CayVpNAT7ml2gRzbwqbd/1MvPCt81BAtirczG/NTy3s= MuséoGraphie-MuséoLogie: 2011
La Formation en muséologie :

Vous êtes intéressés par une formation initiale ou par la formation continue en muséologie et muséographie ? La formation MEM : Master Expo-Muséographie, en conception des expositions de l'Université d'Artois est faite pour vous !

Voir les renseignements :

ou sur le site de l'Université : (document à télécharger colonne de droite) ou sur ce lien.

Master MEM

mercredi 14 décembre 2011

Les Musées au prisme de la communication

Le numéro 61 de la Revue Hermès, dirigé par Yves Girault et Paul Rasse, propose un important dossier sur les musées avec quatre entrées : Les Transformations de l'institution, Les enjeux esthétiques du musée dans le jeu de l'art contemporain, Le musée de société, débats sur les cultures du monde, enfin Entre vulgarisation et débat public, les stratégies des musées de science en question. Dominique Wolton signe une postface sur les musées aujourd'hui. Avec une quarantaine d'auteur(e)s, ce numéro propose une bonne introduction aux différents sujets à partir d'articles courts et synthétiques. Le lecteur peut s'y initier ou voyager de sujet en sujet, abordant tour à tour des problématiques contemporaines.

On pourra lire le sommaire complet ici :

lundi 12 décembre 2011

Walter Benjamin

Inutile de vous rendre au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme si vous ne connaissez pas la pensée de Walter Benjamin, vous n'y apprendrez rien sur l'approche du philosophe, sur son apport ou sur les controverses suscitées par ses analyses. L'exposition s'adresse aux connaisseurs et aux initiés, à ceux qui aimeront découvrir les témoignages sur la vie d'un homme et sur ses relations. Le parti-pris est de traiter du rapport de Benjamin aux collections et à l'archive. Ses notes sont certes fantastiques, d'une écriture minuscule fort étonnante, et les documents présentés sont parfois effectivement captivants. Cependant, n'est-il pas dommage de ne s'adresser qu'à un visiteur averti et de considérer que le public qui entre dans le lieu connait évidemment tout de la pensée de l'auteur ? Il est difficile de faire plus élitiste et davantage dans l'entre-soi. Même le texte d'introduction à l'exposition est déjà dans l'implicite d'une connaissance supposée du visiteur. La scénographie est assez belle, mais il y a comme un goût d'inachevé pour une exposition qui se termine en queue de poisson, sans véritable fin.

dimanche 11 décembre 2011

Casanova

Très belle exposition sur les pas de Casanova à la Bibliothèque Nationale de France, avec un vrai dialogue entre les pages du fameux manuscrit - acquis récemment grâce à l'apport d'un mécène volontairement anonyme (cela devient si rare à l'heure du sponsoring...) -, et des objets relatifs au contexte, notamment des gravures, des peintures, mais aussi des musiques... Des extraits de films sont élégamment projetés au cours de la visite. Il est ainsi possible d'exposer un manuscrit en établissant une véritable didactique avec d'autres types de documents et de rendre l'ensemble captivant par le dynamisme entretenu. Ce n'est pas seulement que le XVIIIème constitue le paroxysme et la quintessence de l'esprit du monde, mais que le tout est mis en scène en de subtiles alchimies.

D'une rare intelligence, la scénographie de Massimo Quendolo et Léa Seito vient servir la muséographie, par un jeu de scènes de théâtre enchâssées les unes les autres, en suivant la logique du théâtre d'optique présenté en introduction du parcours. Le théâtre d'ombre met ainsi délicatement le thème en avant pour chaque salle. Et chaque salle dissimule des regards et des ouvertures sur d'autres scènes... L'esprit du bal masqué imprègne les espaces. Un bel exemple d'une scénographie qui sert le propos et le fait vivre en trois dimensions. Il fallait cette délicatesse pour présenter ce grand séducteur, celui qui incarne la séduction douce, mimétique et féminine, à contrario du Don Juan évoqué en fin d'exposition.

vendredi 9 décembre 2011

Cachons nos rhynos

Le Journal des Arts rapporte un nouveau vol de corne de rhinocéros, cette fois au Musée de la Chasse et de la nature à Paris.

Citons : " Le 6 décembre 2011, vers 13h45, dans le quartier du Marais, au centre de Paris, deux malfaiteurs se sont introduits dans le Musée de la Chasse et de la Nature. Après avoir neutralisé les agents de surveillance à l’aide d’un gaz paralysant, les deux individus ont arraché la corne d’un trophée de rhinocéros blanc exposé au premier étage et s’en sont emparés, tandis qu’un troisième homme les attendait à l’extérieur. Selon la direction du musée, le trophée avait été capturé en Afrique du Sud dans les années 1980."

« Ce vol est un nouvel exemple d’une délinquance qui explose en Europe pour alimenter le marché d’Asie où la corne de rhinocéros, à laquelle on prête des vertus médicinales, peut se vendre plusieurs dizaines de milliers d’euros », conclut l’AFP. En France, en 2011, des vols similaires ont été perpétrés au Museum de Rouen, au Museum d’histoire naturelle de Blois et au Musée africain de l’île d’Aix. D’après la direction des Musées de France, le Museum de Bourges aurait également été victime d’une tentative de vol finalement échouée."

C'est d'autant plus désolant que si le musée de la chasse est si charmant, c'est justement par les conditions de proximité et d'intimité qu'il offre. Outre son absurdité, ce type de vol conduit à renforcer les mesures de sécurité très peu conviviales. Les musées victimes du marché et de la croyance.

Illustration de Amélie Claire

vendredi 2 décembre 2011

Soutenez le PASS

Cela fait plusieurs années que le PASS, centre de culture scientifique situé à Frameries à côté de Mons en Belgique, se trouve en situation fragilisée, et le cri lancé sous la forme d'une pétition face à la nouvelle coupure budgétaire est alarmant. Non seulement parce que c'est la manifestation de la Xième coupure que l'institution conçue dans les années 2000 doit assumer, avec des effectifs toujours en baisse, mais aussi parce qu'au-delà du PASS, c'est un signe sans doute annonciateur pour bien des structures culturelles... Il est à craindre en effet que ce type de pétition se multiplie dans les années à venir.

Il faut réagir quand il en est encore temps et redire combien nous sommes attachés à des institutions culturelles de qualité. On ne résoudra pas les difficultés du monde actuel en réduisant les lieux de culture, d'enseignements et de recherche. C'est une illusion que de croire que des économies aussi modestes effectuées sur ce secteur résoudront les problèmes d'une économie mondiale à la dérive. Ce sont au contraire eux qui peuvent permettre en les dynamisant d'inventer de nouvelles formes de vie, moins orientée vers la consommation et davantage vers le bien être. En signe prémonitoire, lors de sa conception, le PASS a inscrit en grandes lettres sur sa façade : "Le futur a t-il un avenir ?"
Or, ce sont les lieux déjà les plus fragiles, les moins bien soutenus qui risquent de faire les frais les premiers de la recapitalisation des banques. Un monde de choix... à nous de nous positionner.
Voir et signer la pétition ici :

mardi 29 novembre 2011

L'Oeil sur les rues

S'il ne fallait retenir qu'une oeuvre de cette exposition, ce serait sans doute celle du suisse Peter Aerscherman, intitulé Global City, pas seulement parce qu'elle est spectaculaire, inventive et photogénique, mais parce qu'elle propose une véritable vision de la mondialisation, par essence au coeur du concept de ville. Car la ville est le creuset de toutes les rencontres et ouverture sur l'altérité.

