Le Musée Carnavalet propose une importante exposition sur Le Peuple de Paris au XIXè siècle, très belle proposition avec une recherche iconographique importante. Les visiteurs demeurent fascinés par les documents, les photographies en particulier des quartiers et souvent des taudis insalubres qui bordent alors Paris. Les Mystères de Paris sont évoqués et c'est bien sur de cette ambiance dont il s'agit. Une très belle salle Daumier et des documents de la Préfecture de Police retiennent particulièrement l'attention.
mercredi 26 octobre 2011
Le Peuple de Paris au XIXé siècle
samedi 22 octobre 2011
Le MEN fait toujours réagir... tant mieux !
Roland Recht a découvert le Musée d'Ethnographie de Neuchâtel ! Dans une chronique publiée dans le Journal des Arts du 21 octobre, il narre sa visite et rapporte combien il est offusqué des modes d'exposition des objets. Outre le fait qu'il fait d'énormes contresens dans l'interprétation des propos tenus, - mais on ne peut tenir rigueur à un visiteur de ne pas tout comprendre, cela peut arriver à tout le monde, et même à un professeur du collège de France de dire des bêtises, preuve en est... C'est le charme des expositions que de nous faire réagir, et c'est bien là où excelle le MEN depuis plus de trente ans. Non, ce qui semble plus grave c'est que Roland Recht paraisse découvrir des propos tenus par Jacques Hainard et Marc-Olivier Gonseth, il y a maintenant vingt ans et qui appartiennent désormais à l'histoire de la muséologie. Comme quoi on peut être conservateur, et même faire de très belles expositions, comme a pu en proposer Roland Recht et être inculte en muséologie. Ceci est assez déplorable, car cela manifeste évidemment un manque de réflexion et de connaissance des remises en cause opérées envers le caractère fétichiste et sacralisant que l'on a pu faire tenir à des objets, notamment dans les musées d'ethnologie. Cela explique assez largement la manière dont le Quai Branly peut être perçu et aussi influencer les esprits, une esthétisation aveugle qui occulte la réflexion davantage qu'elle ne la suscite.
jeudi 20 octobre 2011
Dickens The Inimitable
Belle exposition autour des objets et de la vie de Charles Dickens et de son attachement pour la région du boulonnais où il se rendait parait-il pour quelques frivolités. Le Château d'Hardelot, propriété du Conseil Général du Pas de Calais, abrite le Centre Culturel de l'Entente Cordiale, et présente des expositions chaque année sur les relations avec nos amis de la perfide Albion ! Après une exposition sur Blériot, voici l'oeuvre et la vie de Charles Dickens scrutée dans tous ses aspects. Certes, il y a trop d'objets, et les textes sont trop vite jetées en pâture, on sent bien que la commissaire de l'exposition, spécialiste du personnage, était plus intéressée par le catalogue et de se faire un nom à cette occasion, que de communiquer avec le public de l'exposition. Ainsi frise-t-on l'exposition fétichiste qui se plaît à contempler des objets, ici essentiellement des manuscrits. On apprend cependant beaucoup sur la vie et l'oeuvre de l'auteur, auteur qui nous semble fort peu lu de nos jours et que l'exposition fait ainsi ressortir de l'oubli, ceci avant les commémorations de 2012 qui le mettront à l'honneur dans son pays natal.
