CayVpNAT7ml2gRzbwqbd/1MvPCt81BAtirczG/NTy3s= MuséoGraphie-MuséoLogie: juillet 2008
La Formation en muséologie :

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jeudi 31 juillet 2008

Le musée sur votre mac...


Les widgets vous accompagnent désormais pour vous donner la météo, l'heure ou les infos du jour en direct sur votre bureau d'ordi, le Rijksmuseum a eu cette idée formidable de vous proposer de vous faire découvrir quotidiennement un tableau de sa collection. Il suffit pour cela de télécharger le programme sur le site du musée et l'actualisation se fait automatiquement :
voir le site.
Parions que cette trouvaille va faire des petits et que bientôt tous les musées nous proposerons ainsi de conserver le lien. Joelle Le Marec et Roland Topalian analysent dans un intéressant article paru dans le dernier numéro de La Lettre de l'OCIM comment la Cité des Sciences avec le concept de Visite + innove pour proposer une nouvelle forme de relation et former une communauté de visiteurs qui perdurent bien après la visite, et même la fin d'une exposition. Le Web 2 nous réserve des surprises, c'est passionnant d'en découvrir les nouveautés presque chaque jour !

mardi 29 juillet 2008

La BD s’attaque au musée !


Contrairement aux affirmations prêtes à dénoncer la distinction entre deux cultures, savante et populaire, on a vu bien des expositions de bandes dessinées, ou plutôt de planches de dessinateur célèbre dans les plus grands musées. Il faudrait d’ailleurs s’interroger sur cette tendance à l’heure de la recherche d’expo blockbuster… Ainsi de Franquin à la Cité des Sciences, de Hergé à Beaubourg, du Capitaine Hadock au musée de la Marine, de Blake et Mortimer au Musée de l’Homme, de la bande dessinée d’auteurs juifs ou inspirés au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme… nous avons vu toutes ces expositions et la plupart du temps elles nous ont laissé assez indifférent, ayant le sentiment qu’elles s’adressaient d’abord à des fans dans la pure lignée du musée pour fétichistes. Voir une planche isolée d’une œuvre qui est d’abord l’art du mouvement et de la narration n’a d’intérêt que limité, ce d’autant que l’art graphique n’est pas toujours au rendez-vous. De même, les expositions de bandes dessinées dans les grands festivals, Angoulême ou Lucerne, nous produisent le même effet, même si dans le dernier cas, l’idée d’exposer dans des lieux incongrus, y compris jusque chez des habitants de la ville, donc dans les espaces privés, est des plus originale, mais c’est un autre sujet.
Le musée Granet d’Aix-en-Provence a eu une vraie démarche transversale, anthropologique, ou caractéristique de ce que nous appelons la méthode des musées de société, catégorie certes encore mal définie. En développant un vrai discours et une vraie recherche sur les rapports entretenus entre la bande dessinée et le musée, l’exposition sort des sentiers battus. Le catalogue lié à l’exposition est des plus intéressants, il passe en revue dans des textes toniques des thèmes complémentaires, déployant une réflexion aux multiples facettes. On y confirme que la bande dessinée entretient avec l’institution des liens et des représentations des plus stéréotypés. Le lecteur retrouve des exemples maintes fois vus, mais ici analysés, et découvre aussi des vraies perles.
Signalons également au passage un ouvrage (d’ailleurs beaucoup cité dans le catalogue d’Aix) et qui est belle réussite sur le thème, qui déploie une réflexion forte sur le musée, ce qui est rare dans le genre. Ouvrage résultant d’une commande d’écriture du musée du Louvre : Les Sous-sols du Révolu de Marc-Antoine Mathieu.

samedi 26 juillet 2008

Et si on parlait d’autre chose à la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration ?


Comme lors de sa sortie des expositions permanentes, le visiteur s’interroge après sa visite de l’exposition temporaire. En effet, c’est en réalisant que l’on a affaire à la Cité nationale de l’Histoire de l’immigration, et non pas à la Cité nationale de l’immigration, comme on le dit souvent trop rapidement, que l’on comprend que tout sujet contemporain, par nature plus difficile à traiter et politiquement sensible, soit écarté. L’irritation que l’on a d’abord ressenti s’estompe alors pour mieux appréhender le projet et l’apprécier.
C’est un peu la même chose qui s’opère avec l’exposition temporaire. On va voir une exposition sur l’exposition coloniale de 1931 et l’on ressort en comprenant que l’on a vu une exposition sur Les étrangers au temps de l’exposition coloniale de 1931. Bref, l’exposition elle-même est assez peu présente, et ce n’est donc pas le sujet qui est manqué, mais le titre de l’exposition qui trop vite lu prête à confusion.
Ceci étant dit, l’exposition présentée est très réussie, fort belle avec sa scénographie incisive. Pour ce qui est du fond, on a un peu l’impression de revoir le même contenu que pour le permanent, mais abordé autrement. L’attente initiale d’un propos décapant, puisque Jacques Hainard est le commissaire général, s’avère un brin déçue. Hormis une fin d’exposition, du reste en trompe l’œil, assez impertinente car trouble dans son interprétation, symbolisée par une cocotte minute sous vitrine, le propos est certes intéressant, mais assez convenu.
Remarquons que le pari d’un public nouveau dans ce lieu semble néanmoins réussi, tant les visiteurs nous paraissent à chacune de nos visites réellement différent de ceux rencontrés généralement dans les autres expositions. Une impression que les enquêtes devront cependant confirmer.
A visiter également le très beau site internet du lieu.

