CayVpNAT7ml2gRzbwqbd/1MvPCt81BAtirczG/NTy3s= MuséoGraphie-MuséoLogie: juin 2010
La Formation en muséologie :

Vous êtes intéressés par une formation initiale ou par la formation continue en muséologie et muséographie ? La formation MEM : Master Expo-Muséographie, en conception des expositions de l'Université d'Artois est faite pour vous !

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ou sur le site de l'Université : (document à télécharger colonne de droite) ou sur ce lien.

Master MEM

dimanche 20 juin 2010

Des outils pour l'écoconception

Fort utile, cette première publication des livrets de l'IFREE, Institut de Formation et de Recherche en Education à l'Environnement, organisme de la Région Poitou-Charentes, est consacrée à l'Eco-conception des outils pédagogiques. Les expositions, les stands, les parcours d'interprétation, les malles pédagogiques et les autres outils de médiation, comme les livrets ou les outils pour les ateliers, tous omniprésents dans les musées sont passés en revue, au travers d'expériences et de consignes très claires. Les démarches sont présentées et analysées, des conseils prodigués pour choisir sa démarche, ses partenaires et prestataires, ses matériaux, les choix de mise en oeuvre. Si on pourra regretter que la lisibilité ne soit pas optimale du fait du petit format de la publication, cela s'explique par cohérence environnementale ! Des adresses, contacts et bibliographie permettent d'en faire un outil fort utile. Qui plus est, cette publication est distribuée gratuitement et peut même être téléchargée sur le site. Voir le site internet : http://ifree.asso.fr/papyrus.php

mercredi 16 juin 2010

Hommage à Poveda

Une exposition qui fait littéralement froid dans le dos. Christian Poveda avait choisi de relater la vie des maras, ces gangs de rues du Salvador prêts à tout pour survivre, vouant un culte à la mort et aux combats. Attaché à ces êtres étranges qui poussent le signe d'appartenance en signant et assignant leur corps à toutes les violences. Marquant l'autre, se désignant soi-même par des tatouages et des marques corporelles fascinantes, effrayantes. Assassiné le 2 septembre 2009, Christian Poveda y a laissé sa peau. Les musées de la cour d'or de Metz lui rendent hommage par une exposition de photographies fortes et troublantes. Son approche journalistique est plus qu'une galerie de portraits : reportage ethnographique à la Sanders ou à la Walker Evans des temps modernes ? La soixantaine de photographies et le film documentaire projeté, La Vida Loca, viennent témoigner d'un humanisme d'une grande intensité mais qui trouve ses limites par la fin tragique de leur auteur. La défonce, la violence, la mort, la vie à ses ultimes limites, une exposition qui dans ce lieu si beau et si paisible prend une dimension encore plus insoutenable.

Jusqu'au 28 juin.

samedi 12 juin 2010

Des objets pourquoi faire ?

Belle exposition comme on les aime, présentée au Musée de la vie bourguignonne jusqu'au 20 septembre, conçue de manière originale par un groupe composé de différentes personnes des musées de la ville de Dijon et piloté par Sophie Jolivet. L'événement s'inscrit dans le cadre des expositions présentées dans 16 villes de l'est de la France, de Suisse et d'Allemagne dans le programme Utopies et innovations. Tout garder ? Tout jeter ? Et réinventer ? Derrière cet étrange titre en trois questions se cache une exposition surprenante, avec un discours sur l'objet de musée, mais aussi sur les raisons de la conservation, sur le tri, sur le rebut, le rejet, le déchet, le recyclage, les secondes vies... Objet : évidemment, le mot obsède le muséologue. Objet conçu, acheté, conservé, collectionné, trié, jeté, recyclé... De taille modeste, à dimension humaine, l'exposition fait preuve d'inventivités, avec une kyrielle de petites idées sympas. La scénographe, Véronique Brotin, a trouvé des manières toniques de traiter le sujet, avec des moyens certes modestes mais qui l'ont justement conduit à innover pour donner à l'objet toute sa place, toujours mis au service d'un discours muséographique clair et synthétique. Les vidéos sont amusantes, et l'approche développement soutenable amené sans pesanteur. Des livrets pédagogiques attractifs sont à disposition pour approfondir la visite, et mieux encore ils sont téléchargeables sur le site.

mercredi 9 juin 2010

Pompidou Metz : incontournable !

