dimanche 29 mai 2016
Si loin, si proche... ces objets qui nous accompagnent...
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Le musée d'ethnographie de Bordeaux dispose d'une collection unique, et les expositions temporaires visent à la valoriser à partir de sujet toujours originaux. En s'intéressant actuellement aux objets d'ailleurs qui habitent les intérieurs européens, notamment ceux des personnalités, artistes, intellectuels, hommes politiques... il s'agit de convier à s'interroger sur la manière dont se construisent les imaginaires sur l'ailleurs et sur l'altérité. Comment l'exotisme imprègne aussi de nouvelles créations par imprégnations, métissages, hybridations... L'exposition composée en trois parties : Cohabitation, Confrontation, Obsession... avec principalement des photographies qui dévoilent des intérieurs souvent étonnants, de 1870 à nos jours. Même si les intérieurs actuels sont, il est vrai, moins présents. Une constance au travers des périodes : l'orient est la source principale d'inspiration.
samedi 28 mai 2016
Bienvenue en gare de Bordeaux !
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Superbe installation d'échafaudages pour la rénovation de la gare de Bordeaux, impressionnante, un véritable Monumenta bordelais ! Une nuit blanche en plein jour ! Mais pourquoi personne n'a eu l'idée de faire signer ça comme oeuvre artistique ? Juste un concept à superposer et hop le tour est joué, que sais-je : l'antre du dragon laissant s'échapper la bête humaine ? Anti-Cosmopolis, la ville inversée ? La métaphore deleuzienne du réseau à l'heure ou communication et logistique fusionnent ? Néo-labyrinthe post-moderne ? Zut, on peut bien échafauder quelques collages conceptuels, c'est bien le moins que l'on peut faire et ainsi faire d'une pierre deux coups, des grands travaux et des oeuvres en espace public à bon compte, un créneau porteur en temps de crise ! Mais que font le FRAC ou le CAPC ?
jeudi 26 mai 2016
Carambolages
L'exposition conçue par Jean-Hubert Martin au Grand Palais est, comme souvent chez ce commissaire, passionnante. En effet, Carambolages est une exposition en énigme, en rébus, le concept de l'accrochage réside dans le "bout de ficelle, selle de cheval", comme on dit. C'est très amusant : enfin une exposition amusante ! Une exposition-Jeu. Un principe fort intéressant conduit à ne pas placer le systématique cartel sous chaque oeuvre et de les réunir tous de manière numérique en fin de chaque travée. Le public est intrigué, s'interroge, il est même conduit à échanger, à s'étonner de concert. Le regard est aiguisé, chacun cherche à reconnaitre ce qui est donné à voir, - et l'exposition devient un quizz géant -, le visiteur formule des hypothèses avant d'aller vérifier son choix sur l'écran. De très beaux objets deviennent ainsi de véritables mystères, on les regarde autrement, avec plus d'attention qu'à l'ordinaire. Les rapprochements sont parfois osés, et produisent des effets détonnants. Bref, un bel exercice muséographique, qui assume le divertissement comme mode d'accès au savoir, qui fera date dans la mémoire des expositions.
mercredi 25 mai 2016
Museo della follia
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Intéressante exposition présentée actuellement au Château Ursino de Catane en Sicile sur les productions artistiques issues de personnes incarcérées en milieu psychiatrique. Intitulé le Museo della follia, il ne s'agit pas en réalité d'un musée mais d'une exposition itinérante présentée dans de grandes villes d'Italie, à Matera, à Venise, à Milan etc. Si les premières peintures présentées sont assez disparates en intérêt beaucoup d'autres productions sont passionnantes, émouvantes et mêmes drôles. La manière de présenter l'exposition au sein des collections permanentes du Castello Ursino est étrange mais produit des effets incongrus intéressants. A voir jusqu'en octobre.
