Le musée du Doudou (qui est plutôt un centre d’interprétation) prend place dans l’ancien crédit municipal de Mons, et met en scène la Ducasse, combat de St Georges et du dragon, rituel fondateur qui ponctue chaque année la vie montoise. Il y est évoqué aussi les formes récurrentes de par le monde avec des animaux féériques similaires complétés d'interprétations de spécialistes. On regrettera toutefois que le sujet ne soit traité que de manière superficielle et que ce lieu qui est d’abord un produit touristique soit aussi mal conçu que peu convaincant sur sa forme. Le parcours est typique d’une démarche d’historien qui pense chronologie plutôt que de penser au public, alors que celui-ci voudrait participer de la foule et de ses convulsions avant que de s’intéresser aux questions religieuses qui justifient la fête. L’approche sociologique est absente, ainsi la population pourtant actrice de la fête n’est pas interrogée et l’on ne développe aucunement la manière dont les choses se préparent. La vision est celle d’un dépliant touristique. La scénographie de Tempora est aussi lourde et indigente que peu soignée dans son exécution. Des manips prétextes ne sont guère convaincantes et les textes aussi ennuyeux que leur graphisme est rébarbatif. Bref, il est bien dommage d’avoir loupé un si beau sujet.
mardi 12 janvier 2016
lundi 11 janvier 2016
Mapping Knowledge
L’exposition Mapping Knowledge présentée jusqu’au 29 mai 2016 au Mundaneum à Mons s’intéresse à la catégorisation, à la collecte des données et à ses représentations visuelles. Depuis la cartographie du XVIème siècle jusqu’aux créations contemporaines puisque les artistes déclinent désormais également des propositions de mise en ordre du monde. Ce sont évidemment les fondateurs de ce Google de papier, comme est surnommé désormais le lieu, Paul Otlet & Henri La Fontaine qui sont au coeur de la démonstration. Leurs efforts de classement et de rationalisation demeurent exemplaires. Les schématisations et modélisations qu’ils produisent alors sont impressionnantes, notamment cette carte de l’industrie de la guerre des années 30 qui mériterait d’être produite à nouveau aujourd’hui. Si la scénographie de l’exposition n’est pas extraordinaire, le contenu est lui assez étonnant. On pourra poursuivre la réflexion prochainement avec l’exposition sur le big data qui se prépare à la Cité des sciences pour la fin d’année.
mardi 5 janvier 2016
Bonne nouvelle pour démarrer l'année
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C'est enfin officiel, le Louvre Lens accueillera un nouveau directeur ou une nouvelle directrice, voilà qui permettra peut-être une véritable renaissance pour l'institution et surtout un nouvel élan dans sa relation au territoire. Espérons que la sensibilité au public ne sera pas feinte et rêvons même que l'on trouve un directeur sensible à l'action culturelle, il en existe, même s'ils ne sont pas légions dans les cohortes que forment l'Institut National du Patrimoine. A l'heure où les extrémismes gagnent de partout, où le territoire du bassin minier a connu des résultats détonnants aux dernières élections, il serait temps de s'interroger sur le sens de la culture, de ceux à qui elle s'adresse, pour ne pas cliver davantage et ne pas poursuivre dans les impasses engagées jusque-là. Qu'on s'en souvienne, le 104 a connu des débuts catastrophiques avant que de se ressaisir et de devenir le succès que l'on sait, espérons que le Louvre Lens connaisse le même sort.
lundi 4 janvier 2016
Une brève histoire de l'avenir
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Une brève histoire de l’avenir, l’exposition présentée au Louvre est tirée de l’ouvrage de Jacques Attali, et elle est à son image, très belle prose dans une belle scénographie, avec de belles oeuvres, mais assez insipide dans son propos. Les liens entre les oeuvres ne coulent pas de source pour le visiteur n'en déplaise à l'analyste. Cependant que le Louvre fasse des expositions thématiques, avec un discours, même simple, est déjà pas si mal. Et le mélange d’expôts venus de tous horizons montre le chemin parcouru depuis l’exposition Les Magiciens de la terre. Alors que Le Pavillon des Sessions faisait encore débat quand il s’agissait de montrer de l’art africain au Louvre, c’est à présent normal, comme en atteste également La Petite Galerie. Cette exposition est donc une nouvelle étape, qui vient confirmer une tendance déjà à l’oeuvre dans l’exposition de Le Clezio, Les Musées sont des mondes, vue il y a quelques années. L'art contemporain y est bien intégré et assez stimulant.
dimanche 3 janvier 2016
La Fabrique des Héros
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L’exposition réalisée par Chloé Colpé pour accompagner la démarche Wajdi Mouawad s’avère intéressante pour rendre compte d’une expérience singulière. 50 adolescents ont participé durant cinq années durant à des camps de vacances aux cinq coins du monde pour grandir ensemble, c’est-à-dire en développant leur sens critique et leur éveil au monde. Chloé Colpé a de son côté réalisé des interviews de dix jeunes belges participants au dispositif pour les voir grandir. Une réflexion sur l’adolescence est ainsi proposée à travers de séquences vidéos, avec les surprises des tours et des détours que la construction de soi induit. Sous le titre de La Fabrique des héros, l’exposition présentée aux Abattoirs dans le cadre de Mons 2015 est aussi une explication des phases récurrentes de l'adolescence. Même si l’introduction de l’exposition et la mise en relation entre la démarche conduite par l’artiste et celle qui l’accompagne par la sociologue n’est pas toujours très explicite et compréhensible.
vendredi 1 janvier 2016
Verlaine, Cellule 252
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Une belle année qui commence, car même si Mons 2015 se termine, de beaux lieux et de très belles expositions sont encore visibles ! C'est le cas notamment de la magnifique exposition Verlaine, Cellule 252, présentée au BAM de Mons. Cette exposition résulte d’un travail minutieux sur le fond et d’une parfaite adéquation sur la forme. Exemple magnifique d’une alchimie rare entre la scénographie signée par l’Agence Kascen et la muséographie. Notons aussi le travail très précis et original du graphisme qui donne beaucoup de force et de présence à l’exposition. Les étapes sont écrits avec talent et style, tout en demeurant lisible et compréhensible. Le visiteur est conduit en douze étapes à découvrir le poète, sa vie et son oeuvre. C’est un très bel exemple d’exposition réussie, sur un sujet pourtant peu simple, puisque ce sont principalement des manuscrits et des ouvrages qui sont présentés. On découvre des choses surprenantes, comme la recherche d’une prison modèle au XIXème avec des expérimentations étranges. Il faut se précipiter à Mons pour visiter l’exposition avant de se rendre en 2016 à Charleville voir le nouveau musée Rimbaud.
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