mercredi 27 février 2013
Chapeau au musée de la vie wallonne !
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Coup de chapeau au musée de la vie wallonne, non seulement pour le très beau colloque sur les musées d'ethnographie qu'il vient d'organiser durant deux jours, et aussi pour la très belle rénovation du site conduite il y a quelques années. L'endroit au coeur du Liège historique est très agréable : on vient visiter, mais aussi prendre un café, déjeuner ou se reposer au calme de son cloitre avec plaisir. C'est un vrai lieu de vie. Le musée de la vie wallonne a repensé entièrement son propos et sa muséographie, offrant un parcours agréable et bien calibré. Appliquant les approches des musées de société, il donne à voir un visage historique de la Wallonie traditionnelle, mais il sait aussi aborder par quelques touches les aspects des évolutions contemporaines, évoquant par exemple la loi sur l'euthanasie ou les salles pour accompagner les personnes en proie aux drogues, chose que la France est encore incapable de penser ouvertement. Le musée montre donc aussi un peu de cette Belgique actuelle et moderne, au-delà des clichés, même s'ils sont bien vivants dans un pays de carnavals, de fêtes, de bière et de pecquet.
Coup de chapeau au musée évidemment aussi pour son exposition sur le chapeau justement ! Une vie de Chapeau : un chapeau pour chaque tête ? Belle scénographie ingénieuse et agréable pour présenter les divers aspects sociologiques du chapeau, ce que le porter veut dire, comment il se fabrique et comment il évolue. Bien sûr les collections et le savoir-faire du musée de Chazelles sur Lyon ont été mises à contribution pour l'occasion, offrant un beau partenariat entre les deux structures.
samedi 23 février 2013
Photographie et Cinéma : je t'aime, moi non plus
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Le musée Nicéphore Niépce propose une exposition sur les relations entre photographie et cinéma avec une belle réflexion de leurs rapports ambivalents, sous le commissariat de François Cheval. Sous le titre, Les arts associés, la photographie au service du cinéma, l'exposition déploie les multiples visages en autant de clins d'oeil. D'abord évidemment moyen d'information, de propagande et de conviction en direction d'un public à conquérir, la photographie n'est pas seulement un moyen de dévoiler et de fabriquer des stars, c'est aussi un outil de travail. Même si le regard condescendant du cinéma envers la photographie, cette image fixe, la réduisait trop souvent à être une antiquité, un archaïsme au regard des techniques plus élaborées de l'image animée. Eisenstein comparait les « belles » photographies de film « à un fatras décousu de jolies phrases » ! rappelle François Cheval. Pourtant la photographie permet de voir autrement, de dévoiler ce que l'on ne voit pas à l'écran dans l'enchainement et la fuite en avant de la bobine. La salle obscure crée une fascination et un éblouissement, en cela elle empêche de voir en concentrant les regards sur l'intrigue ; la photographie, au contraire, permet de restituer le temps long et le choix du regardeur à scruter, à détailler, à s'arrêter. Nulle opposition intestine, mais une complémentarité que l'exposition interroge.
jeudi 21 février 2013
Mondes éléctriques
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Belle exposition à l'Espace Electra sur La Fée électricité et sa fabuleuse histoire. En revenant à ses fondamentaux, la Fondation EDF n'oublie pas pour autant les questions de développement durable, qui demeurent bien présents dans l'exposition. Surtout, elle permet de découvrir la relation que l'homme entretient à l'électricité, et surtout les espoirs et les craintes que cette énergie miraculeuse a générées à ses débuts. Ainsi, c'est le pan médical et les espoirs d'électrothérapie qui sont les moments les plus savoureux. Il en reste des traces et à ce sujet le documentaire sur les croyances actuelles en Asie relatives à la guérison espérée en s'allongeant entre deux rails de chemin de fer est du point de vue ethnographique extraordinaire. Les affiches de campagne électorale de François Mitterrand devant des cheminées d'usines et des réacteurs sont également étonnantes ! Mais il y a aussi les films des premiers âges du cinéma qui rendent compte des représentations de l'époque et qui sont des ravissements pour le visiteur. On retrouve également, La Jamais contente, présentée dans l'exposition Des Transports et des hommes à la Cité des Sciences, une des premières voitures, d'emblée électrique, et qui dépasse les 100 km heure. On se demande pourquoi tout ce temps perdu depuis un siècle... Une belle exposition, intelligemment scénographié sur un propos bien construit par Alain Beltran, commissaire de l'exposition.