C'est un peu le propos de cette exposition présentée au pavillon Paul Delouvrier sur le parc de la Villette. 23 artistes venus du monde entier présentent 23 installations vidéos sur le titre L'Oeil sur les rues. Art vidéo et fragments de vie urbaine. Signalons l'improbable Garde l'Est de Francisca Benitez, Broken Mirror de Song Dong ou Mehmet de Shahram Entekhabi et encore Où vas-tu ? de Sylvie Denet. D'autres propositions sont en revanche plus anecdotiques, voire ennuyeuses. Une exposition originale, au parcours paisible et agréable.
On pourra voir des extraits sur le site.

lundi 28 novembre 2011

In Perceptions

Belle exposition expérientielle au 104, avec In Perceptions, et quatre installations originales. La façade de Léando Erlich est évidemment la plus spectaculaire et tellement photogénique (notre vignette) avec son décor adapté à chaque pays où l'installation est présentée. Oeuvre participative s'il en est, le public s'y amuse beaucoup, et pas seulement les enfants, elle permet d'interroger nos représentations et nos cadres de perceptions de l'espace. C'est également le cas pour les deux autres installations de Léandro Erlich, qui fonctionnent aussi très bien. Mais c'est surtout l'installation de Ann Veronica Janssens qui est renversante. L'expérience de la perte de la vue y est très forte, et cette installation fonctionne à merveille pour sensibiliser au handicap ! Mais il ne faut pas trop en dire et surtout ne pas lire le descriptif remis à l'accueil avant que de s'adonner aux expériences. A voir jusqu'au 4 mars.

vendredi 25 novembre 2011

Bel anniversaire pour La Piscine

"Bel anniversaire La Piscine !" Voici ce que clament les personnes interrogées présentées dans de courtes vidéos à l'entrée de chaque module de l'exposition. Dix modules comme dix grosses bougies pour rappeler les acquisitions réalisées durant dix ans d'activités. Classement thématique pour découvrir combien le musée s'enrichit d'année en année et poursuit sa route, avec même un nouveau projet d'extension pour ses prochains développements. On a envie de se joindre à l'exclamation de l'anniversaire, pas seulement à l'occasion de cette ingénieuse petite exposition, mais parce que le lieu est magnifique. Tout y est pensé en exquises sensibilités. On a beau y venir et y revenir, à chaque fois, l'effet est le même, l'enthousiasme pour un lieu où l'on se sent bien, un lieu agréable comme il en est peu. Un lieu où l'exigence rencontre le plaisir à chaque instant. "Le musée, ça fait du bien", titrait une rencontre à l'Auditorium du Louvre, il y a quelques années, cela n'est pas plus vrai que dans ce cas, cela fait du bien aux visiteurs, à Roubaix, à toute une ville. Merci La Piscine !

mercredi 23 novembre 2011

Collector au Tri postal

A voir avant le premier janvier, Collector, les oeuvres de la collection du Centre National des Arts Plastiques (CNAP), à Lille, au Tri Postal. Si les oeuvres ne sont pas toutes à notre goût, l'exposition est d'une très belle tenue et offre de belles réjouissances. Au travers de 150 oeuvres et de 86 artistes, on peut revisiter la création depuis les années 60. Si l'on est personnellement plus sensible aux propositions présentées dans les deux niveaux supérieurs qu'au rez de chaussée, l'ensemble forme un tout cohérent pour inviter à la réflexion sur la création contemporaine.

Mentionnons tout spécialement le générateur d'exposition virtuelle de Pierre Giner qui invite à construire son parcours d'exposition, oeuvre des oeuvres : métaoeuvre. Dispositif pour le moins inventif qui augure des potentialités interactives offertes aux visiteurs de demain. Une belle révolution en perspective. A télécharger ici :


lundi 21 novembre 2011

Ce que nous devons à l'Afrique

On l'aura compris, il s'agit là d'une exposition engagée, telle que sait les faire le musée Dauphinois. La première interpellation qui saisit le visiteur dès l'entrée de l'exposition au travers d'une apparition consiste à rappeler que l'Afrique à une histoire et que l'homme africain n'est pas démuni devant elle... On l'aura compris, l'exposition n'hésite pas à prendre parti, à dénoncer les clichés fussent-ils prononcés par les puissants. Certes, l'exposition malgré son engagement n'est pas sans faire ensuite dans le politiquement correct et dans la générosité convenue qui sied à tous discours sur l'Afrique. On ne rappellera pas ici des traditions contestables, la domination masculine et les inégalités économiques entretenues par les systèmes claniques. Non, c'est bien évidemment les responsabilités occidentales en matière de pillage des richesses qui sont pointées du doigt, et l'ingéniosité des femmes à s'organiser pour inventer de nouvelles solidarités. C'est un discours utile à rappeler, même si ce n'est qu'une face de la médaille.

L'exposition est, en elle-même, très inégale. Parfois très belle, pour exposer les photographies d'Hans Silvester, ingénieuse par le système d'alvéoles pour offrir des aires de consultation de vidéos ethnographiques, à la présentation assez ennuyeuse et convenue pour la première partie sur l'histoire... Les oeuvres d'art contemporain en fin de parcours sont très puissantes. Une exposition à voir, qui s'intègre dans un programme d'actions plus générales Afriquisère pour permettre de mieux se connaitre réciproquement.

dimanche 20 novembre 2011

Musée de la Chasse

Toujours de belles et audacieuses expositions au Musée de la Chasse et de la Nature, dans un lieu raffiné et luxueux. François Pétrovitch y expose jusqu'au 8 janvier, de délicieuses poésies peintes aux couleurs pastels, où le collage fait de légers clins d'oeil aux dessins d'enfants. La vidéo présentée est amusante, et l'exposition entre à merveille dans ce bel écrin qu'est le musée depuis sa rénovation. On y découvre des installations légères qui viennent redonner à voir autrement les salles du musée.

Un lieu où l'on retourne sans cesse avec plaisir et émerveillement, un véritable petit bijou muséographique. On y passe quelques instants et l'air de la forêt que l'on croit sentir jusqu'au coeur de Paris nous redonne énergie et passion. On l'aura compris, ce très beau musée est enivrant. De plus, on peu désormais y photographier semble t-il, il faut dire qu'il était assez absurde de l'interdire alors que Jacqueline Sommer avait converti son mari et l'avait convaincu à la fin de sa vie d'abandonner les fusils pour la chasse photographique. Le visiteur peut donc lui aussi être à l'affut de très beaux clichés d'exposition !

vendredi 18 novembre 2011

Musées et développement durable

L'ouvrage que nous avons eu le plaisir de coordonner avec Aude Porcedda sur les musées et le développement durable est paru à La Documentation française. Il explore l'intégration de ces questions dans les projets architecturaux et scénographiques, notamment par l'écoconception, mais aussi les questions de sensibilisation des visiteurs ainsi que la gestion des établissements. Chercheurs et professionnels alternent les présentations, avec nombre d'études de cas. Ce n'est pas moins de 25 contributions qui éclairent sous des jours différents ces questions, démontrant que le développement durable (pour retenir ce nom peu satisfaisant, mais compréhensible par le plus grand nombre) n'est pas qu'une question environnementale, mais pose des enjeux économiques, sociaux et culturels, ce que signifie pleinement l'écologie politique.

