CayVpNAT7ml2gRzbwqbd/1MvPCt81BAtirczG/NTy3s= MuséoGraphie-MuséoLogie: juin 2014
La Formation en muséologie :

Vous êtes intéressés par une formation initiale ou par la formation continue en muséologie et muséographie ? La formation MEM : Master Expo-Muséographie, en conception des expositions de l'Université d'Artois est faite pour vous !

Voir les renseignements :

ou sur le site de l'Université : (document à télécharger colonne de droite) ou sur ce lien.

Master MEM

lundi 30 juin 2014

Anne et Patrick Poirier : Exercice de mémoires

Nantes, et plus spécialement le musée des beaux-arts (qui se métamorphose en musée d’arts pour une réouverture en 2018) donne à Anne et Patrick Poirier de beaux espaces pour des propositions d’expositions démultipliées et complémentaires. En puisant dans les fonds du musée des beaux-arts, mais aussi du museum d’histoire naturelle, les deux artistes investissent plusieurs lieux, pour jouer des jeux de rémémoration, interpeller le visiteur par touches sensibles et subtiles, du Lieu Unique où les odeurs sont autant de réminiscences, au Passage Sainte-Croix avec des représentations de femmes dans l’art (même si deux oeuvres s’invitent en toute incongruité), et surtout Phantasma dans un curieux Temple du goût, hôtel particulier investi pour l’occasion. A voir aussi à la Maison régionale de l’architecture, Amnesia. Le projet Curiositas flirte avec une archéologie du quotidien, un jeu où l’autobiographie interpelle les propres souvenirs du visiteur, susceptible de projeter ses propres fantasmes mémoriels. Comme un poème, plutôt qu’une démonstration, car les thèses suivies sont assez faibles, l’exposition est un jeu de clin d’oeils

samedi 28 juin 2014

à Nantes, l'expo, c'est d'abord dans la rue

Le Voyage à Nantes, c’est parti ! Cul par dessus tête, c’est la première impression qui se dégage lors de l’arrivée à Nantes, avec les interventions de Quentin Faucompré, Pascal Lebrain et Olivier Texier. Voilà qui fait se rejoindre arts plastiques et arts de la rue, au final arts dans l’espace public. Les enseignes revisitées, les rues sans dessus-dessous, et aussi quelques installations, comme celle de Vincent Mauger, très belle oeuvre, mais qui n’a pas pris en compte la réalité de l’espace public et de ses contraintes visiblement, et qui se voit par conséquent entourée de vilaines barrières pour en barrer l’accès... Une sculpture très laide de Aida Makoto et des installations avec le concours des espaces verts de la ville, de Patrick Dougherty ou encore dans le jardin botanique des métamorphoses amusantes pour petits et grands, signés Claude Ponti. Il y a en a pour tous les goûts ! Dommage que l'application smartphone ne soit pas top et ne remplace pas le guide papier, mais c'est une belle prise de contact avant que de rentrer dans les expositions... 

mardi 24 juin 2014

Après le printemps, Toulouse en art

Des propositions du Festival international d’Art de Toulouse qui vient de se terminer, nous retiendrons peu de choses, car l’ensemble laisse une impression mitigée, avec des choses intéressantes, mais assez disparates. Même si le travail méticuleux et titanesque de Franz Gertsch présenté aux Abattoirs est conséquent, le résultat laisse un peu froid, et la démarche de Susan Hiller sur les langues en voie de disparition plus interpellante. Quand aux travaux de Thomas Huber à l’Espace EDF, rien ne nous détourne d’un site qui se visite d’abord pour lui-même, la centrale Bazacle. Les propositions de Marie Cool & Fabio Balducci à la Galerie du Château d’eau sympathiques mais un peu courtes et des deux expositions présentées dans les anciennes chapelles de l’Hôtel-Dieu, c’est surtout celle de Georges Jeanclos qui émeut, alors que Elsa Sahal laisse dubitatif. 
En marge, c’est au Pavillon Blanc de Colomiers que l’on pourra découvrir L’art qui prend l’air avec un Julien Berthier provocateur de l’espace public, interpellant avec humour le passant pour le convertir en visiteur. A voir jusqu’au 14 septembre pour ces interventions.


vendredi 20 juin 2014

Lucie et George Orta

Etranges propositions parfois, en triptyque, avec Food / Water / Live puisque la nourriture, l’eau et la vie au pôle avec le projet Antartica partagent l’espace et l’attention des deux artistes. Comme toujours avec Lucie et George Orta, il s’agit d’un art relationnel, puisque c’est ce que provoque l’art comme occasion de partage et comme reliance qui motivent les démarches. Certaines pièces sont plus savoureuses que d’autres, et l’on prend du plaisir de toute façon à participer d’un art militant, concerné et qui cherche à faire prendre conscience de la situation dramatique de notre planète pour inventer de nouvelles utopies. Certes, ce n’est pas avec l’art que l’on sauvera le monde, mais il peut toujours au moins nous consoler de la perte. Dommage peut-être que les artistes ne travaillent pas davantage avec les données scientifiques, cela pourrait innerver leur travail et le rendre plus profond. A voir au Pavillon Paul Delouvrier sur le parc de la Villette. 