mardi 19 février 2013
Des réalisations signées MEM
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voyage d'étude formation muséologie
C'est ainsi que nous concevons la formation professionnelle en muséologie : au travers de mise en pratique, d'expériences de terrain, d'analyse de visites, de rencontres, de cas pratiques...
C'est ainsi que nous concevons l'exposition : non pas comme une réserve patrimoniale plus ou ou moins bien présentée et documentée, mais comme un véritable travail d'écriture et comme une création collective en vue d'une interprétation pour laquelle le patrimoine et les collections peuvent éventuellement être convoqués.
Pour cette raison, nous sommes très heureux des réalisations que les étudiantes du master expo-muséographie proposent.
Nous ne pouvons signaler ici les autres actions conduites : évaluation d'expositions, réalisations d'étude, voyages sur sites et rencontres, journées d'étude... ainsi se déroule la formation dès lors que l'université laisse un peu de marge de manoeuvre pour innover et sortir de la classique compilation de cours à laquelle s'ajoute un stage ; résumé de bien des formations...
C'est ainsi que nous concevons l'exposition : non pas comme une réserve patrimoniale plus ou ou moins bien présentée et documentée, mais comme un véritable travail d'écriture et comme une création collective en vue d'une interprétation pour laquelle le patrimoine et les collections peuvent éventuellement être convoqués.
Pour cette raison, nous sommes très heureux des réalisations que les étudiantes du master expo-muséographie proposent.
- Un premier groupe a travaillé sur une exposition L'Objectif en coulisses, afin de présenter le travail artistique de Robert Baronet, photographe québecois que les étudiantes ont accompagné dans son exploration en Nord-Pas de Calais. L'exposition inaugurée à l'Office culturel d'Arras début février poursuivra sa route avec une inauguration début mars à Lens.
- Un second groupe présente une exposition sur les mythes et préjugés relatifs à l'épilepsie au musée d'ethnographie de Béthune. Très belle exposition également qui aborde le sujet en le construisant rigoureusement et avec une approche transversale art science et société. Des interviews donnent une approche sensible et humaine du sujet. Ce qui prime ici est l'approche interprétative et réflexive...
- D'autres projets, dont nous reparlerons, sont en cours de concrétisation...
- Profitons en pour signaler également les critiques proposées sur le blog de la formation, L'Art de muser, les étudiant.e.s de master 1 et 2 y publient des papiers argumentés régulièrement.
Nous ne pouvons signaler ici les autres actions conduites : évaluation d'expositions, réalisations d'étude, voyages sur sites et rencontres, journées d'étude... ainsi se déroule la formation dès lors que l'université laisse un peu de marge de manoeuvre pour innover et sortir de la classique compilation de cours à laquelle s'ajoute un stage ; résumé de bien des formations...
jeudi 14 février 2013
Ecriture d’exposition : pour un traité d’expologie ?
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publication muséologie
Il est dans nos convictions que l’exposition ne sert pas seulement à montrer mais à démontrer. Que celle-ci sert à communiquer du sens, à tenir des propos si possible signifiant pour les visiteurs, à rendre intelligible le vécu de chacun, par la mise en avant d’idées, de sensations, d’émotions, de ravissements... C’est pour cela que nous visitons les expositions et apprécions leur diversité, cherchant à cerner leur efficacité et leur à propos. C’est ainsi que nous entendons sensibiliser les étudiants qui suivent une formation en muséologie.