lundi 23 mai 2016
Napoleon à St Hélène : la conquête de l'ennui
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Saviez-vous que Napoléon mangeait dans des assiettes, dormait dans un lit et même disposait de fauteuils, de table et d'un mobilier, même lorsqu'il était détenu à Sainte Hélène ? Si ce n'est pas le cas, courrez vite aux Invalides voir l'exposition temporaire : Napoléon à St Hélène : la conquête de la mémoire. Nous demeurons toujours dubitatif sur ces expositions d'objets qui semblent vouloir prouver l'histoire au travers de quelques reliques. A quoi cela sert-il de conserver, voire même de restaurer des objets à grands frais parce que cela alimente le culte d'une personnalité, au demeurant sulfureuse par ses actions ? Est-ce vraiment indispensable d'investir de l'argent pour reconstituer virtuellement sa cuisine, sa chambre à coucher et son salon ? A part nous signifier que l'on célèbre avec d'autant plus de passion ce despote que cela évite de s'intéresser à des personnages porteurs de davantage de subversion : ceux qui ont fait la Révolution sans la travestir ensuite.
samedi 21 mai 2016
Empires en pire
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Impressionnante installation, comme toujours de Monumenta, avec Huang Yong Ping, mais au final assez décevante, car si l'effet visuel est certain, la note trop kitsch du bicorne napoléonien, symbolique de la puissance fragile du pouvoir, vient contredire la simplicité de l'ensemble, un monstre mi-marin mi-terrestre qui bouscule et désorganise les alignements bien rangés d'une économie mondialisée. Les conteneurs débarqués avec la grue du port sous la voute du Grand Palais sont aussi incongrus que détonnants, mais déclenche surtout des remarques chez le public sur les efforts déployés et le coût d'une telle opération pour un effet somme toute peu marquant. Bref, si l'impression est mitigée, ce n'est pas parce que l'on aimerait à l'instar de Philippe Dagen dans Le Monde des expositions aussi ennuyeuses et moches que celle des Kabakov en 2014 pour bien démontrer son appartenance aux initiés, mais parce que ce grand déploiement laisse un peu indifférent.
jeudi 19 mai 2016
Drôle de jardin d'orient
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L'Institut du Monde Arabe propose une exposition sur Les Jardins d'Orient qui est un bien beau sujet et dont on peut attendre beaucoup de douceurs, de poésie et d'émerveillements. La promesse est partiellement tenue puisque les objets sont beaux, les dessins, calligraphies et oeuvres délicieuses, mais il manque l'enchantement d'une exposition qui surprendrait. Certes, le simili jardin reconstitué sur l'esplanade vise à apporter un plus, mais demeure un peu maigrelet et trop sage pour emporter l'adhésion. L'impression qui se dégage de l'ensemble est un manque de moyens, si la scénographie de l'exposition précédente est avantageusement recyclée, il y manque un peu d'envolée. Sur le site internet, des questions intéressantes sont posées : sur l'origine de la tulipe, sur le fait que le jardin et le paradis sont synonymes, et que le parc est une invention récente en Orient... mais la visite de l''exposition semble en revanche bien sage. La fin de l'exposition par exemple sur les effets du réchauffement climatique demeure bien allusif, alors que le sujet est certainement passionnant... Mais bon le public peut contempler des oeuvres, il s'en trouve sans doute heureux.
mardi 17 mai 2016
Pietro Ruffo : une brève histoire du reste du monde
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Nous avons découvert avec bonheur l'artiste italien Pietro Ruffo à la fondation Puglisi cosentino, au Palazzo Vale de Catane en Sicile. Très belle exposition qui interroge par des cartographies de l'imaginaire les territoires de l'ailleurs. Epinglé, comme des mouches ou des papillons dans une collection d'entomologiste, l'artiste souligne les espaces de liberté que l'on peut investir, par une symbolique libellule découpée et prête à s'envoler de cartes revisitées. Evoquant Magellan, et ces explorateurs découvrant des territoires aussi lointains qu'imaginaires et qui en arpentant le globe ont su mêler les approches les plus scientifiques du relevé des côtes et des rivières aux dessins d'un bestiaire endiablé en guise d'accompagnateurs inquiétants. Pietro Ruffo inspire, et par quelques relevés photographiques, développe les relevés pour tracer des ambiances et des contours sujets à nos appréciations poétiques, si ce n'est politiques lorsqu'il s'agit de parler des territoires occupées. Ses calques remplis de lumière, ses collections étranges de découpages savants et même son avion de la conquête aéronautique recouvert de milliers de fragments de vent et de poussière nous emportent. Un beau travail.
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