mercredi 27 juin 2012
Saint d'Esprit des lieux
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Au Louvre, Marie-Laure Bernadac poursuit l'imbrication des histoires, s'ingéniant à croiser la création contemporaine et les oeuvres consacrées. Pour cette fois c'est surtout le cadre qui est investit, dans le département des objets d'arts, au coeur des appartements cossus que Wim Delvoye le grand provocateur officie. Le maitre de cérémonies, puisque nous sommes semble-t-il en Grandes loges, y tatoue ses cochons, entortille les christs et rejoue le baiser de Rodin à la façon anamorphose. Les ciboires et autres calices environnent les maquettes écorchées de cathédrales, sans que l'on sache si on est plus proche de l'architecture, de la prouesse d'un compagnon du tour de France où de la démence kitschounette de l'art brut. Et c'est justement cette indistinction qui est intéressante, troublante, amusante, envoutante. Les églises s'enroulent comme des guimauves, des clochers poussent au ciel, et des vitraux hantent le paysage. Beaucoup d'oeuvres présentées l'an passé à Bruxelles, et bien d'autres, sont ici rassemblées où produites pour l'occasion. Pour communier, il manque Cloaca, mais quand même, pour le Louvre, la coupe est pleine. Il faut la boire jusqu'à la lie. C'est un pur bonheur, puisque Delvoye raffole des paradoxes.
vendredi 22 juin 2012
Les Maitres du désordre
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Savant alliage entre les thèmes attendus de l'ethnologie sur le sujet (la reconnaissance universelle du chaos à la genèse de toutes les mythologies, la mise en ordre en dessein d'harmonie par la maitrise sociale, les voyages initiatiques des dimensions mystiques, enfin les catharsis pour rythmer et dompter les énergies), le tout mis en musique avec des prolongements plus surprenants sur la fête et les manifestations contemporaines dans une dernière salle qui fait un clin d'oeil manifeste à la muséographie neuchâteloise, et puis l'approche du thème par des oeuvres artistiques les plus contemporaines. La manière de tisser les fils est remarquable, d'ouvrir la discipline ethnologique si habituellement repliée sur elle-même (ce qui n'est pas là son moindre paradoxe) - et Jean de Loisy comme commissaire n'y est sans doute pas pour rien.
Exposition impressionnante par son assise : il est vrai que le premier texte prend bien soin de nous signaler que : "L'architecture de Jakob+MacFarlane a été conçue à dessein pour accompagner l'évolution des sensations psychiques du visiteur pendant son parcours. Il ne s'agit pas d'une simple scénographie, mais d'un objet poétique qui participe à la signification générale de l'exposition"
Ainsi, attention !, dans cette exposition, la scénographie a du sens ! (c'est sympa pour les autres !). Bref, elle participe du message et elle n'est pas innocente. Le muséologue croit rêver et être déjà en proie aux hallucinations ! Jusque-là nous avions cru, naïvement sans doute, que c'était ce qui caractérisait la scénographie par rapport à la décoration... Mais, respect, nous sommes devant de la poésie matérialisée.
Il est vrai que la scénographie est très présente, au point que ceux qui viennent pour voir de beaux objets en sont énervés à croire le livre d'or, mais pour ceux qui cherchent dans les expositions à mettre en mouvement leur sens et leur intellect, c'est assez réussi. A voir au musée du Quai Branly jusqu'au 29 juillet (pourquoi est-ce si court ?).
Exposition impressionnante par son assise : il est vrai que le premier texte prend bien soin de nous signaler que : "L'architecture de Jakob+MacFarlane a été conçue à dessein pour accompagner l'évolution des sensations psychiques du visiteur pendant son parcours. Il ne s'agit pas d'une simple scénographie, mais d'un objet poétique qui participe à la signification générale de l'exposition"
Ainsi, attention !, dans cette exposition, la scénographie a du sens ! (c'est sympa pour les autres !). Bref, elle participe du message et elle n'est pas innocente. Le muséologue croit rêver et être déjà en proie aux hallucinations ! Jusque-là nous avions cru, naïvement sans doute, que c'était ce qui caractérisait la scénographie par rapport à la décoration... Mais, respect, nous sommes devant de la poésie matérialisée.
Il est vrai que la scénographie est très présente, au point que ceux qui viennent pour voir de beaux objets en sont énervés à croire le livre d'or, mais pour ceux qui cherchent dans les expositions à mettre en mouvement leur sens et leur intellect, c'est assez réussi. A voir au musée du Quai Branly jusqu'au 29 juillet (pourquoi est-ce si court ?).
samedi 16 juin 2012
Le Voyage à Nantes : c'est parti !
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Depuis hier, ouverture officielle d'un programme de festivités hors du commun sur le territoire de Nantes et de la région. Avec Estuaire numéro 3, mais aussi un parcours dans les lieux institutionnels ou plus cachés de la ville, la manifestation imaginée par Jean Blaise joue du transdisciplinaire évidemment, démocratise et rend accessible l'art contemporain comme un art de rue, mêle les réjouissances et donne à la culture un horizon de proximité - bel oxymore ! Ane Leccia sur le Canal Saint-Félix, Fabrice Hyber, mais aussi Yan Pei-Ming, et Maurizio Cattelan au muséum. L'artiste universellement nantais, Pierrick Sorin et ses théâtres optiques, Les anneaux sur la quai des Antilles de Buren et Bouchain, mais aussi Orlan, Morelet, et puis le carrousel marin enchanté de l'île de Nantes, féerie de Patrick Bouchain. Nous ne pouvons tout énumérer, le programme est ici ! A voir et revoir la suite de triangles à Saint Nazaire de Fabrice Varini et aussi le jardin du tiers paysage de Gilles Clément sur le toit de la base sous-marine, une belle idée à développer et voir évoluer dans le temps. Nous avons adoré en avant-goût le Serpent d'océan, de Huang Yong Ping à St Brévin les pins.