jeudi 17 novembre 2011

Océan, Climat et nous

Très belle exposition présentée à la Cité des Sciences sur les Océans affirmant davantage encore la Cité dans les problématiques du développement durable. Avec Energies, Transports, la Cité démontre sa volonté de poser et faire se poser des questions sur les modes de vie et les choix de tout un chacun, les conséquences sur le devenir de la planète. L'exposition Océan, climat et nous ne renonce pas à apporter des données scientifiques factuelles, mais donne une grande place aux questionnements, dès l'entrée de l'exposition avec une belle salle immersive qui donne le ton. Le changement climatique a des conséquences complexes, et c'est une grande force de l'exposition de donner à comprendre, à s'interroger, mais aussi à reconnaître des hypothèses et des questions encore sans réponse. En ce faisant modeste, la science prend plus d'impact et conduit à s'adresser au visiteur en le considérant pleinement. Si la seconde partie de l'exposition est plus aride, l'espace en forme d'agence de voyage qui donne la parole à des témoins prend à partie directement le visiteur. Enfin, signalons la borne multimédia qui permet de poser des questions directement à des scientifiques. Au-delà de la proposition originale, la procédure pour y répondre suppose une gestion complexe et assez lourde en arrière fond puisque tout un chacun peut poser une question, et recevoir sur sa boite mail une réponse personnalisée. Comme souvent la Cité n'hésite pas à s'engager et à explorer de nouvelles formes d'adresse au visiteur, mouvement à saluer.

mardi 15 novembre 2011

Fichés aux Archives

Nous redoutions l'exposition Fichés aux Archives Nationales, car ce sujet magnifique était évidemment une occasion unique de relier les archives aux problématiques contemporaines. Or, nous avions entendu que le projet se limiterait aux années 60 pour des questions de droit, parce que le secret sur les archives n'était pas levé. Déjà cette appréhension du sujet est hallucinante, comme si l'on ne pouvait pas aborder des thématiques d'exposition sans disposer des documents récents, comme si d'autres moyens n'existaient pas. Ainsi ce qui permettrait d'intéresser de nouveaux publics, car c'est un sujet passionnant et oh combien actuel, est gâché par une approche réduite à la seule vision d'historiens spécialistes. Il y a là un bel exemple de non sens muséologique. Exposition qui pourrait être captivante et qui est traitée de la manière la plus ennuyeuse qui soi. Aucune thèse n'est véritablement tenue, mais des séries de fichage, que le visiteur doit seul interpréter. Des fiches, des fiches, des fiches, de toutes sortes, de toutes couleurs, de toutes polices... Certaines très belles, d'autres qui font frissonner, d'autres encore qui étonnent. Oui d'accord, mais bon, on pourrait dire bien des choses en somme... Enfin, il y a malgré tout pour les amateurs des documents surprenants.

Le plus impliquant dans l'exposition se trouve dans la cour où les visiteurs se pressent, pour élaborer leur fiche dans une sorte de photomaton. Ni le parcours indigeste, ni la scénographie sans grâce de l'exposition, ne sont là pour rattraper le tout, pour donner vie au sujet. Dommage.
Alors que l'exposition repose sur la concomitance de la photographie et du développement du fichage, remarquons qu'il est interdit de faire des photographies dans l'exposition. Bien, on imagine que c'est peut-être pour protéger les personnes fichées exposées ?, cependant vous pourrez télécharger toutes les photographies des fiches que vous voulez sur le site internet des Archives ! Comprenne qui pourra !

lundi 14 novembre 2011

Le retour du musée ringard ?

Alors que sévissaient les agitateurs des musées aux arts décoratifs ce week-end à Paris pour MuséoMix, avec forces d'IPad et de capteurs, de puces RFID et bien d'autres innovations pour mettre le musée à l'heure d'après demain, le même week-end était inauguré en grandes pompes un nouveau musée en banlieue parisienne. Le Musée de la Grande Guerre à Meaux, musée qui est peut-être très bien, - nous ne l'avons pas encore vu (nous attendrons le départ des officiels pour apprécier dans le calme ces nouveaux espaces) -, cependant la campagne de communication qui a accompagné sa forte médiatisation nous a fait hésiter entre le rire et les larmes.

"50 000 objets, messieurs mesdames ! 50 000 objets à venir découvrir au musée de la Grande Guerre !" A la belle affaire, avec de telles collections, cela ne peut être qu'un grand musée ! Il y a eu l'Historial de Péronne, et l'on pensait alors (trop optimiste) que l'on ne pourrait jamais plus faire un musée désormais comme avant. Du moins que l'on ne trouverait pas, pour en faire la communication, sa gloire dans la quantité d'objets exposés ! Qu'après la nouvelle muséologie, on avait compris que ce qui importait n'était pas le nombre d'objets, pas même les collections, mais le discours que l'on portait... Hélas, les musées semblent en proie à des vents contraires, alors que certains filent vers demain avec énergie, d'autres nous ramènent à exposer comme grand papa.

dimanche 13 novembre 2011

Muséomix. (Re)mixer le musée

MuséoMix c'est parti ! Après trois jours pleinement réussis (bravo aux organisateurs ! ) de rencontres au musée des arts décoratifs à Paris, ce véritable laboratoire d'expérimentation et de recherche a réuni près de soixante dix personnes actives dans les groupes de travail et de nombreux curieux intéressés par les restitutions. Ce qui est formidable c'est le processus, l'idée de mixer des origines professionnelles différentes pour accoucher d'idées et d'expérimentations, dans le but d'intégrer davantage encore les nouvelles technologies dans les musées. Même si certaines propositions peuvent ressembler à des choses déjà vues ici ou là, ce qui compte c'est ce générateur participatif d'idées, ces mélanges, ces hybridations qui font que le musée devient champ d'expérimentations, de créations, de recherches. La volonté de prendre en compte les publics, de les inviter à mieux interagir avec les oeuvres et les savoirs par l'intermédiaire des nouvelles technologies est captivant. Ainsi, ce sont onze projets qui ont vu le jour, et parmi ceux-ci décernons une mention spéciale pour Les dromadaires modernes, pour Géométrie des frisages, pour le Rhinocéros détourné ou encore pour Les assises du siège. Quatre propositions riches d'inventivité et de promesses. Plus que le résultat, c'est le processus de ces rencontres, l'intérêt toujours renouvelé pour le musée de la part de générations différentes, l'envie de partage...

Saluons enfin les arts déco d'avoir su relever ce très beau défi. C'était d'un grand courage de la part de tous les acteurs. Parions que cela va faire de nombreux petits Muséomix qui deviendront grands !

samedi 12 novembre 2011

Photo pour le Bal

Ce nouveau lieu dédié à la photographie, à proximité de la place Clichy à Paris, est à taille humaine. On y vient boire un café dans une petite cafétéria sympathique, on y feuillette les ouvrages à la librairie, on visite évidemment l'exposition proposée. C'est un lieu tranquille, à l'abri des files d'attente des lieux plus en vue. A l'instar de la Fondation Henri Cartier Bresson dans le 15ème, lieu également apaisant, où nous avons pu admirer récemment les photographies prenantes de Lewis Hine. Celles-ci ne sont pas sans faire écho à la pauvreté et à la misère que l'on voit resurgir aujourd'hui dans nos rues, et laisse songeur sur l'avenir du monde... A voir jusqu'au 18 décembre.

