CayVpNAT7ml2gRzbwqbd/1MvPCt81BAtirczG/NTy3s= MuséoGraphie-MuséoLogie: août 2013
La Formation en muséologie :

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Master MEM

mardi 27 août 2013

La Fin des musées ?


 Drôle de titre que celui choisit sans doute par l'éditeur de Catherine Grenier pour son ouvrage La Fin des musées ? Car c'est plutôt une réflexion prospective à laquelle invite l'auteure, directrice adjointe du musée national d'art moderne. Véritable projet intellectuel, puisque c'est ainsi que Catherine Grenier nomme fort justement le projet général que doit se donner une institution, qui, selon l'auteure, doit être le projet d'un musée polymorphe, c'est-à-dire ouvert sur le monde, la cité, le présent, les publics, les artistes... Observatrice attentionnée de la mondialisation, du risque d'uniformisation des musées et de la pluralité de la création contemporaine, Catherine Grenier invite à un musée à la fois plus ouvert sur l'autre et plus cohérent dans sa définition. L'ouvrage s'il est intéressant, l'est d'autant plus qu'il énumère des idées généreuses, il est vrai très politiquement correctes, mais sans hélas vraiment préciser comment parvenir à transformer l'institution pour dépasser les apories que l'auteure recense très justement dans la première partie. Face aux différentes crises et aux dérives que nomme Catherine Grenier, le musée doit découvrir de nouveaux modes de fonctionnement et une nouvelle économie. L'imprécation est suffisamment généralisante pour former un bon projet d'établissement et emporter l'adhésion... L'ouvrage s'appuie sur l'analyse des grandes institutions d'art moderne de par le monde et propose de réaffirmer les missions fondamentales du musée, mais aussi d'en offrir une approche plus large et plurielle à l'avenir. Puisse cet ouvrage contribuer à convaincre les conservateurs de l'ancienne école... 

mercredi 21 août 2013

Leçon d'Ecomuséologie

Il n'y a pas qu'en Italie que l'on peut visiter de vrais écomusées, fidèle à leur mission d'origine. Bel exemple d'écomusée qui a remplit et continue à remplir pleinement sa mission d'animation et de développement du territoire, l'écomusée de la Roudoule est pourtant perché et perdu dans un lieu improbable. Si le village est aujourd'hui si bien restauré et si vivant, le musée ni est pas pour rien puisque c'est une véritable dynamique qui a été porté durant 20 ans et particulièrement depuis 2004 qui a vu le lieu rénové intelligemment. Depuis des expositions temporaires de qualité rythme l'activité. On verra cette année une très belle exposition Des plantes et des hommes dans le Mercantour sur les ressources naturelles, utilisées tant pour la médecine, l'hygiène, la cuisine ou l'entretien. Mais ce sont aussi les rituels religieux et les croyances qui sont abordés par les témoins auprès desquels l'enquête orale a été conduite, bel exemple de collectes de patrimoines immatériels. Un très beau catalogue accompagne cette exposition qui a bénéficié de fonds interreg. Notons la scénographie intelligente réalisée par deux jeunes passionnés qui continuent à faire vivre pleinement le lieu.  Exemple rare pour qu'une telle réussite ne mérite le détour par ce pays escarpé.


lundi 19 août 2013

Musées d'entreprise : l'olive dans tous ses états

 Faut-il visiter encore ces musées d'entreprise où le caractère promotionnel n'a d'égal que la volonté de vous conduire à la boutique en sortant ? Le musée de l'Olive de Imperia en Ligurie (Museo dell'Olivo) est plutôt bien fait. Le discours est bien calibré, le séquençage adéquat, la scénographie satisfaisante, malgré quelques lourdeurs. Si les photographies sont d'assez mauvaises qualités, les collections sont belles et les médiations adaptées. Toutefois, le visiteur n'apprend pas grand chose qu'il ne sache déjà et surtout pas les questions sensibles, concernant la production intensive et ses effets sur l'environnement, par exemple. La différence de qualité des huiles n'est pas abordé ici, l'entreprise ne faisant pas dans la petite production artisanale ! Peu de choses non plus sur les hommes, paysans ou ouvriers des fabriques, mais en revanche l'histoire et les techniques y sont bien traitées. Rien de révolutionnaire, mais une proposition de musée touristique très calibrée, comme on pourrait l'enseigner en marketing muséal. C'est tellement formaté comme il faut que ça n'a pas beaucoup de saveur... 


samedi 17 août 2013

Muséo-nostalgie

La Maison-Musée de Colmars-en-montagne dans le Haut Verdon vaut le détour si l'on aime, comme nous, les lieux authentiques et les musées atypiques. Non que celui-ci soit fort ancien, puisqu'il a ouvert en 2004, mais il a toutes les apparences de ces lieux traditionnels qui semblent immémoriaux. Les bénévoles qui l'ont créé et qui l'animent encore aujourd'hui sont des passionnés, très représentatifs de tous ces lieux d'arts et traditions populaires qui n'existeraient pas sans eux. Les professionnels peuvent bien se gausser, ces endroits ont souvent plus de charme et sont plus attachants que bien des lieux rénovés. Rien n'y est fait dans les règles de l'art et avec les méthodes enseignées en muséologie, et l'on frémit souvent des conditions de conservation. Finalement, ce qui compte ici, ce ne sont pas seulement des collections parfois intéressantes et un lieu étonnant par lui-même, mais l'énergie et la qualité des relations sociales investies. Ce qui importe c'est sans doute que le musée sert à construire la communauté toute entière. C'est peut être ce qui explique le succès populaire de ces lieux, bien qu'ils ne soient guère aidés par la puissance publique. 

