CayVpNAT7ml2gRzbwqbd/1MvPCt81BAtirczG/NTy3s= MuséoGraphie-MuséoLogie: juillet 2016
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Master MEM

mercredi 27 juillet 2016

Persona : étrangement humain

A en croire le philosophe grec Thalès de Milet les choses sont pleines de dieux. Belle approche animiste, qui a pour effet de nous débarrasser de la croyance religieuse tout en ne se séparant pas d'une mystique du monde. Source de l'écologie en quelque-sorte, qui voit dans la matière plus qu'elle même sans céder pour autant nécessairement à une spiritualité aliénante. Il demeure que toutes les sociétés ont besoin semble-t-il d'imaginer des présences mystérieuses pour s'expliquer le monde et l'exposition Persona au musée du Quai Branly peut ainsi explorer la question sous différentes facettes. Belle exposition dont la difficulté a sans doute été la sélection dans des collections qui pourraient quasiment toutes être présentées dans l'exposition. La fin de l'exposition laisse un peu sur sa faim car le lien à la robotique et à l'esprit investi dans les machines s'impose avec moins d'évidence.

lundi 25 juillet 2016

Les itinérants vus par Art & Marges et par Andres Serrano

A découvrir à Bruxelles, un bel endroit d'exposition de l'art brut et qui conduit avec le quartier un travail culturel et social remarquable, Art et Marges n'hésite pas à explorer des solutions nouvelles, avec peu de moyens mais beaucoup de courage. Ainsi c'est le choix des visiteurs qui est mis à l'honneur durant l'été 2016, avec des solutions graphiques amusantes.
On peut citer aussi ce travail conduit avec des itinérants pendant plusieurs mois en leur confiant des appareils photos pour faire découvrir leurs visions de la rue. Ceci résonne étrangement avec l'exposition présentée au même moment aux musées royaux des beaux-arts, avec l'exposition de Andres Serrano à qui une commande a été passée par l'institution : photographier des itinérants dans la capitale belge. Les photographies sont fort belles, comme toujours chez Serrano, avec des clichés à l'esthétique un brin publicitaire, qui peut faire penser aussi à Oliviero Toscani !

lundi 18 juillet 2016

Le Mima, pour Millennium Iconoclast Museum of Art

Encore un nouveau musée sur Bruxelles ! Initiative privée, cette ancienne brasserie de bières de Molenbeeck est reconverti en centre d'arts contemporains dédiés au Street art. Le MIMA est un beau lieu, même si son contenu est peu court au regard du prix d'entrée. Comme il se doit dans le milieu de l'art contemporain, tout est en anglais, mais on nous assure que les actions culturelles développées dans ce quartier difficile sont au rendez-vous... Des artistes américains y sont présentés jusqu'à fin aout, avec plus ou moins d'intérêt, et même s'il peut paraitre étrange d'enfermer dans des murs ce qui a pour vocation à investir l'espace public, le lieu est sympathique et on y comprend mieux les influences vers l'institutionnalisation du genre. Nous sommes curieux de voir comment le lieu évoluera de par sa programmation d'expositions à venir.

dimanche 17 juillet 2016

Michel François au domaine de Rentilly

Dans l'étrange pavillon empaqueté par Xavier Veilhan, le FRAC Ile de France a pour habitude de présenter une exposition par année. Pour cet été, c'est Michel François qui se voit confier les clés du château de Rentilly. Avec ses photographies transformées en affiches, l'artiste vise sans doute à démocratiser l'accès aux oeuvres, puisque chacun peut repartir avec l'une d'entre-elles et l'accrocher dans son environnement, maison, bureau, école... Il en faut par conséquent pour tous les goûts, et si c'est bien puisque chacun y trouve ainsi son compte, on pourra reprocher à cet éclectisme de laisser sur sa faim, car aucun parti pris véritable ne s'en détache. L'autre exposition présentée dans le domaine est le résultat de la résidence d'artiste de Dominique Ghesquière qui se joue des matériaux collectés et de l'inspiration rencontrée dans les promenades dans le parc. Il est surtout possible de venir profiter de ce bel espace, populaire, en cherchant un peu de fraîcheur aux abords de Paris.