mardi 18 octobre 2011
Une terrible beauté est née
En effet, elle est assez terrible la beauté quand elle prend ce visage là, car on ne peut pas dire qu'il y ait grand chose de très attachant ou d'émouvant parmi les oeuvres présentées dans le cadre de cette 11ème biennale de Lyon. Quand elles n'invitent pas au désintérêt, la plupart des oeuvres au demeurant fort mal accrochées dans le bâtiment de la Sucrière laissent perplexes, alors qu'elles donnent carrément mal au coeur et à la tête en ce qui concernent celles sur le site du Musée d'art contemporain. Retenons les toiles de Lynette Yiadom-Boakye qui ont une certaine force, la vidéo de Julien Discrit, l'installation de Robert Kusmirowski et oublions vite les autres. La volonté de Laura Lima de déplacer les murs laisse pour le moins songeur. Au Mac, on oscille entre l'amusant émouvant avec Eva Kotatkova ou Fernando Bryce, le prenant avec Alexander Schellow et le dégeuli avec Diego Bianchi ou encore les farces et attrapes avec Cildo Meireles. Bref, une édition en demi teinte où nous avons surtout été frappé par l'entassement peu habituel des oeuvres, souvent à leur plus grand détriment. Les actions culturelles conduites avec la population dans le cadre de Vedutta par Abdelkader Damani, déployées à la marge de cette opération de renommée internationale, sont sans doute les réalisations qui demeurent les plus intéressantes.
mercredi 12 octobre 2011
Dessiner Tracer c'est parti !
dimanche 9 octobre 2011
Paris Delhy Bombay
Dans l'exposition Paris Delhy Bombay, qui vient de s'achever, le centre Beaubourg propose une vision de l'art contemporain en relation avec l'Inde, d'artistes indiens, mais aussi d'artistes internationaux y ayant séjournés, ou que l'Inde inspire. La commande s'est aussi tournée vers des artistes qui se sont alors intéressés à l'Inde pour la première fois, sans la connaître. Cette manière de ne pas cloisonner dans un étiquetage nationaliste est plaisant. Il faut souligner son intérêt pour donner de nouvelles visions d'un pays. Surtout l'exposition propose de décrypter aussi un pays avec une contextualisation qui dépasse de loin la compréhension des oeuvres, mais qui permet de s'initier à l'histoire, à la sociologie et à la politique de l'Inde d'aujourd'hui. Ainsi, un forum circulaire, centre de l'exposition privilégie la compréhension du pays, ses religions, son système politique, familial, son urbanisme... avant que de pénétrer dans des espaces adjacents où l'on peut découvrir alors les propositions artistiques. Toutes les oeuvres n'emportent pas l'adhésion, et beaucoup trahissent que le kitsch n'est pas un vain mot pour caractériser les goûts où la vision du pays. Mais peu importe, ce qui est à souligner c'est cette tendance fort intéressante de Beaubourg d'ouvrir la perception et de faire des liens pour mieux inscrire l'art produit et présenté dans la société contemporaine. Les commissaires Sophie Duplaix et Fabrice Bousteau ont ainsi explorés une voie intéressante.
samedi 8 octobre 2011
Zaha Hadid, une architecture
L'Institut du Monde Arabe a fait une très belle opération en recevant en dépôt de longue durée le pavillon que l'architecte Zaha Hadid avait conçu comme pavillon itinérant pour Chanel. Architecture originale, à défaut d'être complètement fonctionnelle pour des expositions itinérantes, le pavillon se visite déjà pour lui-même et c'est donc en toute logique que la première exposition présentée est consacrée aux travaux de l'architecte elle-même. Exposition fort intéressante, où l'on comprend ce qui anime l'architecte, ce qui l'inspire et ce vers quoi elle veut tendre. De magnifiques maquettes, des projections, des explications, certes un peu longues et parfois répétitives, sont données par un système sonore d'audioguide. Le tout est d'une bonne mesure et très agréable. Il est peut-être regrettable et c'est la critique que nous pourrions faire que le propos paraisse conçu par l'agence de l'architecte et confine parfois à la promotion. Même si cela n'est pas insistant, on peut se questionner sur le rôle de l'institution IMA dans cette démarche. Mais c'était peut être un passage obligé avant que le pavillon ne serve ensuite à présenter l'art contemporain produit dans le monde arabe. A voir avant le 30 octobre.
vendredi 7 octobre 2011
Le Louvre est-il dans le ton ?