Pour parvenir à mieux comprendre les initiatives des concepteurs, nous proposons dans cet ouvrage une réflexion sur la mise en exposition et tentons un classement des démarches. En s’appuyant sur les différentes approches en muséologie, il s’agit de passer en revue les concepts et de sérier les évolutions. Car les modes de conception, mais aussi les raisons de concevoir et surtout de visiter les expositions se transforment. Aussi il faut tenter de voir plus clair en mettant à plat cette magnifique diversité au travers d’une analyse comparative. Nous proposons dans cet ouvrage une première tentative de classement des écritures de l’exposition, étape d’un cheminement réflexif que chacun pourra alimenter, nous l’espérons, par ses propres exemples et par ses propres visites.
lundi 4 février 2013
De mémoires de pères
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Courageuse démarche que d’appréhender l’histoire de la seconde guerre mondiale au travers des albums de famille et des photos reléguées au grenier des mémoires familliales. Le musée de Graz, Universalmuseum Joanneum, propose une exposition faite de photographies collectées auprès de la population locale. Des duplicatas d’albums sont proposés en consultation pour suivre des vies au travers de ces captations éphémères. Emouvante traversée biographique que l’on se prend à reconstituer en regardant ces soldats de l’armée allemande sur les différents théâtres des opérations militaires et même dans les camps de détenus... Etrange sentiment quand les albums dévoilent ces clichés de soldats semblant faire du tourisme de Bretagne en Flandres, de Paris à Budapest, et même jusqu’au Maghreb... Et puis d’autres apparitions de fuites, de prisonniers, de villes dévastées, de vies brisées. Photos émouvantes comme cette femme envoyée en cobaye pour traverser une rivière afin de constater que celle-ci n’est pas minée. Appréhender ainsi un passé et avoir le courage d’y faire face, même s’il n’est guère avantageux. On attend de semblables courages dans les musées français pour appréhender les guerres coloniales jusqu’à celle d’Algérie.
samedi 2 février 2013
Lu dans la presse...
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- Nous n'arrêterons pas d'être surpris par les musées ! Nous apprenions avant hier qu'il fallait ne pas sentir mauvais pour contempler les oeuvres (voir ici et aussi Médiapart). Ainsi le musée d'Orsay (toujours lui !) se fait remarquer en expulsant manu militari une famille de SDF venue visiter, accompagnée d'ADT Quart Monde, sous prétexte que cela sent trop fort. Cela rappelle les petites odeurs de sinistre mémoire ! A quand l'installation de cabines de douches à l'entrée des musées comme dans les piscines ? Outre le traumatisme pour la famille en question, on pourrait en rire si cela n'en disait pas long sur la manière dont ce musée envisage le lieu et ses utilisateurs légitimes. Sans doute peut-on s'interroger aussi sur la sous-traitance de la sécurité à des sociétés extérieures (mais prennent-elles vraiment l'initiative d'expulser des visiteurs sans en informer la direction du musée, comme Orsay tente de le faire croire ?). C'est quoi déjà la magnifique phrase de Clemenceau ? : "Laissez rêver les pauvres...".
- Autre information étonnante dans Le Monde du 30 janvier, dans un tout autre registre : la demande de la Belgique au musée des beaux-arts de Nantes, de restitution d'un Rubens à la cathédrale de Tournai, prélevé en 1794 par notre amoureux des arts, l'emporté Napoléon pour son musée universel des arts ! La logique de la restitution, théorisée depuis quelques décennies, entre enfin dans sa logique concrète. Le vers est dans le fruit ! On n'a pas fini de s'amuser si on poursuit ainsi, on va bientôt restituer tous les biens spoliés. C'est Quatremère de Quincy qui va être content. Mais jusqu'à quand faudra-t-il remonter ? Au vu du délabrement de toutes les valeurs de la Révolution et de l'héritage des Lumières, la réhabilitation de l'Ancien Régime se profile. Ainsi, les agités de Civitas vont sans doute un jour s'emparer du dossier pour plaider la restitution des biens nationaux au clergé et espérer ainsi repeupler les églises, puisque ces objets de culte attirent dans les musées ! On va remettre les choses en ordre et un jour replacer toutes les oeuvres à leur place dans leurs pays d'origine, niant par la même l'histoire et la circulation inéluctable de par le monde. Et du même coup la volonté de faire des musées pour permettre au Peuple d'avoir accès à un bien artistique universel, en neutralisant ses usages, en toute laïcité.
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