samedi 16 juillet 2016

L'hybridité, comme avenir de la muséologie

Dans un de ces ouvrages remarqués, François Mairesse parle du musée hybride pour caractériser des modes économiques de gestion des lieux, essayant de caractériser des évolutions possibles pour l'institution. Concept intéressant, mais il nous semble que si l'avenir de l'institution passe par l'hybridité, ce n'est pas que par la gouvernance économique, mais par le fait que ce sont les activités qui se mêlent et que le métissage de celles-ci induit une rencontre des publics, tout en démultipliant les occasions de partage. Ainsi, ces nouveaux lieux que l'on a dit intermédiaires, friches culturelles, figurent l'avenir de l'institution culturelle dans son ensemble. En mêlant le spectacle vivant aux boutiques, les pratiques amateurs à la possibilité de venir faire son marché, ou au plaisir de promener ses enfants, le 104 a instillé cette figure au sein de l'univers parisien, tout comme le parc de la Villette est un autre lieu également stimulant. Les cinéma Utopia ont nourris également ce plaisir dans plusieurs villes. Ce sont à présent les expositions qui deviennent des lieux hybrides, ainsi le Grand train où l'on peut alterner la visite des séquences de l'exposition avec une halte dans un food truck, la sieste à l'ombre d'un jardin partagé aux emplettes dans une ancienne brocante, ou regarder une étape du tour de France avant que de reprendre sa visite un peu plus loin... Ces formes décloisonnées donnent des occasions de respiration, permettent l'hybridité des pratiques culturelles avec les autres sphères de la vie. Bref, un bel exemple de ces nouveaux lieux, si nombreux en Allemagne ou aux Pays Bas et encore trop rares en France.  

jeudi 14 juillet 2016

Metz : Entre deux horizons

Le titre est évidemment pertinent, puisque à l'orée de la ligne bleue des Vosges, Metz est bien placée pour proposer une exposition sur les avant-gardes allemandes et françaises. Avec des artistes que l'on connait mal en France, et qui sont en dialogue constant avec les courants artistiques connus à Paris, le Rhin apparait moins comme une frontière que comme un trait d'union. Les oeuvres du musée d'art moderne du Saarlandmuseum de Sarrebruck sont à découvrir jusqu'en janvier prochain au Pompidou Metz.   Des extraits de films captent aussi l'attention du visiteur d'une exposition divisée en quatre sections efficaces qui suivent la chronologie : Impressions, Tempête, Stupeur, Abstractions. Une belle exposition pour compléter une offre très attractive cet été au Pompidou Metz.

mardi 12 juillet 2016

La construction du mythe en direct

Ce n'est pas nouveau, le musée qui s'affiche volontiers comme scientifique a souvent participé par ses expositions à construire des mythologies en portant un discours soit disant objectif tout en construisant une intelligibilité du monde fort discutable. Les musées d'ethnologie sont depuis leur origine particulièrement en proie à cette tentation. On en verra un exemple avec l'exposition Jacques Chirac ou le dialogue des cultures présentée au Quai Branly actuellement. Panégyrique pour construire une histoire revisitée à la gloire du grand homme. Une relecture du XXè siècle nous est proposé dans laquelle Jacques Chirac devient à la fois grand intellectuel, grand esthète et homme particulièrement éclairé, sorte de génie transcendant le siècle. Un Victor Hugo contemporain en quelque-sorte. Tout ce qui est arrivé de bon est quelque part lié à son pouvoir, il faut dire qu'il en a concentré et monopolisé quelques-uns durant sa carrière politique !

dimanche 10 juillet 2016

Sublime : Metz et les tremblements du monde

Voilà une exposition qui porte bien son nom ! L'exposition Sublime, Les tremblements du monde, présentée au Pompidou Metz est non seulement très belle sur la forme, avec des oeuvres intéressantes, mais avec un propos intelligent, bien construit, engagé et utile. Une exposition comme il y en a peu, et telle que nous les aimons. Car les oeuvres ne sont pas instrumentalisées, comme il est parfois coutume de l'entendre, dès qu'elles sont mis au service d'un propos, mais elles prennent ainsi une véritable force, deviennent intelligibles et intéressantes. Comment notre rapport au monde, à notre environnement s'est transformé ? Comment la catastrophe de naturelle est devenue une production de l'activité humaine ? On pourra trouver que la fin de l'exposition demeure un peu en deça des urgences de notre époque, et qu'il y manque des oeuvres plus poignantes, mais on ne boude pas son plaisir sur l'ensemble. L'installation de Kawamata donne le ton et complète bien cette exposition.  A voir absolument avant le 5 septembre.

lundi 4 juillet 2016

Home Cinéma

L'exposition Home Cinéma qui vient de s'achever à la Gare Saint Sauveur à Lille était fort intéressante, dommage qu'elle ne soit pas prolongée tout l'été. Avec une vingtaine de propositions artistiques, il s'agit de revisiter la mémoire et l'histoire du cinéma, de notre rapport à l'image et de la manière de la construire. Des artistes comme Lauren Moffatt, Julien Maire, Guillaume Faure, Nicolas Bernier, Jim Campbell explorent chacun à leur manière l'histoire du cinéma et de son mode de fabrication. Pour se consoler, on pourra toujours voir Foot Foraine jusqu'au 6 novembre, exposition beaucoup moins intéressante, mais la nouvelle religion opium du peuple oblige même les artistes à s'y soumettre.