Si le groupe Communauté Louvre a déclaré forfait faute de combattants, et c'est bien dommage car ce projet pilote était prometteur, ce n'est pas pour autant que le Louvre se retire des réseaux sociaux et des initiatives visant à renouveler l'image du lieu. Dernière trouvaille, mettre la peinture en chanson, autre forme d'interprétation, il fallait y penser ! Avec Kararocke, chantez ce que vous inspire telle ou telle oeuvre ! Conjuguant le narcissisme, propre au Karaoke, ou chacun rêve de mettre en scène son égo, invité ici à tutoyer les grandes oeuvres de l'humanité ! et les envies de s'approprier le musée autrement, de l'ouvrir sur de nouveaux modes de partage, l'initiative est tout simplement drôle. Elle permet de dédramatiser et de dissoudre la posture nécessairement solennelle qu'il conviendrait de tenir dès que l'on entre dans le saint lieu. Après tout, si les musées sont des lieux de vie, alors il faut les appréhender comme tel. Et puis cela pourrait réserver de belles surprises. Claire Diterzi a proposé un superbe album, inspiré des oeuvres, dont certaines, comme Le Verrou de Fragonard sont conservées au Louvre. C'est une invitation à ce qu'on imite la démarche, interpréter, mais pourquoi pas créer demain des textes originaux... Accompagné d'un groupe de rock, montez sur la scène de l'auditorium !
mercredi 5 octobre 2011
Promesse de musées...
Alors qu'Eva Joly signait dans Le Monde du 22 septembre dernier une tribune plaidant pour la création d'un grand musée de Révolution à Paris, une façon de démontrer s'il était besoin aux yeux des Français son enthousiasme républicain, quand on l'accuse de ne pas aimer les réjouissances militaires du 14 Juillet, voilà que l'UMP ne trouve rien de mieux dans son programme pour la culture que de proposer une antenne d'Orsay en Région (voilà qui est original !) et une annexe de Beaubourg en banlieue parisienne. Ceci en plus de la Maison de l'Histoire de France, nouveau lieu fédérateur des musées d'histoire. Bon, décidément les musées ont le vent en poupe, et l'on pourrait presque s'en inquiéter. Est-il vraiment raisonnable de créer encore et toujours de nouvelles institutions alors que celles existantes ont bien du mal à boucler les budgets ? Est-ce vraiment ce dont on a besoin pour l'avenir ? De nouveaux lieux, de nouveaux murs, de nouvelles institutions ? Ne serait-il pas temps d'inventer par le renouvellement ? De donner des moyens, d'insuffler de nouvelles dynamiques, plutôt que de vouloir inaugurer toujours et encore, réflexe bien français... Bref, on pourra se réjouir que les musées soient ainsi prisés, il est vrai que parmi les lieux culturels, ils demeurent très attractifs. On ne le rappellera jamais assez.
lundi 3 octobre 2011
Une bien belle nuit !
Pour cette dixième édition de Nuit Blanche à Paris, de nombreux sites ont présenté des oeuvres vidéos, dont celle de Mircea Cantor, artiste roumain, présentée au Théâtre visuel, fort intéressante. Même si la captation donne le mal de mer, le sujet est ingénieux. Manifestants brandissant des miroirs en guide de pancartes qui reflètent ainsi des parcelles de ville et recomposent autrement la vision de l'urbain. D'autres propositions fort belles, comme celle de Zelvinas Campinas, dont nous avions déjà parlé sur ce blog, lors de la très belle exposition présentée au Grand Café à St Nazaire. En revanche, pour ne pas être méchant, aucun commentaire à faire sur la proposition de Fabrice Hyber au parc des Batignolles, nous préférions les recherches de l'artiste quand il résidait jadis à la Briquetterie de Ciry le Noble... Les barbelés de cristaux de sel de Sigalit Landau sont troublants, même si les aspects trop kitsch de l'installation rabaissent l'exigence de l'oeuvre. En revanche, le public riait de bon coeur en regardant la vidéo de Tomas Espina et applaudissait même au Théâtre des Abbesses, ce qui est assez rare pour l'art vidéo !