mercredi 13 juin 2012
Des expositions à écouter
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Il se trouve deux expositions en ce moment à Paris qui sont suffisamment originales puisqu'elles s'écoutent tout autant qu'elles se visitent ! Martine Thomas Bourgneuf a invité dans un bel article critique ce week-end dans le journal Libération à visiter l'une d'elle, à savoir l'exposition sur la radio présentée au Musée des arts et métiers présentement. Belle exposition où l'on peut écouter des heures d'émissions, comme autant de témoignages de l'histoire et des évolutions de la radio en France. A noter, la scénographie attractive, et des collections du musée de la maison de la radio qui viennent appuyer un propos qui est surtout porté par le son. Un studio d'enregistrement, des interviews et une réflexion sur les évolutions actuelles futures concluent l'exposition.
C'est un peu la même chose, le son est omniprésent, pour l'exposition présentée à la Galerie des bibliothèques de la ville de Paris où une exposition dédiée à Paris en chansons offre une amusante rétrospective sur la ville. Certes, l'exposition ne dispose pas des mêmes moyens et ne joue pas dans la même catégorie, mais la démarche est sympathique. Une belle ambiance enveloppe le lieu, les visiteurs ne réfrénant guère leur envie de chantonner et de deviner qui vocalise au gré de la sélection faite par les concepteurs. Le sujet est immense, et l'on saisit combien la ville lumière fascine. Il y manque le volet des chansons de révolte qui ont si souvent habité les pavés de la capitale, mais cela mériterait une exposition en soi. On peut rechercher les chansons se rapportant à tel ou tel quartier, et ainsi se laisser surprendre.
A visiter également les deux sites internet : Paris en chansons
et le site du musée des arts et métiers qui propose une petite évaluation pour aider à sa refonte.
C'est un peu la même chose, le son est omniprésent, pour l'exposition présentée à la Galerie des bibliothèques de la ville de Paris où une exposition dédiée à Paris en chansons offre une amusante rétrospective sur la ville. Certes, l'exposition ne dispose pas des mêmes moyens et ne joue pas dans la même catégorie, mais la démarche est sympathique. Une belle ambiance enveloppe le lieu, les visiteurs ne réfrénant guère leur envie de chantonner et de deviner qui vocalise au gré de la sélection faite par les concepteurs. Le sujet est immense, et l'on saisit combien la ville lumière fascine. Il y manque le volet des chansons de révolte qui ont si souvent habité les pavés de la capitale, mais cela mériterait une exposition en soi. On peut rechercher les chansons se rapportant à tel ou tel quartier, et ainsi se laisser surprendre.
A visiter également les deux sites internet : Paris en chansons
et le site du musée des arts et métiers qui propose une petite évaluation pour aider à sa refonte.
mardi 12 juin 2012
Curiosité angevine
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En passant par Angers, n'hésitez pas à faire un détour par Beaufort en vallée pour visiter le musée Joseph Denais. Le lieu relate une histoire de la muséologie, certes bien connue des spécialistes, mais finalement encore peu visible de nos jours. Ce musée de collectionneurs installé au début du siècle dernier dans un curieux bâtiment, agrémenté d'une extension dans une ancienne caisse d'épargne, au coeur d'un charmant petit village, a été rénové par les soins du Conseil Général et inauguré il y a peu. La rénovation a respecté l'esprit du lieu et rend compte du charme de ces accumulations, avec des collections certes classées par thématique, mais dont l'enchantement réside surtout dans l'imaginaire suscité par des rapprochements incongrus. La partie contemporaine du musée n'est toutefois pas la plus convaincante. Puisque ce musée interdit à ces visiteurs de faire des photographies (on se demande bien pourquoi), nous nous étions promis de ne pas en parler sur ce blog, à l'instar de ce que nous faisons habituellement, mais nous n'avons pu résisté tant son caractère est singulier. Dommage que nous ne puissions donner envie de le découvrir en mettant l'eau à la bouche par quelques visuels...
jeudi 7 juin 2012
Circuler !
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Circuler, quand nos mouvements façonnent les villes, exposition conçue et scénographiée par l'architecte et ingénieur Jean-Marie Duthilleul à la Cité de l'architecture et du patrimoine à Paris. Il s'agit de porter le regard sur le mouvement pour comprendre l'architecture et l'urbanisme, ce qui est une belle idée. Le propos est un peu trop centré sur le bâti lié aux transports, gares, aéroports, parkings... ce qui est un peu dommage, davantage que sur les logiques d'ensemble, les approches urbanistiques, les réseaux et les flux. Grande exposition qui fait le point d'abord sur le plan historique, mais qui ne délaisse pas la réflexion contemporaine et les aspects prospectifs dans sa dernière partie. Les extraits de films en grand nombre (mais quel film ne pourrait pas intégrer un pareil sujet ?!), sont là pour montrer combien le thème est redondant. Certes un peu répétitive, avec ses alignements de documents, notamment de photographies classées par thèmes, l'exposition aborde néanmoins quelques beaux sujets et fait preuve de belles innovations. Le graphisme y est plaisant et inventif. A voir avant le 26 aout.
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