un certain goût d'inachevé.
mardi 26 avril 2011
Sacré sciences !
mercredi 20 avril 2011
Les dinosaures et les modernes
vendredi 15 avril 2011
Turak à Lyon
Drôle d'expo au musée Gadagne de Lyon avec les créations de la compagnie de Michel Laubu, la compagnie Turak Théâtre. Nous avions aimé leurs spectacles délirants dans différents festivals de rue, et l'exposition de ces petites créations dans "Appartement témoin" est des plus savoureuses. Parodie d'art brut qui n'est pas sans évoquer bien sûr le travail d'Opus, avec son Conservatoire des curiosités ou le Musée Bombana de Kokologo ou de la compagnie des Vernisseurs avec son Musée de Monsieur P. Bien sur chaque compagnie a son univers propre, très bricolé pour ce qui est de cette installation, et c'est ce qui fait son charme (pour en comprendre l'esprit, il faut absolument visiter les sites internet de ces compagnies qui sont des petits bijoux). Par cette installation, le musée historique de Lyon a le courage de surprendre, cela fait du bien au sein d'un musée qui manque totalement de fantaisie.
lundi 11 avril 2011
Portraits de la pensée
jeudi 7 avril 2011
Tous cannibales !
"Au bout du compte , on nous élève pour nous becter !", dixit Léo Ferré. "Alors bectons !". Tous cannibales donc. Manger l'Autre pour se l'approprier, pour le neutraliser, pour s'investir de sa puissance, les raisons pour lesquelles la société a recours au cannibalisme sont diverses. Le MEN avait exploré cette piste version philo-anthropologique, et c'est en ce moment la Maison Rouge qui aborde la question. Et Dieu sait si depuis Goya l'idée a hanté les imaginaires des artistes. L'exposition présentée à la Fondation Antoine de Galbert fait dialoguer les oeuvres de toutes les époques, et bien évidemment donne la parole aux plus contemporaines. Nous n'avons pas toujours compris tous les rapprochements, mais il y a de belles propositions, de quoi faire frémir ! La commissaire : Jeanette Zwingenberger a fait de belles sélections et le parcours "délicieux" rencontre un beau succès. La revue Art Press publie un numéro spécial pour l'occasion.
mardi 5 avril 2011
Histoire de Strasbourg : partie 1
Nous attendons avec impatience la seconde phase prévue pour 2013 du musée historique de Strasbourg, elle traitera de la période contemporaine, la plus captivante sans doute. Car c'est ce qui sera le plus épineux à traiter. Pour la première partie, le musée se tient à mi-chemin entre Nantes et Lyon en quelque-sorte : c'est plutôt réussi, et même si ce n'est pas aussi enthousiasmant que le Château des ducs de Bretagne, cela n'est pas aussi catastrophique que le musée de Gadagne. Dans la lignée des musées d'histoire, Strasbourg vaut le détour. En effet, il y a un effort ici de mise en discours et de problématisation. Surtout, la prise en compte du visiteur avec des tentatives d'interactivité et de jeux éducatifs sont plutôt convaincants. En revanche, on ne sait pas comment il est encore possible de faire le choix des audioguides à infra-rouge, c'est une aberration muséographique ! Il ne faut vraiment pas s'intéresser aux comportements des visiteurs pour choisir une technique aussi stupide ! La scénographie québecoise est certes un peu attendue et pas toujours très belle - ce n'est du reste pas sans rappeler l'Historial de Vendée par certain côté -, mais elle fonctionne plutôt bien. Le multimédia sur le plan relief fait son effet, même si cela ne mange pas de pain en terme de contenu. Bref, on attend la seconde partie, car pour l'heure la fin est un peu abrupte !
samedi 2 avril 2011
Des déchets au musée
Waste Land : avec pour sous-titre De la poubelle au musée, voilà un film bien singulier réalisé par Lucy Walker. On découvre au Brésil la plus grande décharge du monde et les milliers de travailleurs qui viennent improviser un recyclage que la société n'a pas su organiser. Cette banlieue de Rio de Janeiro est terrible, et c'est avec un grand courage que Vik Muniz, artiste de son état, dont la spécialité est de recycler les déchets en oeuvre d'art va s'immerger dans cet environnement durant trois ans. Il y découvre et il y fait se révéler des personnages attachant. Il construit avec eux une oeuvre participative des plus pertinentes. Les catadores réinventent leur vie par leur implication et par les effets de cette action artistique, qui porte en elle-même son action culturelle. C'est un très bel exemple de ce que l'action artistique et culturelle peut porter d'espoir et d'humanisme. Les oeuvres étonnantes (on peut voir une oeuvre de Vik Muniz en ce moment à la Maison rouge à Paris) sont vendues en galerie et se retrouvent dans les grandes collections.