CayVpNAT7ml2gRzbwqbd/1MvPCt81BAtirczG/NTy3s= MuséoGraphie-MuséoLogie: juillet 2013
La Formation en muséologie :

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Master MEM

mardi 30 juillet 2013

In Secta

Le Festival de Chalon dans la rue vient tout juste de finir et une fois n'est pas coutume nous pouvons présenter sur ce blog non une exposition, mais un spectacle. Celui-ci est dans la lignée des spectacles jouant de l'effet de collections, des visites guidées ou des musées, en les tournant souvent en dérision, nous en avions proposé une recension dans un numéro de la Lettre de l'OCIM.
Le cabinet de curiosité que propose la Compagnie Des Femmes à barbe est bien intriguant. La compagnie ayant eu l'opportunité d'acheter une ancienne collection médicale à visée pédagogique la détourne comme il se doit pour s'inscrire dans une tradition foraine un peu oubliée. Cette collection rend pourtant compte de la frontière peu évidente entre les collections d'études et les présentations utilisées dans les expositions foraines pour jouer du sensationnel. Le film Venus noire, sur la Vénus Hottentote en rendait déjà compte, les collections ayant souvent transité d'un univers à l'autre. Nous avions rappelé, avec François Mairesse dans Expoland, la destinée de ces collections médicales, telle celles dévolues au musée forain du docteur Spitzner.
Il s'agit ici d'une collection que n'aurait pas dédaigné Krafft-Ebing pour écrire son Psychopathia Sexualis, car les cires prennent le sexe pour objet, sous toutes ces formes pathologiques. La compagnie les présente en jouant de la répulsion fascination que représente également les insectes pour induire une distance, et les accompagne également de lectures de lettres de confession... Entre 1925 et 1943 l'abbé Violet reçoit en effet des courriers particuliers, concernant la sexualité, correspondance dans laquelle la compagnie puise pour mettre en scène les cires anatomiques. N'en disons pas davantage, c'est une manière habile d'interroger les effets de la religion chrétienne sur la sexualité occidentale.
Voir quelques passages ici.

jeudi 18 juillet 2013

Nuages sur Arles

Non ce n'est pas mauvais temps, mais on comprend les gens du sud : un ciel toujours bleu c'est fatiguant. C'est si beau les nuages. Le rêve ne commence t-il pas en les regardant, "la tête perdue dans les nuages"... L'art ne surgit-il pas de ces imaginaires nébuleux ? Comment se répondent les visions ? Les ciels chargés de la peinture flamande évoquent d'autres ciels que ceux de Tiepolo. Sans doute cela a t-il inspiré Michèle Moutashar, commissaire de l'exposition Nuage (au singulier) qui se tient au musée Réattu à Arles jusqu'au 31 octobre prochain. Très belle exposition qui propose une déambulation thématique et c'est ainsi que l'art contemporain prend toute sa force, en dévoilant des approches différentes, complémentaires et singulières sur un même sujet. Nous avions eu grand plaisir, il y a longtemps, à visiter une exposition sur les insectes, et le plaisir est ici retrouvé. Avec plus de cinquante artistes exposés sur plus de 1000 m2, l'exposition offre un beau moment.

mardi 16 juillet 2013

Le repas des Gaulois

Exposition modeste mais qui permet de maintenir une activité au musée d'Amiens durant une période des travaux qui s'éternise parait-il depuis 1987... aucune date de réouverture ferme ne semblant de mise pour le moment (peut-être en 2014 ?), ni pour le Musée de Picardie ni pour le musée de l'Hotel de Berny. Le visiteur verra par conséquent bien peu de peintures, celles du Grand salon, et se contentera d'une très belle galerie de sculptures et des collections archéologiques au sous-sol. L'exposition A Table ! Boire et manger en Gaule du nord est assez minimaliste, présentant les ustensiles retrouvés et quelques victuailles possibles. Les textes, mal disposés, proposent au visiteur de découvrir le rapport des Gaulois au-delà des stéréotypes habituels hérités des lectures d'Astérix ! Le menu est quand même un peu maigre et le visiteur de musée a bien peu à se mettre sous la dent, car ce n'est pas, dans la même ville, la maison-musée Jules Vernes qui permet de tellement se rattraper. (Notons l'interdiction de photographies qui est faite aux visiteurs, sans justification satisfaisante, les collections étant tombées dans le domaine public depuis longtemps).

dimanche 14 juillet 2013

La Femme crocodile

Présentée vivante est le titre d'une exposition (?), du moins d'une installation d'objets dans une pièce obscure, au coeur du centre de conservation et de ressources, lieu de réserve des collections du MUCEM, à deux pas de la Friche de la Belle de Mai. L'exposition est étrange puisque l'on ne sait pas très bien ce qu'à prétendu faire Jean Blaise, le commissaire invité. Curieuse installation que l'on verrait avec plaisir dans un festival d'art de rue (on en a déjà vu beaucoup de ce type là), mais c'est franchement difficile de demander au public de se déplacer jusque-là juste pour ça ! D'autant que le site était fermé, malgré les horaires affichés et que les visites mentionnées dans le programme n'étaient pas encore mises en place lors de notre passage ! En insistant, nous avons pu malgré tout rentrer et se consoler en regardant le bâtiment original de Corinne Vezzoni. Difficile malgré tout de rester très longtemps pour écouter le texte de Joy Sorman qui passe en boucle dans la salle, car les curiosités sont au final assez limitées, même si cette femme-crocodile digne de Barnum est intrigante. Le lieu dédié à l'expérimentation expographique est en soi une bonne chose, mais fallait-il le faire dans cet endroit qui risque assez vite de devenir désert ?

