Fort intéressante exposition à l’Abbaye de Daoulas sur l’alimentation au travers le monde, complétée d'une seconde exposition sur le peuple de l'Omo, dans les jardins, avec des photographies de Hans Silvester, très forte également. Comme à son accoutumée, le lieu propose un voyage à la rencontre de la diversité des manières de faire sur la planète. Quoi de plus universel en apparence que l’alimentation ? Quoi de plus spécifique et attaché à une culture et à un territoire, à une histoire et aux hommes et femmes qui l’habitent ? Quoi de plus évident pour dire la bêtise du racisme alors que la France regorge de restaurants exotiques et que ceux qui mangent mais ne pensent guère aiment à se faire des merguez le samedi soir ou à dévorer une pizza ou des sushis mais à vanter haut et fort les mérites de leur seule petite patrie ? Dans cette terre de Bretagne, à l’extrême Finistère, là où tout commence parait-il, Daoulas affirme que les échanges sont nécessaires et enrichissants. Cette exposition le démontre, une fois encore en allant de la Bretagne bretonnante et ses traditions culinaires jusqu’en Chine ou en Inde, et à nous convier à de multiples voyages. Très belle scénographie de l’agence Gulliver également, ingénieuse et pleine de surprises. Belle tenue du propos, belle qualité de présentation, pour un moment agréable et instructif. Des expositions de société, comme on les aime !
mardi 30 septembre 2014
mercredi 24 septembre 2014
Tiki Pop, une dose d'exotisme
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exposition
Drôle d'exposition proposée par le musée du Quai Branly, Tiki Pop met en scène une mode des années d'après guerre, sévissant surtout aux Etats-Unis, qui cherche dans les îles lointaines de l'Océanie des ressources en imaginaire pour agrémenter son quotidien. Ainsi les boites de nuits, les bars et les restaurants, les bowlings et les motels, la musique et les vêtements, les films et les bandes dessinées, mais aussi la publicité recourent à des images stéréotypées des mers du sud. Qui n'a jamais rêvé de la Polynésie, longtemps conçue comme un paradis sur terre ? L'exposition introduit le sujet de manière assez austère, dans une scénographie un peu pauvre, alors que l'on pourrait s'attendre à des reconstitutions et des ambiances légères. Celles-ci arrive plus tard dans la parcours quand le visiteur découvre enfin un bar reconstitué. On sait que le Quai Branly est peu adepte des reconstitutions et les expositions semblent y céder avec parcimonie et très timidement. Les objets et les discours sont dans l'ensemble assez répétitifs et on reste un peu sur sa faim pour les analyses, - nous sommes loin de la merveilleuse exposition Kanibales et Vahinées, présentée il y a longtemps au MAO -, mais l'exposition devient plus convaincante sur la fin, au fur et à mesure que l'on progresse dans le parcours.
vendredi 19 septembre 2014
Le FRAC Centre à la conquête de l'espace
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actualités des musées
Le FRAC à Orléans se visite d’abord pour le coup d’oeil. Il porte bien son nom car Les Turbulences jettent un coup de jeune à la ville. Si l’architecture du FRAC de Franche-Conté laisse à désirer celui du FRAC Centre est convaincant. L'Agence Jakob & MacFarlane proposent des espaces agréables et surprenants, une insertion qui met en valeur l’ancien bâtiment, qui n’avait rien d’exceptionnel tout en soulignant par un geste contemporain que nous sommes bien entrés dans le XXIème siècle. C’est cohérent aussi avec les collections, car c’était un défi à relever, plus à Orléans qu'ailleurs, pour des architectes qui savent qu’ils seront nécessairement analysés alors que le lieu consacre, fait rare pour un FRAC, un espace d’exposition permanent dédié justement à l’architecture. C'est là depuis longtemps la spécificité du FRAC Centre et de la ville d’Orléans. Des belles maquettes, la collection en conserve près de 800, révèlent les utopies et les rêveries de ceux qui construisent pourtant notre quotidien. On peut y suivre les démarches conduites depuis quarante ans pour repenser les formes et les fonctions.
jeudi 4 septembre 2014
L'Amour, c'est pas si bête
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L’exposition sur l’Amour chez les bêtes présentée au museum de Dijon n’évite pas les écueils du sujet, à commencer par le titre. Parler «d’amour», terme pour le moins humanocentrique, voire même anthropocentrique, alors que l’on aborde la sexualité animale est problématique. Sans assumer vraiment ce que peut avoir de discutable l’assimilation, et sans aller jusqu’à traiter de la sexualité humaine, on va de l’amour chez les humains à la sexualité animale. Seule ligne de partage acceptable les comportements de séduction mise en oeuvre, mais pourtant déclinés de façon fort variable. Ces amalgames omniprésents et récurrents chez les ethologues constituent la trame d’un scénario assez peu probant. Sans entrer dans le détail, même si des assimilations énervent, tel que l’amour maternel naturalisé comme évidence... D’autres choses sont plus amusantes, comme la question autour de l'utilité des mâles, des changements de sexe chez certaines espèces, etc. Tant que l’exposition reste sur son sujet, la sexualité animale, elle est pertinente. La même constatation pouvait être faire dans Bêtes de sexe l’année passée dans la dernière salle du Palais de la Découverte, mais l’exposition dans son ensemble n’était pas du même calibre.
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