CayVpNAT7ml2gRzbwqbd/1MvPCt81BAtirczG/NTy3s= MuséoGraphie-MuséoLogie: avril 2011
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mardi 26 avril 2011

Sacré sciences !

Le muséum de Neuchâtel propose Sacré Science ! avec pour sous-titre Croire ou savoir, une exposition consacrée par conséquent aux croyances. L'exposition débute par une immersion dans un royaume d'illusions et de formes évanescentes évocatrice de la prise de contact de l'homme avec l'univers. Comment s'y retrouver ? Se donner des motifs d'explication par la croyance avant que de mettre en ordre, de mesurer, de comprendre... Les salles suivantes s'attardent donc au moyen de petites manips sur la compréhension de phénomènes physiques. Un café du commerce avec l'acteur fétiche du muséum, - qui figure désormais dans toutes les
expositions, ce qui enlève tout effet de surprise -, propose de petites fictions pour mettre en question les affirmations qui se veulent scientifiques et qui ne sont souvent que scientistes. Ainsi les OGM, le nucléaire... en prennent pour leur grade, la manière de tourner celui qui conteste en dérision est-il le seul moyen pour le musée de faire entendre une parole critique ? Il est vrai que bien peu de lieux osent encore aller sur le terrain de la mise en cause des affirmations des experts, cependant ramener l'opposition au café du commerce est pour le moins ambivalent. De même que l'on reste sur sa faim dans la dernière salle, qui se contente de mettre en écho les croyances de toutes sortes, en laissant le visiteur se débrouiller avec tout ce fatras, dans lequel se mêle charlatanisme et approches plus crédibles. Une exposition qui donne un certain goût d'inachevé.

mercredi 20 avril 2011

Les dinosaures et les modernes

Les modernes ne sont pas là où on les attend, les dinosaures non plus ! Orsay symbolique de la peinture avant-gardiste (même si le musée a réhabilité depuis avec raison ses pompiers), s'est embourbé dans une posture intenable. A l'heure où l'on traite dans tous les colloques de muséologie du visiteur acteur, du participatif et du collaboratif, on le sait, le musée d'Orsay a décidé d'interdire la photographie dans ses espaces (au moment même où le Quai Branly y renonçait !). Les arguments pour le moins spécieux sont d'ailleurs mobilisés ici où là dans un sens où dans l'autre, les surveillants se trouvant largement instrumentalisés. Les dinosaures ne sont donc pas là où on les attendait, à savoir les muséums ! C'est ce que nous prouve le muséum de La Rochelle, petit bijou de musée, qui lance l'opération : Clichés ? Le Muséum photographié. Un groupe d'étudiants est invité à mettre en scène sa vision du musée ! Mais que l'on ne se méprenne pas en proclamant qu'il s'agit là d'un muséum... il se trouve que le musée des beaux arts de Dijon a eu justement la même idée !!! Décidément, il semble que faire confiance aux visiteurs candides pour donner une vision subjective du lieu est dans le vent. A quand un atelier proposé par le musée d'Orsay ? !!!

vendredi 15 avril 2011

Turak à Lyon

Drôle d'expo au musée Gadagne de Lyon avec les créations de la compagnie de Michel Laubu, la compagnie Turak Théâtre. Nous avions aimé leurs spectacles délirants dans différents festivals de rue, et l'exposition de ces petites créations dans "Appartement témoin" est des plus savoureuses. Parodie d'art brut qui n'est pas sans évoquer bien sûr le travail d'Opus, avec son Conservatoire des curiosités ou le Musée Bombana de Kokologo ou de la compagnie des Vernisseurs avec son Musée de Monsieur P. Bien sur chaque compagnie a son univers propre, très bricolé pour ce qui est de cette installation, et c'est ce qui fait son charme (pour en comprendre l'esprit, il faut absolument visiter les sites internet de ces compagnies qui sont des petits bijoux). Par cette installation, le musée historique de Lyon a le courage de surprendre, cela fait du bien au sein d'un musée qui manque totalement de fantaisie.