Le Bal, lui, à l'opposé de Paris, offre également de belles propositions. L'exposition actuelle est originale, exploration de la guerre au travers de ses paysages. Topographies de la guerre est curieusement également présentée jusqu'au 18 décembre ! On peut y voir notamment une installation de Luc Dalahaye et Eyal Weizman qui retient l'attention de nombre de visiteurs avec une réflexion très poussée sur les stratégies de l'armée israélienne, qui s'abreuverait selon les auteurs aux courants de la philosophie pour élaborer ses stratégies. Cela fait frémir sur la responsabilité des intellectuels ! D'autres formes, vidéos notamment, des curieux clichés de An-My Lê de camps d'entrainement en Californie simulant l'Afghanistan sont également troublants.

mercredi 9 novembre 2011

Ticket pour une expo !

L'exposition Métro présentée au musée des arts et métiers actuellement est de bonne tenue, elle offre un beau panorama sur... le métro parisien. Car contrairement à ce que son titre pourrait laisser entendre, vous n'y apprendrez absolument rien sur les autres métropolitains dans le monde. Exclusivement tournée vers la gestion du métro parisien, le plus gros reproche que l'on pourrait adresser à l'exposition est de confiner à l'exposition promotionnelle de la RATP. On ne voit pas très bien ce qui pourrait dépareiller pour un musée d'entreprise. Peu d'informations sur les usagers, aucune parole donnée aux revendications éventuelles, aux systèmes alternatifs d'exploitation et de gestion du réseau, l'exposition se cantonne à indiquer ce qui est, nullement ce qui pourrait être. C'est assez dommage, car de ce fait on ne sort guère des techniques, de leur histoire si ce n'est pour aller sur les aspects prospectifs liés aux projets du grand Paris, et entendre les élus et techniciens présenter leurs propositions. C'est intéressant de s'intéresser enfin au contemporain et même à la prospective, mais on pourrait faire un pas de plus en donnant la parole aux usagers et aux associations... Il serait même possible de s'intéresser aux hommes et aux femmes qui font fonctionner l'entreprise... Exceptés ces réserves, l'exposition est de bonne tenue, et les multimédias où l'on peut conduire des lignes de métro où intervenir pour résoudre les complications au PC général, sont plutôt amusants et trouvent du succès auprès des visiteurs.

vendredi 4 novembre 2011

Pierrick Sorin, le facétieux

Pierrick Sorin a la côte en ce moment à Paris ! Non seulement il reçoit les visiteurs dans l'entrée de la nouvelle exposition Transports de la Cité des Sciences et de l'Industrie avec un amusant jeu fort apprécié des visiteurs (sans doute l'élément actuellement le plus photographié par les visiteurs à la CSI !) , mais en plus l'artiste nantais est artiste associé de l'exposition Des Jeux et des Hommes. Il signe X oeuvres, étant présent dans chaque pièce pour construire un fil conducteur à une exposition qui en a bien besoin. Ce n'est pas qu'il manque de discours, car il faut souligner ce qui est fort appréciable, la démarche pour envisager une appréhension anthropologique du jouet et pour aller au-delà de la simple monstration de beaux objets. Des thèmes de musée de société sont ainsi abordés, ce qui fort appréciable pour une exposition du Grand Palais, mais ceci ne suffit pas à convaincre. Le problème vient de la scénographie, du graphisme sans imagination. Une exposition, ce n'est pas que des textes et des objets, c'est par exemple un dialogue avec de l'iconographie pour rendre lisible et intelligible le texte... c'est de l'imagination pour la mise en espace... Ainsi l'exposition se visite agréablement et les oeuvres de Sorin sont heureusement là pour fasciner, mais il y manque ce quelque-chose qui enthousiasme et emporte la conviction.

mercredi 26 octobre 2011

Le Peuple de Paris au XIXé siècle

Le Musée Carnavalet propose une importante exposition sur Le Peuple de Paris au XIXè siècle, très belle proposition avec une recherche iconographique importante. Les visiteurs demeurent fascinés par les documents, les photographies en particulier des quartiers et souvent des taudis insalubres qui bordent alors Paris. Les Mystères de Paris sont évoqués et c'est bien sur de cette ambiance dont il s'agit. Une très belle salle Daumier et des documents de la Préfecture de Police retiennent particulièrement l'attention.

Toutefois, le déroulé demeure assez scolaire, les lieux, le travail, la vie à Paris, les loisirs, les classes laborieuses, les peurs avec l'hygiène et les révoltes... le scénario est assez classique. Et puis, même si Carnavalet est un musée d'histoire, cette affirmation de ne présenter que le XIXème est un peu problématique et n'aide pas à rendre le musée en prise avec son époque... Ce parti-pris est compréhensible, mais il est malgré tout regrettable, il retient le musée dans une vision assez archaïque. L'histoire n'a jamais autant d'intérêt que quand elle aide à comprendre le présent. L'histoire pour l'histoire n'intéresse que les passionnés, comme d'autres chassent les papillons où se passionnent de collections de théières. Comprendre le musée comme un lieu d'explicitation du présent, devrait permettre de relier le Peuple de Paris du XIXème à celui d'aujourd'hui. Tâche beaucoup plus complexe, mais plus captivante à notre goût.

samedi 22 octobre 2011

Le MEN fait toujours réagir... tant mieux !

Roland Recht a découvert le Musée d'Ethnographie de Neuchâtel ! Dans une chronique publiée dans le Journal des Arts du 21 octobre, il narre sa visite et rapporte combien il est offusqué des modes d'exposition des objets. Outre le fait qu'il fait d'énormes contresens dans l'interprétation des propos tenus, - mais on ne peut tenir rigueur à un visiteur de ne pas tout comprendre, cela peut arriver à tout le monde, et même à un professeur du collège de France de dire des bêtises, preuve en est... C'est le charme des expositions que de nous faire réagir, et c'est bien là où excelle le MEN depuis plus de trente ans. Non, ce qui semble plus grave c'est que Roland Recht paraisse découvrir des propos tenus par Jacques Hainard et Marc-Olivier Gonseth, il y a maintenant vingt ans et qui appartiennent désormais à l'histoire de la muséologie. Comme quoi on peut être conservateur, et même faire de très belles expositions, comme a pu en proposer Roland Recht et être inculte en muséologie. Ceci est assez déplorable, car cela manifeste évidemment un manque de réflexion et de connaissance des remises en cause opérées envers le caractère fétichiste et sacralisant que l'on a pu faire tenir à des objets, notamment dans les musées d'ethnologie. Cela explique assez largement la manière dont le Quai Branly peut être perçu et aussi influencer les esprits, une esthétisation aveugle qui occulte la réflexion davantage qu'elle ne la suscite.