Chapeau bas ! Beaubourg Metz est une réalisation superbe à tous points de vue. Qualité architecturale indéniable, belle finition, fonctionnalité adaptée, services aux visiteurs irréprochables. Il faut être honnête, nous nous y rendions avec une arrière pensée critique, car ouvrir avec une exposition intitulée Chefs d'oeuvre, c'était le risque de ne trouver qu'un alignement d'oeuvres majeures autosuffisantes pour faire exposition. Et bien il n'en est rien, ce n'est pas là une exposition de plus avec une simple compilation de trésors. C'est une vraie exposition de discours, avec des partis-pris, des manières de conduire le visiteur dans une exploration de l'art du XXème siècle en lui proposant des regards originaux. Laissons la surprise de la découverte, signalons simplement cette inscription intelligente dans le territoire, la remise en question des regards, les transversalités, les approches combinées. Le tout avec des médiations parfaites, des textes soignés et exemplaires. Les jeux scénographiques avec les allusions à la maison mère parisienne, les clins d'oeil entre les époques tout à fait ingénieux, les espaces agréables et variés en ambiance. Le site s'inscrit dans une rénovation urbaine bien conduite. Tout cela donne envie de se précipiter à Metz tous les week-ends ! Bravo !

jeudi 3 juin 2010

Mythologie du musée

Il est important de lire Bernard Deloche car c'est toujours stimulant pour l'esprit, cela réveille des conformismes qui guettent toujours. Sa dernière parution, Mythologie du musée au Cavalier bleu ne déroge pas. Bernard Deloche règle ses comptes avec l'institution musée comme un amoureux déçu. Il demande tant qu'il s'avère insatisfait des plaisirs qu'on lui prodigue. "Qui aime bien châtie bien " dit le proverbe populaire, et c'est ainsi qu'il faut comprendre les reproches de l'auteur. Deloche aurait rêvé tellement plus. Toutefois, il nous semble qu'à force de proclamer l'abstinence et le divorce, l'auteur développe une vision non seulement caricaturale, mais assez passéiste des lieux. A force de ne pas les fréquenter, il construit une mythologie du musée, sa propre mythologie, l'image d'une institution très éloignée de ce qu'elle est réellement. Ainsi, quand il écrit (p.56-57) que le musée est coupé du présent "refusant toute forme de rapports interactifs", l'information circulant à sens unique de haut en bas, nous ne pouvons pas le suivre. C'est vrai de l'archétype du musée, et il est vrai que beaucoup de musées de beaux arts sont encore ainsi, mais c'est faire silence sur tellement d'autres lieux, et pas seulement des musées de science, muséum, musées de société, écomusées... qui explorent actuellement des mises en dialogue, des échanges. Le Web.2 sert du reste beaucoup à cette co-construction des espaces de visite et même des discours.

Quand Deloche reproche que le rap et les tags ne paraissent pas avoir leur place au musée (p.58), c'est exactement le reproche inverse de celui adressé par un Jean Clair ou un Yves Michaud... On sait aussi que Didier Rykner dans Le Spleen d'Apollon a amalgamé le Louvre Lens et Abu Dhabi comme les deux faces d'une même médaille, mais c'est à notre avis abusif (p.61). On passe sur de nombreuses remarques que nous aurions à faire, mais avancer que le Musée d'Ethnologie de Neuchâtel produit ses expositions à partir du public (!!!)... ou encore que le musée Gadagne de Lyon s'intéresse à la vie sociale et aux rythmes de la ville contemporaine (!!!!!), c'est un peu fort de café... Bernard, fais toi violence, s'il te plaît retournes un peu faire des visites...

mardi 1 juin 2010

App's à tout va

Les applications iphone se multiplient dans les musées. La pinacothèque de Paris conduit une campagne virulente pour proposer son application d'accompagnement à la visite, mais nous voulons attirer l'attention ici sur la démarche du musée Rodin qui avec l'exposition de l'artiste belge au goût provocateur Wilm Delvoye propose une application qui vient compléter et agrémenter la visite. De plus cette application, comme les anciens livrets de visite peut être conservé comme souvenir de l'exposition. Si elle est très belle et bien organisée, il est cependant dommage que le contenu soit si léger. Les réalisations de l'artiste pourtant étonnantes ne sont guère reproduites. Le musée reste très timide, sans doute par peur que l'on ne vienne pas voir l'exposition in situ ! Dommage que l'on ne puisse se remémorer les propositions à loisir une fois la visite effectuée. Pourtant ce système d'app's ouvre des potentialités formidables, non seulement des bonus sont possibles, comme le making off, avec le montage de l'exposition, mais aussi l'interview de l'artiste commentant son rapport à Rodin ou encore la possibilité pour le visiteur de laisser ses commentaires et d'interagir.