lundi 21 juillet 2008

Des musées en spectacle

Nous avons proposé dans le numéro de janvier 2007 de La Lettre de l’OCIM un article sur les représentations du musée et des expositions dans les spectacles de théâtre de rue. Nous y avions recensé les propositions de visite d'expositions et musées fictifs. Comme chaque année, le festival de Chalon dans la rue a apporté son lot de nouvelles propositions.
Parmi elles, la compagnie OPUS (Office des Phabricants d’Univers Singuliers) invite à deux nouveaux spectacles, en restant dans la veine où elle excelle, celui des clins d’œil à l’art brut. Le premier, Le Collier de Nouilles, est une conférence exposition, présentée pour l’occasion dans les salles du musée Denon. Les petits tics des visites-conférences y sont délicieusement croqués. L’autre est une exposition commentée, petit cirque des curiosités initiées à la suite d’un voyage en Afrique de la compagnie et d’une rencontre entre artistes des deux continents. Tout en finesse, le jeu de regards croisés entre deux cultures se révèle au travers d’objets dadaïstes habilement racontés par le guide du Musée Bombana de Kokologo. Un moment d'anthologie.
Autre compagnie qui explore la même veine, La Muse de Jaracase propose la visite libre du Musée des oubliettes, dans un charme désuet et très branché à la fois de collage graphique, des petites expériences interactives digne du musée de sciences et techniques d’art brut ! De belles réalisations pour ce cabinet de curiosités peu ordinaire. (cf. ici les clichés de la compagnie).
Enfin Petits pains oubliés de Créatures compagnie serait plutôt un musée d’archéologie, amassant de bizarres collections, dont le guide fait jaillir le sens par l’interprétation qu’il nous propose de chaque objet exposé. Dans tous les cas, moments délicieux dans ces petites expositions non-prétentieuses qui ne pourront que ravir ceux et celles qui aiment les musées.
Des spectacles accessibles qui peuvent agréablement enrichir une programmation spectacle vivant dans un lieu d’exposition, et ainsi inviter à d’autres regards sur le musée, à sensibiliser autrement. Musée intéressé par une programmation en la matière en complément de vos expositions, n’hésitez pas à nous contacter, nous avons bien d'autres ressources à partager !

dimanche 6 juillet 2008

À qui appartenaient ces tableaux ?


Douloureuse question que celle posée par le
MAHJ, Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, à propos de ce qu’il est communément admis d’appeler les MNR, pour « Musées nationaux récupération ». Des tableaux célèbres, d’autres demeurés anonymes, ce sont 53 chefs d’œuvres qu’expose le musée pour rendre compte de cette période qui vit expatrier en Allemagne nazie un nombre considérable de biens, emportés pendant la guerre et le plus souvent restitués ensuite. Cependant du fait d’énigmes non résolues, certains biens furent déposés à leur retour dans les musées nationaux en attente d’une éventuelle demande par un ayant droit. Le musée conjugue au passé plutôt qu'au présent pour le titre de son exposition, dont le sous-titre explicite est: "Spoliations, restitutions et recherche de provenance: le sort des œuvres d'art revenus d'Allemagne après la guerre".
Si l’exposition séduit par la beauté des œuvres présentées, il est dommage que cela soit au détriment d'une option davantage tournée vers la mise en récit, que la présentation s’en tienne à une vision très « beaux-arts ». Car le sujet est délicat et mériterait d’être davantage explicité. Les biens ont souvent eu des cheminements complexes, avec des ventes forcées, des biens extorqués, mais d’autres aussi acquis tout à fait légalement. Or comment séparer en situation de guerre, et donc de rapports économiques troublés, les limites entre normal et anormal ? La chose n’est guère simple et mériterait davantage d’explications, en suivant des trajectoires d’objets, malheureusement souvent obscurs, pour donner des exemples. Car mentionner seulement que tel tableau à été vendu par tel galeriste à telle date n’est guère explicite pour le visiteur non au fait de la situation précise. Certes, les informations sont nécessairement lacunaires et c'est ce qui invite à une mise en intrigue policière. Il y aurait bien des choses à raconter, s’il ne s’agissait pas seulement de donner à voir.
Saluons au passage la superbe page d’accueil du site du musée : http://www.mahj.org/