mercredi 14 août 2013

Maison de la Céramique

La Maison de la céramique du pays de Dieulefit conduit un travail d'animation fort utile sur un territoire riche pour son passé de poteries, mais aussi sa création actuelle. Le discours de l'exposition est sans concession, montrant les héritages, mais aussi les ruptures dans les traditions locales. Le lieu envisage de rénover ses espaces d'exposition permanente en valorisant davantage ses collections au moyen d'une scénographie adaptée. En attendant, le musée poursuit sa politique d'exposition temporaire en présentant différents aspects de la création contemporaine. Avec l'exposition Jeanne Lachièze-Rey, nous est donné l'occasion de découvrir le parcours d'une artiste originale. Après avoir étudié avec les plus grands artistes et apprivoisé des terres très différentes, et ainsi développé un travail artistique varié, l'artiste à affirmé sur la fin son goût pour la sculpture, et plus particulièrement les figurines et les portraits. Ses petites sculptures sont très expressives. À voir jusqu'au 29 septembre.

lundi 12 août 2013

La signalétique patrimoniale

Ouvrage technique qui intéressera tous les professionnels, notamment ceux qui doivent concevoir des lieux susceptibles d'accueillir du public (y compris en extérieur !), La Signalétique patrimoniale cosigné par Daniel Jacobi, chercheur au Centre Norbert Elias et Maryline Le Roy, graphiste, aborde tant les problèmes théoriques, de contexte et de communication, que la conception et la mise en oeuvre. Les questions de parcours, d'implantation, de mobilier, de mise en situation, de valorisation, mais aussi les questions de graphisme, d'emplacement vis-à-vis de ceux à qui elle est destinée sont passées au crible. La distinction entre différents types de signalétique (de réglementation, directionnelle, conceptuelle, patrimoniale) est utile pour sérier son action dans le domaine. Car il est nuisible de surcharger pour être opérationnel, mais il faut adopter et adapter la signalétique nécessaire, qui doit souvent résoudre une équation difficile : être à la fois discrète, esthétique et efficace. Enfin la signalétique participe souvent également d'une identité visuelle, ce que les auteurs n'oublient pas. Un bel ouvrage dans une édition de qualité, richement illustrée, avec un glossaire et des annexes appréciables. On s'étonnera tout juste que les graphistes ne soient pas toujours mentionnés dans le générique des photographies présentées.

samedi 10 août 2013

Photo de familles

Le Musée Nicéphore Niépce de Chalon sur Saone propose trois expositions durant l'été. La première de photographies contemporaines, de Charles Freger, d'un intérêt variable, une documentaire de Stanley Greene, souvent bouleversante et enfin une exposition sur les photos de famille, qui a l'intérêt de brouiller tous les registres. Avec "Ces photos qu'on ne jette plus", le musée poursuit ainsi sa réflexion dans la lignée de ses précédentes expositions, notamment sur les albums de famille. Manière d'interroger les délimitations tenues et de moins en moins évidentes entre les photos prises par des particuliers et les oeuvres reconnues comme relevant d'une démarche artistique. Car la qualité esthétique de certains clichés est indéniable et l'intérêt documentaire ou artistique également manifeste. En acquérant un fond spécifique, la donation Patrick Bailly-Maitre-Grand, le musée s'enrichit et poursuit son exploration de toutes les facettes de la photographie, historique ou contemporaine, artistique ou documentaire, professionnelle ou amateur. "Jetez, jetez il en restera toujours quelque-chose", mentionne le conservateur François Cheval, reflétant bien une exposition souvent empreinte de beaucoup d'humour. Le ton est pourtant plus grave lorsqu'il s'agit de s'interroger sur le devenir des photographies prises de nos jours avec les technologies numériques. Cependant comme elles sont de plus en plus mises en ligne, les chineurs de demain seront peut-être moins sur les marchés aux puces que dans le ventre du Web.

mercredi 7 août 2013

Gastronomie muséale

S'il vous prend l'envie de voir Vivement demain, parcours n°5, c'est-à-dire 5ème accrochage proposé par Alexia Fabre au MacVal, préférez à tout prendre une visite durant le week-end, vous pourrez ainsi profiter des petits pique-niques servis par La Petite Fabrique dans le jardin. Un régal qui pourrait bien vous amener la prochaine fois à trouver le prétexte de voir une exposition pour allez déjeuner ! Car le design culinaire auquel s'adonne Carole Belenus, l'instigatrice de ces fabuleuses réjouissances vaut bien des oeuvres. On se régalera, aussi bien par les yeux que par les papilles, et on comprendra que l'art fait vraiment du bien ! Wraps, tartelettes, glaces et même d'autres surprises ! Car la création est aussi charnelle et il est bien agréable de la croquer à pleines dents. A déguster durant tout l'été (mais laissez en pour les autres !!!).

lundi 5 août 2013

Ange Leccia

Avec l'installation Logical Song, Ange Leccia investit une partie du MacVal avec des images démesurées qui se répondent, dansent entre elles, et puis se font miroiter. En reprenant des films de sa vie, et en portant son regard sur l'adolescence, l'artiste joue des rythmes, des cadences, des sauts de l'image pour aller d'un écran à l'autre. Si les passages de karaoke sont un peu anecdotiques et dévaluent à nos yeux la beauté plastique de certaines séquences, ce qui intéresse Ange Leccia c'est de s'arrêter sur des détails, de prendre son temps pour flâner. Telle bouche, tel regard perdu, tel paysage se répercutent en échos infinis. Si le visiteur en accepte la proposition, il se prend à rêver puis à s'immerger dans ce gigantisme de l'intime. Parfois brutes, parfois travaillées les images se succèdent sans fin dans des séquences qui s'emboitent les unes les autres.