Le musée de la personne, émanation du Centre d’histoire de Montréal, est une démarche originale dans le domaine de la muséologie communautaire et participative. Il s’agit de proposer à des communautés de se former autour de thème, en utilisant la mise en ligne rendu possible par internet. Ce qui était difficile et lourd financièrement devient de plus en plus accessible si la volonté est présente. L’idée est de proposer des histoires de vie, autour d’interviews et de portraits qu’il est possible d’illustrer autant que peuvent le permettre aujourd’hui les nouvelles technologies. Chacun peut de lui-même proposer de déposer son témoignage et ceux-ci servent de support éducatif pour parler des communautés. Ainsi ces histoires de vie, patrimoine immatériel, que les écomusées et musées d’ethnologie en général, ont souvent accumulé et qui demeuraient bien souvent inexploitées peuvent prendre corps et trouver place dans une exposition qui dépassse largement les murs de l’institution.
dimanche 29 mars 2009
vendredi 27 mars 2009
Séminaire sur les écomusées
Organisé en partenariat avec l’Ecomusée du Creusot-Montceau-les-Mines, la MSH, le Centre Georges Chevrier et le CRCM, une journée rassemblant des professionnels et les étudiants de muséologie-muséographie s’est tenue à l’écomusée. La réflexion a porté sur les actions possibles aujourd’hui pour les institutions écomuséales dans le domaine de l’action sociale et du partenariat participatif, mais aussi sur la manière d’intervenir dans le domaine du développement durable. Car on l’oublie trop souvent mais ces deux domaines sont intimement liés à l’histoire des écomusées, et ce dès l’origine, comme le mentionne d’ailleurs la définition des écomusées. Si leur développement a trop souvent oublié ces deux aspects au profit d’autres interventions, l’époque rappelle combien ces deux urgences sont cruciales. Le social et l’environnement, que peu de propositions arrivent ailleurs à marier de manière satisfaisante, sont des terrains que les écomusées doivent repenser pour proposer une démarche qu’ils sont bien placés pour aborder de manière originale. Les débats et échanges, animés par Hugues de Varine, ont été particulièrement enrichissants. Un thème sur lequel nous aurons l'occasion de revenir très certainement à l'avenir lors d'autres journées.
mercredi 18 mars 2009
Le nouveau museum de Toulouse
Le muséum d’Histoire naturelle de Toulouse a fait peau neuve, son extension tout de verre s’ouvrant généreusement sur le jardin botanique est magnifique, et l’installation des collections de spécimens dans la paroi une riche idée. A la fois ouverture et invitation, symbolique de ces nouveaux musées communicants. La volonté d’en faire un lieu dynamique et ouvert sur la cité est manifeste par l’importance du service des publics, avec pas moins de 50 animateurs engagés, et un site internet innovant. Tout est là pour en faire un musée du XXIème siècle, sauf peut-être son contenu... Il est en effet très surprenant de constater les choix effectués, tournés vers des sujets très scientifiques de classifications des espèces alors que les questions environnementales actuelles, qui préoccupent tant nos concitoyens, sont au final si peu présentes. Sans doute ces débats ont lieu en marge des expositions, mais c’est malheureusement l’argument que donnent tous les lieux pour s’affranchir de traiter des questions d’actualité dans les espaces muséo. Or, c’est quand même ce qui peut être un vecteur d’intérêt et d’entrée pour la science pure...
La scénographie est assez étrange, alternant de très belles propositions et des choses assez kitsch, des manques de finitions et des erreurs impardonnables. Ainsi les textes sont très mal conditionnés, comme si le muséographe ne bénéficiait pas de nos jours des apports des études antérieures sur ce sujet. Mais le problème principal est peut être justement celui-là, l’absence d’un véritable muséographe dans l’équipe de rénovation, d’une personne qui ait donné le ton et harmonisé l’ensemble, puisqu’une fois de plus on peut deviner que les scientifiques sont restés en face à face avec l’équipe chargée de la scénographie, et qu’un acteur a manqué. Enfin ne boudons pas notre plaisir, le muséum de Toulouse est quand même une belle réalisation que l’on se plaît à visiter. Signalons également l'exposition temporaire portant sur l'aventure de la rénovation, qui invite à un voyage dans le temps et à observer la métamorphose des missions de l'institution.
samedi 14 mars 2009
Visites en Suisse
Comme chaque année, un séjour en Suisse avec les étudiants du master en muséologie a permis de constater in situ l’originalité des démarches qui sont à l’oeuvre. S’il n’a pas été possible de voir la nouvelle exposition du muséum de Neuchâtel, qui est actuellement en montage et que nous attendons avec impatience, en revanche les étudiants ont pu réaliser un exercice d’analyse de l’exposition La Marque Jeune au MEN sous le regard avisé de Marc-Olivier Gonseth qui a expliqué également les projets d’avenir pour le lieu. L’accueil a comme toujours été remarquable et comme toujours très apprécié par tous. Une demi-journée à également été consacré à la visite de l’exposition Au Fil de l’Age à la Fondation Claude Verdant à Lausanne. Deux expositions intéressantes à mettre en parallèle avec leurs choix muséographiques et scénographiques différents. (Voir les rubriques ci dessous du 1 et 2 février dernier).
jeudi 5 mars 2009
Des musées de l’Holocauste...
Le musée de l’Holocauste de Washington est célèbre pour son parti pris scénographique, avec des ambiances et des installations évocatrices, tout en refusant la mise en spectacle que l’on aurait pu craindre. De même le passeport remis à l’entrée de l’expo peut d’abord mettre mal à l’aise, il n’est pourtant guère utile car non plébiscité ensuite dans le parcours, et c’est sans doute aussi bien comme ça. Si le musée juif de Berlin marque par l’architecture osée de Liebeskind, c’est la profondeur du discours muséographique que l’on retient du Centre commémoratif de l'Holocauste de Montréal. Car ce musée, certes modeste, est loin d’être dépourvu d’intérêt. Il faut saluer notamment le courage qui fait aborder des questions dérangeantes, notamment l’attitude du Québec pendant l’occupation, et le peu d’empressement à accueillir les réfugiés. Comme son grand frère de Washington, un discours peu complaisant est tenu à cet égard. On y apprend aussi que Montréal fut après guerre la deuxième place pour les survivants. Il est sans doute dommage que ce musée ne soit guère mis en avant et qu’il soit encore trop confiné, paraissant réservé à la seule communauté juive, alors qu’il est au contraire ouvert au plus grand nombre.