jeudi 20 octobre 2011

Dickens The Inimitable

Belle exposition autour des objets et de la vie de Charles Dickens et de son attachement pour la région du boulonnais où il se rendait parait-il pour quelques frivolités. Le Château d'Hardelot, propriété du Conseil Général du Pas de Calais, abrite le Centre Culturel de l'Entente Cordiale, et présente des expositions chaque année sur les relations avec nos amis de la perfide Albion ! Après une exposition sur Blériot, voici l'oeuvre et la vie de Charles Dickens scrutée dans tous ses aspects. Certes, il y a trop d'objets, et les textes sont trop vite jetées en pâture, on sent bien que la commissaire de l'exposition, spécialiste du personnage, était plus intéressée par le catalogue et de se faire un nom à cette occasion, que de communiquer avec le public de l'exposition. Ainsi frise-t-on l'exposition fétichiste qui se plaît à contempler des objets, ici essentiellement des manuscrits. On apprend cependant beaucoup sur la vie et l'oeuvre de l'auteur, auteur qui nous semble fort peu lu de nos jours et que l'exposition fait ainsi ressortir de l'oubli, ceci avant les commémorations de 2012 qui le mettront à l'honneur dans son pays natal.

mardi 18 octobre 2011

Une terrible beauté est née

En effet, elle est assez terrible la beauté quand elle prend ce visage là, car on ne peut pas dire qu'il y ait grand chose de très attachant ou d'émouvant parmi les oeuvres présentées dans le cadre de cette 11ème biennale de Lyon. Quand elles n'invitent pas au désintérêt, la plupart des oeuvres au demeurant fort mal accrochées dans le bâtiment de la Sucrière laissent perplexes, alors qu'elles donnent carrément mal au coeur et à la tête en ce qui concernent celles sur le site du Musée d'art contemporain. Retenons les toiles de Lynette Yiadom-Boakye qui ont une certaine force, la vidéo de Julien Discrit, l'installation de Robert Kusmirowski et oublions vite les autres. La volonté de Laura Lima de déplacer les murs laisse pour le moins songeur. Au Mac, on oscille entre l'amusant émouvant avec Eva Kotatkova ou Fernando Bryce, le prenant avec Alexander Schellow et le dégeuli avec Diego Bianchi ou encore les farces et attrapes avec Cildo Meireles. Bref, une édition en demi teinte où nous avons surtout été frappé par l'entassement peu habituel des oeuvres, souvent à leur plus grand détriment. Les actions culturelles conduites avec la population dans le cadre de Vedutta par Abdelkader Damani, déployées à la marge de cette opération de renommée internationale, sont sans doute les réalisations qui demeurent les plus intéressantes.

mercredi 12 octobre 2011

Dessiner Tracer c'est parti !

La section fédérée du Nord Pas de Calais de l'Association Générale des Conservateurs des Collections Publiques des musées de France est, on le sait, très active. Une opération d'envergure est conduite avec les membres du réseau pour proposer durant l'hiver des expositions valorisant les collections graphiques dans les différents sites volontaires. Ainsi, 40 expositions seront proposées sur le patrimoine des beaux arts, mais aussi les dessins techniques et industrielles, les esquisses et portraits naturalistes. Des musées de Picardie, mais aussi de Belgique se joignent à l'initiative. Voilà qui devrait donner envie aux visiteurs de se déplacer pour découvrir des approches variées d'un même thème. C'est aussi l'occasion de faire avancer les recherches et la numérisation des collections. Un symposium international sera organisé sur ce thème au musée de Villeneuve d'Ascq du 8 au 10 décembre prochain.
Signalons, la petite exposition d'art contemporain proposée par les artistes Stéphane Lallemand, Didier Trena, Jean Luc Verna dans le très mignon musée Félicien Rops de Namur. Avant de découvrir la grande exposition Auguste Rodin - Félicien Rops, les embrassements humains. Il sera possible de la découvrir par exemple durant ce que le musée appelle les Apé-Rops, où vous pouvez apporter votre sandwich pendant une pause midi et passer un moment convivial lors d'une rencontre autour d'une proposition du musée.

dimanche 9 octobre 2011

Paris Delhy Bombay

Dans l'exposition Paris Delhy Bombay, qui vient de s'achever, le centre Beaubourg propose une vision de l'art contemporain en relation avec l'Inde, d'artistes indiens, mais aussi d'artistes internationaux y ayant séjournés, ou que l'Inde inspire. La commande s'est aussi tournée vers des artistes qui se sont alors intéressés à l'Inde pour la première fois, sans la connaître. Cette manière de ne pas cloisonner dans un étiquetage nationaliste est plaisant. Il faut souligner son intérêt pour donner de nouvelles visions d'un pays. Surtout l'exposition propose de décrypter aussi un pays avec une contextualisation qui dépasse de loin la compréhension des oeuvres, mais qui permet de s'initier à l'histoire, à la sociologie et à la politique de l'Inde d'aujourd'hui. Ainsi, un forum circulaire, centre de l'exposition privilégie la compréhension du pays, ses religions, son système politique, familial, son urbanisme... avant que de pénétrer dans des espaces adjacents où l'on peut découvrir alors les propositions artistiques. Toutes les oeuvres n'emportent pas l'adhésion, et beaucoup trahissent que le kitsch n'est pas un vain mot pour caractériser les goûts où la vision du pays. Mais peu importe, ce qui est à souligner c'est cette tendance fort intéressante de Beaubourg d'ouvrir la perception et de faire des liens pour mieux inscrire l'art produit et présenté dans la société contemporaine. Les commissaires Sophie Duplaix et Fabrice Bousteau ont ainsi explorés une voie intéressante.

samedi 8 octobre 2011

Zaha Hadid, une architecture

L'Institut du Monde Arabe a fait une très belle opération en recevant en dépôt de longue durée le pavillon que l'architecte Zaha Hadid avait conçu comme pavillon itinérant pour Chanel. Architecture originale, à défaut d'être complètement fonctionnelle pour des expositions itinérantes, le pavillon se visite déjà pour lui-même et c'est donc en toute logique que la première exposition présentée est consacrée aux travaux de l'architecte elle-même. Exposition fort intéressante, où l'on comprend ce qui anime l'architecte, ce qui l'inspire et ce vers quoi elle veut tendre. De magnifiques maquettes, des projections, des explications, certes un peu longues et parfois répétitives, sont données par un système sonore d'audioguide. Le tout est d'une bonne mesure et très agréable. Il est peut-être regrettable et c'est la critique que nous pourrions faire que le propos paraisse conçu par l'agence de l'architecte et confine parfois à la promotion. Même si cela n'est pas insistant, on peut se questionner sur le rôle de l'institution IMA dans cette démarche. Mais c'était peut être un passage obligé avant que le pavillon ne serve ensuite à présenter l'art contemporain produit dans le monde arabe. A voir avant le 30 octobre.


vendredi 7 octobre 2011

Le Louvre est-il dans le ton ?