mardi 17 juin 2014

D’écran en écran, le visiteur chemine

Nous nous réjouissions de visiter l’exposition Bill Viola au Grand Palais et nous avons été heureux, mais un brin déçu quand même ! Peu d’oeuvres plus fortes, ou aussi fortes que celles déjà vues précédemment dans l’exposition de la collection Pinault au Tri Postal à Lille, ou encore la formidable installation qui nous avait marqué dans La Beauté en Avignon. Plus encore, nous n’avons pas été toujours convaincu des mises en espace, ne consacrant pas toujours une force particulière aux oeuvres. Malgré tout, ne boudons pas notre plaisir d’une visite qui fut longue et agréable, à un créneau peu fréquenté ! Une escapade pour oublier l’heure et le temps qui passe et plonger dans des images fascinantes. 

vendredi 13 juin 2014

Drôles d'oiseaux

L’exposition Oiseaux présentée au Muséum d’Histoire Naturelle de Genève est pleine d’astuces, d’idées sympathiques et de surprises. Une exposition agréable comme on aime à en voir, simple et efficace. Pas une avalanche d’informations, mais juste ce qu’il faut pour surprendre et pour piquer la curiosité, pour donner envie de savoir mais aussi de s’extasier devant les beautés dévoilées de la nature. La danse des oiseaux de paradis de Nouvelle Guinée est par exemple étourdissante, mais ce sont aussi des jeux et des ateliers de construction de nichoirs pour sensibiliser autrement, et une très belle scénographie pour présenter les ailes et les oeufs, ou encore un malicieux tribunal pour juger la colombe et le corbeau !  Malgré les contraintes de l’espace d’exposition, coincée sur plusieurs étages dans les escaliers, l’envol est malgré tout possible pour le visiteur, même si Icare demeure au rez-de chaussée et les rois du vol bien au-dessus dans les étages ! Pleine d’humour, comme savent le faire les Suisses dans leurs expositions, c’est une exposition qui pourrait avantageusement itinérer dans les muséums en France...

lundi 9 juin 2014

Réenchanter le monde

Très belle exposition, simple et économe en matériaux, mettant en oeuvre les principes de l'écoconception, mais fort dense en perspectives et réflexions. Abondance d'utopies, avec des projets architecturaux et urbanistiques dans le monde entier, conduits pour des motifs différents, partageant tous une vision et des principes pour un monde plus humain. Réenchanter le monde, présentée à la Cité de l'architecture et du patrimoine, permet au visiteur de prendre le temps de se poser, d'écouter de nombreux témoignages présentés sur des tables nourris d'audiovisuels, et de découvrir des projets classés selon les grands axes théoriques que les 40 lauréats du Global Award for Sustainable Architecture ont identifié dans le domaine des mutations écologiques, urbaines, énergétiques, industrielles... Signée par Marie-Hélène Contal, cette exposition est accompagnée d'un catalogue permettant de conserver une trace de toutes ces expérimentations. Autres expositions à voir à la Cité, l'exposition Proximité(s) offerte gratuitement dans un hall qui cherche à faire venir un nouveau public, tandis que l'exposition Architecture en uniforme explore les propositions réalisées durant la seconde guerre mondiale alors que les villes bombardées sont conduites à se reconstruire dans la précipitation.

samedi 7 juin 2014

Great Black Music : une exposition épanouissante

Très beau voyage et agréable et instructive exploration musicale dans l'exposition Great Black Music de la Cité de la Musique, du jazz aux musiques actuelles en passant par les explorations du rock et des musiques métisses du monde entier. Ce n'est pas seulement la musique qui est exposé, mais c'est une très belle occasion de relire l'histoire du XXème siècle avec des mises en contexte, des explications sociologiques, politiques... Bref, une exposition intelligente et sensible. Le temps file et l'on peut rester toute une demi-journée dans cette exposition avec un immense plaisir. Une exposition sans objet de collection ou presque, témoignant que l'exposition n'en a pas nécessairement besoin quand son discours est construit et cohérent, car les rares objets sont totalement superfétatoires, du fait d'une production audiovisuelle extraordinaire. Bel exemple aussi de mise en exposition du patrimoine immatériel. Une recherche musicale, mais aussi iconographique étourdissante qui a du donner du fil à retordre aux juristes pour négocier les droits (et l'on serait curieux de disséquer les coûts de production de l'exposition, les droits devant y prendre une grande place sans doute). Cette exposition témoigne que l'exposition est un media en soi qui n'est pas inféodé au patrimoine, c'est celui-ci qui la sert, du moment qu'un véritable discours préexiste. Notons que le visiteur peut faire sa play liste en cheminant dans l'exposition, au grès de ses découvertes et retrouver ensuite les références listées. Même si le dispositif est pertinent, il est un peu frustrant car on aimerait pouvoir retrouver directement la musique entendue une fois sorti de l'exposition !

vendredi 6 juin 2014

Pour la destruction des collections !

Voilà une belle idée que de détruire la sculpture de Poutine au musée Grevin, comme une Femen l'a apparemment fait ce 5 juin, selon Le Point, alors que ce sale type était reçu avec les honneurs de la République sous les dorures de l'Elysée. Pour une fois on pourra se réjouir de la destruction de collections ! Car passe la honte pour le musée Grevin d'exposer n'importe quoi et de rendre ainsi hommage à quelqu'un qui cautionne les assassinats politiques, le massacre d'innocents, qui enferment les Pussy Riot et dit haut et fort sa haine des femmes et des homosexuels, mais la honte de le recevoir en France devrait nous pousser à être tous dans la rue pour en dénoncer les exactions, faute d'avoir le courage de celle qui l'a symboliquement mis à mort dans un attentat digne d'une performance surréaliste.