samedi 13 juillet 2013

Métamorphoses des musées de société

Tenu en 2011, le colloque international organisé à Marseille par le MUCEM pronostiquait la métamorphose du musée, que met désormais en oeuvre le tout nouveau musée qui vient d'ouvrir ses portes. La publication de l'ouvrage, Métamorphoses des musées de société, sous la direction de Denis Chevallier avec la collaboration de Aude Fanlo, regroupe un trentaine de contributeurs sur les crises de ces musées, les apports du numériques, la question des publics, et le rôle des musées dans la cité. Un bel ouvrage, publié à la Documentation française, où alternent les articles de fond et des contributions courtes de professionnels sur tel ou tel sujet.

jeudi 11 juillet 2013

Evidemment le MUCEM

Il est là, on l'attendait tant, que l'on ne peut que se réjouir. On a vu et revu l'architecture de Ricciotti, sous tous les plans dans les médias, et c'est évidemment inévitable car le bâtiment, son emplacement, sa force est manifeste. Il n'est pas trop faux de prétendre que le MUCEM sauve l'opération Marseille 2013.  C'est le fait marquant qui s'impose. Très beau lieu dans lequel il sera certainement fort agréable de travailler. De ce fait, les expositions sont un peu occultées tant on a envie d'abord de prendre le temps d'apprécier le site. C'est ce que font beaucoup des visiteurs qui traversent le lieu, viennent découvrir le fort St Jean, magnifiquement réhabilité et la terrasse panoramique. La résille de béton est parfaitement méditerranéenne, d'un bel effet, même si on ne peut s'interroger sur la manière dont la structure va vieillir. Nous reviendrons ultérieurement sur les expositions, notamment permanentes, les deux expositions temporaires sont, elles, très différentes, et tiennent la route. Plus classique pour Noir et Bleu, un rêve méditerranéen et plus audacieuse pour Au bazar du genre. Cette dernière est salutaire et il est heureux d'ouvrir en évoquant un sujet aussi important en méditerranée. Même si on est loin de l'analyse du machisme et de sa déconstruction, la question est posée de la construction culturelle du genre. Etant donné les polémiques que l'on a pu entendre depuis deux ans, le sujet n'est pas superflu. Enfin, signalons une exposition dont François Cheval est le commissaire, Les choses de ce côté du monde, de photographies contemporaines, qui retiendra également l'attention.

lundi 8 juillet 2013

Frontières Dedans / Dehors

L'exposition Frontières Dedans / Dehors présentée à la Friche de la Belle de Mai à Marseille explore les limites, et pour ce faire développe un intéressant travail d'actions culturelles, notamment avec les détenus de plusieurs maisons d'arrêt, dont celle de Marseille, Milan et Barcelone. Mais ce sont aussi des créations partagées avec ceux du dehors, et avec des artistes. Lieu de rencontres et de métissages, les expositions réalisées sont l'occasion de dialogues multiples. En faisant travailler sur un fond d'archives de l'INA, l'exposition composée de vidéos propose ici des visions subjectives, des histoires de vie, des recompositions... Projet monté par l'association Lieux fictifs, l'opération est un bel exemple d'action culturelle et très émouvante à visiter. A voir Images en mémoires, images en miroir : plus d'infos sur le site de l'association.

vendredi 5 juillet 2013

Sculptures vivantes

Belle vidéo pour compléter l'exposition Rodin. La Lumière de l'antique, présentée par le musée départemental de l'Arles antique, exposition qui démontre les influences des sculptures antiques sur le maitre. Vidéo en trois ensembles très hétérogènes, et signée par la compagnie du théâtre équestre le Théâtre du centaure. Nous avions aimé leur Macbeth et surtout Les Bonnes de Jean Genêt il y a quelques années, aussi nous avons le plaisir de les retrouver dans le cadre de Marseille 2013 pour TransHumances, et ici plus précisément sur une commande inspirée d'une sculpture de Rodin. Ce centaure se promène de Paris à Arles, avant de s'incarner en une belle femme-cheval qui part à l'assaut de la Camargue, telle une figure mythologique. Dommage que certaines images soient moins réussies car l'ensemble est magnifique, comme l'est également la danse de l'homme-cheval se coiffant de la queue fournie de l'animal pour s'en faire des cheveux. Le musée présente les trois vidéos dans des conditions déplorables, que ce soit en qualité d'images, de sons, d'obscurité de la salle, de confort des visiteurs... c'est idiot car ce complément de l'exposition n'est pas le moins intéressant de l'ensemble. L'exposition étant par ailleurs très belle.