Si le groupe Communauté Louvre a déclaré forfait faute de combattants, et c'est bien dommage car ce projet pilote était prometteur, ce n'est pas pour autant que le Louvre se retire des réseaux sociaux et des initiatives visant à renouveler l'image du lieu. Dernière trouvaille, mettre la peinture en chanson, autre forme d'interprétation, il fallait y penser ! Avec Kararocke, chantez ce que vous inspire telle ou telle oeuvre ! Conjuguant le narcissisme, propre au Karaoke, ou chacun rêve de mettre en scène son égo, invité ici à tutoyer les grandes oeuvres de l'humanité ! et les envies de s'approprier le musée autrement, de l'ouvrir sur de nouveaux modes de partage, l'initiative est tout simplement drôle. Elle permet de dédramatiser et de dissoudre la posture nécessairement solennelle qu'il conviendrait de tenir dès que l'on entre dans le saint lieu. Après tout, si les musées sont des lieux de vie, alors il faut les appréhender comme tel. Et puis cela pourrait réserver de belles surprises. Claire Diterzi a proposé un superbe album, inspiré des oeuvres, dont certaines, comme Le Verrou de Fragonard sont conservées au Louvre. C'est une invitation à ce qu'on imite la démarche, interpréter, mais pourquoi pas créer demain des textes originaux... Accompagné d'un groupe de rock, montez sur la scène de l'auditorium !


mercredi 5 octobre 2011

Promesse de musées...

Alors qu'Eva Joly signait dans Le Monde du 22 septembre dernier une tribune plaidant pour la création d'un grand musée de Révolution à Paris, une façon de démontrer s'il était besoin aux yeux des Français son enthousiasme républicain, quand on l'accuse de ne pas aimer les réjouissances militaires du 14 Juillet, voilà que l'UMP ne trouve rien de mieux dans son programme pour la culture que de proposer une antenne d'Orsay en Région (voilà qui est original !) et une annexe de Beaubourg en banlieue parisienne. Ceci en plus de la Maison de l'Histoire de France, nouveau lieu fédérateur des musées d'histoire. Bon, décidément les musées ont le vent en poupe, et l'on pourrait presque s'en inquiéter. Est-il vraiment raisonnable de créer encore et toujours de nouvelles institutions alors que celles existantes ont bien du mal à boucler les budgets ? Est-ce vraiment ce dont on a besoin pour l'avenir ? De nouveaux lieux, de nouveaux murs, de nouvelles institutions ? Ne serait-il pas temps d'inventer par le renouvellement ? De donner des moyens, d'insuffler de nouvelles dynamiques, plutôt que de vouloir inaugurer toujours et encore, réflexe bien français... Bref, on pourra se réjouir que les musées soient ainsi prisés, il est vrai que parmi les lieux culturels, ils demeurent très attractifs. On ne le rappellera jamais assez.

lundi 3 octobre 2011

Une bien belle nuit !

Pour cette dixième édition de Nuit Blanche à Paris, de nombreux sites ont présenté des oeuvres vidéos, dont celle de Mircea Cantor, artiste roumain, présentée au Théâtre visuel, fort intéressante. Même si la captation donne le mal de mer, le sujet est ingénieux. Manifestants brandissant des miroirs en guide de pancartes qui reflètent ainsi des parcelles de ville et recomposent autrement la vision de l'urbain. D'autres propositions fort belles, comme celle de Zelvinas Campinas, dont nous avions déjà parlé sur ce blog, lors de la très belle exposition présentée au Grand Café à St Nazaire. En revanche, pour ne pas être méchant, aucun commentaire à faire sur la proposition de Fabrice Hyber au parc des Batignolles, nous préférions les recherches de l'artiste quand il résidait jadis à la Briquetterie de Ciry le Noble... Les barbelés de cristaux de sel de Sigalit Landau sont troublants, même si les aspects trop kitsch de l'installation rabaissent l'exigence de l'oeuvre. En revanche, le public riait de bon coeur en regardant la vidéo de Tomas Espina et applaudissait même au Théâtre des Abbesses, ce qui est assez rare pour l'art vidéo !

Nous pouvons nous interroger malgré tout sur les dérives de ce type de manifestation, qui ont toutes en commun de finir en fête de la bière et en inondations urinaires sur la ville. Les lieux deviennent parfois vite déserts au détour de la nuit, alors que les buveurs de bière continuent à errer. Ne boudons pas notre plaisir, c'est malgré tout l'occasion par l'exposition de découvrir des lieux, de porter de nouveaux regards sur la ville, et c'est là le plus bel effet de cette fête de l'art.

jeudi 29 septembre 2011

Musée Ethique ?

Un ami me fait remarquer ce jour un article paru dans Le Devoir, journal d'information du Québec, constatant la réalisation d'une exposition financée par quelques entreprises sponsors, développant un argumentaire en faveur de l'exploitation des sables de schistes bitumineux. Cette activité est florissante, et très polluante au Canada. C'est en toute "objectivité" par conséquent que le musée des sciences et de la technologie d'Ottawa déploie une telle exposition grâce aux fonds des lobbies du secteur. Il faudrait quand même un jour s'interroger sur les financements dans les musées de science, dont l'impact n'est guère comparable avec ceux des musées d'art. Les effets induits sur les discours y sont plus directs et plus problématiques. Quand Total finance la restauration de la galerie Apollon au Louvre et quand l'entreprise finance l'exposition Pétrole à la Cité des Sciences, ce n'est pas pareil. Si toutes les expositions ne pêchent pas par des discours aussi tendancieux que semble le faire celle d'Ottawa (que nous n'avons pas vu), il faut malgré tout s'interroger sur le phénomène. Nous avions cru mourir de rire, il y a quelque temps, quand le concepteur d'une exposition sur le nucléaire, à l'Académie François Bourdon, nous expliquait sérieusement qu'obtenir des financements d'Areva, de Framatome et d'EDF n'était pas un problème et que cela n'avait aucune incidence sur les contenus. Ne serait-il pas temps de parler d'éthique ?

samedi 24 septembre 2011

Zollverein

A proximité du Folkwang Muséum dans la Ruhr se trouve une des plus belles réalisations que nous ayons eu l'occasion de visiter ces dernières années : le musée de Zollverein. Installé dans l'ancien lavoir à charbon, le musée s'intègre parfaitement dans le bâtiment, la scénographie jouant des formes ingénieusement pour présenter, non l'histoire de la mine comme on pourrait s'y attendre, mais plus largement une épopée de l'histoire de l'Allemagne, depuis l'antiquité à nos jours et de ses relations aux autres. En trois parties équilibrées, le visiteur est invité à la réflexion sur le territoire, sur le monde, sur l'Allemagne... Impressionnante réalisation, qui marie intelligence des contenus et perfection de la réalisation. La scénographie est ingénieuse, d'une rare beauté, originale tout en demeurant classique et soignée. Un lieu rare qui vient trouver sa place dans un site époustouflant, voisinant les réhabilitations de bâtiments à destination de nouvelles start'up, d'un musée du design, ou encore d'un bâtiment des arts pour l'université à l'architecture marquante, signée Sanaa, du plus bel effet. Il faut prévoir plusieurs jours de présence si l'on veut profiter pleinement de toutes les propositions, y compris du bar piscine installé dans les anciens hauts fourneaux ! Cette région encore industrielle sait marier les époques, et intégrer le patrimoine à l'intérieur d'une région certes en reconversion, mais encore en plein développement d'activités.

dimanche 11 septembre 2011

Nouveau visage pour le Folkwang museum

Le Folwang Museum de Essen dans la Ruhr est une institution dont la naissance est importante dans l'histoire de la muséologie (implantée dans un premier temps dans la ville voisine de Hagen avant la fusion des collections de deux fondateurs, Osthaus et Gosebruch). La mise en exposition choisie à l'origine de l'établissement est à ce point novateur que le premier directeur du Museum of Modern Art de New-York, Alfred H. Barr Jr. fait alors le déplacement et déclare en 1934 que c'est un haut lieu de la muséologie européenne. En effet, le choix de faire se côtoyer les collections d'art moderne et les collections extra-occidentales est des plus novateurs.