lundi 11 avril 2011

Portraits de la pensée

Très beau projet d'exposition au Musée des Beaux Arts de Lille : rendre compte visuellement de la pensée, une gageure ! C'est au travers d'une série de portraits de Velasquez, Ribera et Giordano que l'on prend la mesure de l'intentionnalité du peintre : faire ressentir à son spectateur l'intensité dans lequel est plongé l'homme perdu dans ses pensées. Le philosophe est alors le sujet le plus approprié et la rédécouverte de l'antiquité sert de prétexte. Platon, Héraclite, Démocrite offrent la possibilité de mille variations pour l'imagination du peintre. Mélange de vision de l'histoire plongée dans les codes et les attributs du XVIIème siècle, les allers-retours sont impressionnants, de même que les jeux d'influence entre le siècle d'or espagnol et les peintres d'Italie ou des Pays Bas. L'exposition est simple dans sa présentation, concentrant les regards vers les oeuvres mises en confrontation. Les peintures sont du reste inégales, mais ce qui compte c'est avant tout le sujet pour le propos de l'exposition, c'est ce qui intéresse, plus que la technique. Le choix de mettre très peu de médiation en salle est compensé par un très beau petit livret que le visiteur peut conserver en souvenir, une option au final très pertinente. L'ajout d'une installation contemporaine de Bill Viola au centre de la pièce est sympathique, mais nous avouons que même si nous aimons habituellement cet artiste, nous n'avons pas bien compris son intérêt. Cette exposition est à découvrir jusqu'au 13 juin.

jeudi 7 avril 2011

Tous cannibales !

"Au bout du compte , on nous élève pour nous becter !", dixit Léo Ferré. "Alors bectons !". Tous cannibales donc. Manger l'Autre pour se l'approprier, pour le neutraliser, pour s'investir de sa puissance, les raisons pour lesquelles la société a recours au cannibalisme sont diverses. Le MEN avait exploré cette piste version philo-anthropologique, et c'est en ce moment la Maison Rouge qui aborde la question. Et Dieu sait si depuis Goya l'idée a hanté les imaginaires des artistes. L'exposition présentée à la Fondation Antoine de Galbert fait dialoguer les oeuvres de toutes les époques, et bien évidemment donne la parole aux plus contemporaines. Nous n'avons pas toujours compris tous les rapprochements, mais il y a de belles propositions, de quoi faire frémir ! La commissaire : Jeanette Zwingenberger a fait de belles sélections et le parcours "délicieux" rencontre un beau succès. La revue Art Press publie un numéro spécial pour l'occasion.

mardi 5 avril 2011

Histoire de Strasbourg : partie 1

Nous attendons avec impatience la seconde phase prévue pour 2013 du musée historique de Strasbourg, elle traitera de la période contemporaine, la plus captivante sans doute. Car c'est ce qui sera le plus épineux à traiter. Pour la première partie, le musée se tient à mi-chemin entre Nantes et Lyon en quelque-sorte : c'est plutôt réussi, et même si ce n'est pas aussi enthousiasmant que le Château des ducs de Bretagne, cela n'est pas aussi catastrophique que le musée de Gadagne. Dans la lignée des musées d'histoire, Strasbourg vaut le détour. En effet, il y a un effort ici de mise en discours et de problématisation. Surtout, la prise en compte du visiteur avec des tentatives d'interactivité et de jeux éducatifs sont plutôt convaincants. En revanche, on ne sait pas comment il est encore possible de faire le choix des audioguides à infra-rouge, c'est une aberration muséographique ! Il ne faut vraiment pas s'intéresser aux comportements des visiteurs pour choisir une technique aussi stupide ! La scénographie québecoise est certes un peu attendue et pas toujours très belle - ce n'est du reste pas sans rappeler l'Historial de Vendée par certain côté -, mais elle fonctionne plutôt bien. Le multimédia sur le plan relief fait son effet, même si cela ne mange pas de pain en terme de contenu. Bref, on attend la seconde partie, car pour l'heure la fin est un peu abrupte !

samedi 2 avril 2011

Des déchets au musée

Waste Land : avec pour sous-titre De la poubelle au musée, voilà un film bien singulier réalisé par Lucy Walker. On découvre au Brésil la plus grande décharge du monde et les milliers de travailleurs qui viennent improviser un recyclage que la société n'a pas su organiser. Cette banlieue de Rio de Janeiro est terrible, et c'est avec un grand courage que Vik Muniz, artiste de son état, dont la spécialité est de recycler les déchets en oeuvre d'art va s'immerger dans cet environnement durant trois ans. Il y découvre et il y fait se révéler des personnages attachant. Il construit avec eux une oeuvre participative des plus pertinentes. Les catadores réinventent leur vie par leur implication et par les effets de cette action artistique, qui porte en elle-même son action culturelle. C'est un très bel exemple de ce que l'action artistique et culturelle peut porter d'espoir et d'humanisme. Les oeuvres étonnantes (on peut voir une oeuvre de Vik Muniz en ce moment à la Maison rouge à Paris) sont vendues en galerie et se retrouvent dans les grandes collections.

A voir au cinéma et avant la présentation sur : http://www.wastelandmovie.com/