Il est peut-être dommage que le nouveau musée, qui vient tout juste d'être inauguré l'an passé, ne fasse pas un clin d'oeil à cette histoire en la rappelant dans l'accrochage. Toutefois, le lieu est agréable et l'on peut y admirer une collection admirable, notamment des oeuvres de Kirchner. Un système de patio permet de donner une clarté et de jouer des effets de lumière des plus plaisants.
A signaler, lors de notre passage, une exposition de photographies de Joel Sternfeld des plus saisissantes pour découvrir un des multiples visages des Etats-Unis.
Un mot pour nos amis photographes, vous ne pourrez vous contenter qu'avec l'exposition temporaire, qu'il est seul permis de photographier ! Comprenne qui pourra... Si la plupart des sites en Allemagne autorisent la photographie, quelques lieux appliquent comme en France une politique des plus surréalistes...

jeudi 8 septembre 2011

L'Art de la lumière

Si vous voulez plus de lumière, c'est à Unna qu'il faut aller ! Dans ce lieu d'exposition atypique, vous pourrez découvrir des artistes qui exposent leur travail avec ce qui fut longtemps considéré comme la parole divine. Thématique originale évidemment, traitée de manière singulière, dans cette ancienne brasserie que l'on visite avec un guide qui commente les oeuvres une à une. Ce point n'est pas des plus agréables du reste, puisque si beaucoup de lieux contemporains négligent la mission didactique, c'est l'inverse ici : impossible de prendre le temps de s'imprégner des créations lentement avant de chercher à comprendre. Le discours, fut-il intéressant, vous est asséné comme à l'ensemble du groupe avec lequel vous êtes obligés de vous déplacer. Bon, hormis cette médiation forcée contestable, il est possible de voir entre autre, avec une pièce pour chaque oeuvre, les démarches de Christian Boltanski, Olafur Eliasson, Rebecca Horn, Joseph Kosuth, Christina Kubisch... Enfin le bâtiment appareil photo de James Thurrell qui permet d'admirer les nuages au sol est d'une extraordinaire ingéniosité et beauté.

dimanche 4 septembre 2011

Les Nomimés au LAM

Exposition intéressante présentant quatre jeunes artistes, Damien Cabanes, Mircea Cantor, Guillaume Leblon et Samuel Rousseau, nominés 2011 du Prix Marcel Duchamp. Ce prix créé en 2000 par l'ADIAF (Association pour la Diffusion internationale de l'Art Français) vise à soutenir le rayonnement international de la scène française. C'est sans hésitation le travail de Samuel Rousseau qui nous a le plus intéressé, ces petites installations sont d'une belle intelligence pour évoquer la ville et ses problématiques.

Pour ceux qui n'ont pas encore vu le LAM, de Villeneuve d'Ascq, ce sera l'occasion de découvrir ce superbe musée inauguré récemment. Un musée où l'on se sent bien, pas seulement du fait de son parc de sculptures, mais aussi par ses espaces aérés. L'articulation du propos entre les espaces, et plus particulièrement entre les trois collections constitutives est d'une grande efficacité, à la fois simple et heuristique sur le plan scientifique. Une manière de reconstruire l'histoire de l'art en intégrant les influences de l'art brut, sans tout confondre et en donnant à comprendre. Les espaces sont à la fois séparés et complètement imbriqués.
La rénovation architecturale de Manuelle Gautrand est des plus fines pour s'inscrire dans le propos tenu par Roland Simounet. A la fois présente et modeste, respectant le bâtiment d'origine tout en lui donnant un prolongement, renouvelant les espaces dans un même esprit mais affirmant son identité propre, c'est un exemple de rénovation semble -t-il.
Un musée exemplaire qui est servit par un programme scientifique et culturel d'une rare intelligence.
(à visiter aussi non seulement le site internet du LAM, mais aussi celui de Manuelle Gautrand ! de belles propositions également !)

vendredi 2 septembre 2011

Felix Nussbaum Hauss

Nous avions vu l'exposition sur Felix Nussbaum Haus au MAHJ, Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme l'hiver dernier, et nous avions entendu parler de ce nouveau musée en construction dévolu à ces oeuvres. Inauguré ce printemps dans la charmante petite ville de Osnabrück dans le nord de l'Allemagne, la réalisation de Daniel Libeskind fait évidemment un peu trop penser au musée juif de Berlin, mais le geste est malgré tout tellement fort que l'on ne peut qu'être impressionné. Geste trop présent diront les critiques, au point que l'architecte cède aux tendances si courantes de s'exposer lui-même avant que de servir les oeuvres. Malgré tout, c'est d'une belle audace et l'articulation à l'ancien bâtiment parfaitement réussie. Car les oeuvres sont fortes et prenantes, et prennent la parole face à l'architecture à laquelle elles répondent intelligemment. Nous les avions vu dans de mauvaises conditions, lors d'un jour d'une trop forte affluence. Au point que, pour dire vraie, nous avions oublié cette exposition (d'autant qu'il était interdit de faire des photographies pour en conserver la mémoire...). En les revoyant dans ce bel écrin, nous avons pu les apprécier de manière incomparable, comme quoi le cadre est déterminant. Un musée à ne pas louper lorsque vous passerez vos vacances en Allemagne, ce que l'on vous recommande : il y a tant de musées à voir !

samedi 27 août 2011

Le M Muséum de Louvain

Nous n'avons pas eu l'occasion d'insister sur la grande qualité architecturale de la rénovation du nouveau musée de Louvain, le M van Muséum, inauguré depuis quelque temps déjà (en septembre 2009). La ville s'attache ainsi un bel établissement, clair et spacieux qui met admirablement bien en valeur ses collections originales. Conçu par l'architecte belge Stephane Beel, le lieu réuni deux bâtiments existants par une nouvelle relation très bien intégrée au site. Plus de 6000 m2 d'exposition en son sein surprend le primovisiteur par la densité et la diversité des propositions. Mêlant des intérêts pour l'art ancien comme pour l'art contemporain, il permet une mise en dialogue et un renouvellement des regards dans une ambiance très sereine. Il doit être bien agréable de travailler au sein de ces espaces. Un lieu qui mérite le détour lors d'un prochain séjour dans la capitale belge, Leuven étant à deux pas.

samedi 20 août 2011

Art plastique et danse

Parfait exemple de l'art relationnel, intitulée Move, Art and Dance Since the 60s, l'exposition temporaire en cours au K20, centre d'art contemporain de Düsseldorf est impressionnante d'inventivité. Les oeuvres sont à expérimenter, avec des visiteurs sollicités par des danseuses, des animateurs, et amenés à vivre les oeuvres en les habitant. Moitié art du cirque, plateau de danse ou art plastique, le corps est pris à parti et personne ne reste indifférent, donnant lieu à nombre d'interactions entre visiteurs. Ajoutons que les archives présentées sur des postes multimédias à la très belle interface proposent une banque de données sur la danse assez captivante. Des oeuvres de plasticiens sont présentées sur un plateau, tels Robert Morris, Dan Graham, Lygia Clark ou de chorégraphes sur une autre partie du bâtiment. Ainsi l'installation de Mike Kelley est-elle particulièrement appréciée et colonisée par les enfants. La traversée proposée par William Forsythe trouve également bien des adeptes dont peu réussissent intégralement le parcours ! Dommage que cette exposition présentée jusqu'au 25 septembre prochain, après l'avoir été à Munich et Londres en début d'année, ne vienne pas en France.

jeudi 11 août 2011

Paysages au PASS

Nouvelle exposition au PASS à Mons sur le paysage du bassin minier. Le paysage dans tous ses états, que l'on peut anticiper dans ses évolutions, au travers des visions d'artistes, d'urbanistes, de géographes, de plasticiens ou d'habitants... Paysages à écouter, paysages futuristes... Il ne s'agit pas de s'attarder de façon nostalgique sur un paysage passé, mais de comprendre comment les mutations vont venir modeler et transformer le paysage de demain. Ce n'est pas si fréquent qu'une exposition ose faire dans la prospective et parler du contemporain. Les étudiants de Valenciennes ont travaillé sous l'égide de Pascal Payeur pour proposer une scénographie originale, qui illustre comment le paysage est fabriqué, construit, mais aussi lu et approprié par les hommes qui y vivent. Un discours tonique au travers de textes et de vidéos bien calibrées.

dimanche 7 août 2011

Terra-Botanica : l'expérience du ludique végétal

Comment mieux illustrer l'ouvrage Expoland, nouvelle publication que nous présentions récemment, que de visiter le tout nouveau parc du végétal aux portes d'Angers, Terra Botanica ? Le visiteur peut faire la découverte de plantes et d'une approche de la botanique fort intéressante, mais dans une ambiance de parcs d'attractions assez étrange. On y découvre des portraits de grands botanistes peu connus, des plantes insoupçonnées et quelques restitutions de climats. Les éléments scénographiques pour mettre en scène les contenus muséographiques ne sont pas à la pointe, et paraissent même parfois un brin miteux, en revanche le traitement paysager est impressionnant. L'énergie mobilisée pour aménager un tel site est assez époustouflante. Des contenus sont convoqués, mais sans que l'on sache toujours vraiment s'ils ne sont pas des alibis. Les jeux ne sont pourtant pas omniprésents, c'est surtout la ballade dans un cadre d'exception qui importe. Certes, sous prétexte d'aborder la canopée, vous pourrez faire un petit tour de manège en coquille de noix volante. Les spectacles demeurent assez modestes et ne rivalisent pas avec les propositions des grands parcs, mais le tout est plutôt bien fait pour occuper agréablement les enfants. De là à aménager de tels lieux avec des fonds publics, est-ce bien défendable ? ...

vendredi 5 août 2011

Remixer le musée

Le musée de demain sera de plus en plus participatif, il invitera le visiteur à s'impliquer et à co-construire non seulement l'expérience de visite, mais l'exposition elle-même. Des lieux d'exposition innovent actuellement et découvrent ce qui sera sans doute assez commun dans quelques années. Il est fascinant et stimulant de vivre en direct ces nouvelles tendances et d'avoir pleinement conscience de vivre une mutation en cours. Métamorphose du visiteur en constructeur ? Pour participer et inviter à s'engager dans cette direction les animateurs du site Muséomix initient trois jours d'expérimentation du 11 au 13 novembre prochain et invitent les musées à jouer le jeu. Pour tout savoir voir le site : http://www.museomix.com/


mardi 26 juillet 2011

Soyez les bienvenus ?

Exposition d'Art Point M, compagnie d'arts de rue lors du Festival Chalon dans la rue 2011. Exposition généreuse sur les migrants et les demandeurs d'asile, exposition pleine de bonnes intentions, un peu trop, et qui évite ainsi de poser les questions qui fâchent. Exposition qui en se dénommant "Soyez les bienvenus" se trouve être en complète contradiction avec le propos même de certains protagonistes interviewés dans les vidéos qui, eux, dénoncent le mythe que représente la venue en Europe. Ainsi avec raison, une personne réclame d'ailleurs que l'on aille en Afrique pour dissuader ceux qui rêvent d'une Europe accueillante où le travail est facile. L'exposition malgré les critiques de bonne conscience que l'on peut lui adresser est utile, mais à quoi cela rime t-il de mettre un droit d'entrée dans un festival où la gratuité est de mise ? Si la scénographie est très belle, très originale, le reste est assez inconséquent. Les entretiens sont assez pauvres et les informations quelque peu lacunaires. Est-ce légitime de ne pas laisser le public s'exprimer et de lui imposer pour seul commentaire possible un tampon reproduisant le titre de l'expo, sorte d'unique parole autorisée ? Tout cela est bien regrettable, alors qu'il est si rare de voir une exposition s'attacher à un sujet aussi important et difficile.

mercredi 20 juillet 2011

Béthune 2011

Capitale régionale, Béthune 2011 présente plusieurs expositions remarquables qui méritent attention. Le musée d'ethnographie à la Chapelle St Pry avec 200 objets revisités, et surtout des expositions d'art contemporain notamment dans l'ancienne banque de France Lab-Labanque, dont la salle des coffres accueille des vidéos et des performances selon L'Esprit du lieu. Les étudiants de Valenciennes en design investissent l'ancien appartement du directeur en colocation virtuelle pour pousser la réflexion sur les formes utopiques de l'habiter. Le Garage présente des expositions photographiques du centre régional de la photographie Nord Pas de Calais, et le 360 de curieuses installations de Richard Castelli qui met en scène trois artistes dans Transformer, avec des oeuvres interactives. Des propositions qui donnent à la ville un air très branché. Les environs invitent à la balade avec des propositions de huit artistes A ciel ouvert dans les anciens sites miniers. Belle programmation pour impulser de nouvelles dynamiques sur le territoire. A déguster jusqu'à fin août pour la saison 2, en attendant la saison 3.

dimanche 10 juillet 2011

Dogon au MQB

Après avoir interdit très bêtement, comme certains de ses confrères et voisins, la photographie à l'intérieur de ses espaces, voici que le musée du quai Branly l'autorise jusque dans les expositions temporaires ! Dans l'exposition Dogon, une affichette très intelligente, bien que très peu visible, invite les visiteurs à ne pas photographier certains objets présentés. En revanche, le reste est autorisé à la prise de vue. Ainsi certaines pièces de collections privées dont les propriétaires entendent conserver jalousement l'image sont préservées. Cet appel à un visiteur responsable fait plaisir et honore le lieu. Espérons que le principe fasse des émules... L'exposition développe également une signalétique au sol agréable et originale. La scénographie de l'Agence Projectiles est assez plaisante. Sans cela, l'exposition qui présente de très belles oeuvres est d'un classicisme assez attendu : inutile de vous y rendre pour apprendre quelque-chose sur le pays aujourd'hui, en revanche la dimension historique est bien amenée. Le visiteur pourra mieux comprendre les échanges et la diversité des sociétés présentes sur le territoire producteur de ces objets, objectif suivi par la commissaire de l'exposition Hélène Leloup, spécialiste de l'art Dogon.