CayVpNAT7ml2gRzbwqbd/1MvPCt81BAtirczG/NTy3s= MuséoGraphie-MuséoLogie: septembre 2008
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samedi 27 septembre 2008

Voir le muséum de La Rochelle


Belle réalisation expographique, le muséum de la Rochelle est une heureuse surprise dans le paysage des muséums. Du reste le nouveau musée invite à une découverte des milieux et des espèces, avec le déploiement de discours modernes, mais tout en conservant l'esprit du muséum, tel qu'on se le représente généralement, avec ses accumulations, ses objets phares et ses monstres. La restauration du célèbre cabinet de curiosité Lafaille n'est pas la seule merveille du site. Le musée réserve aussi des surprises pour le grand public : ainsi une grande partie du lieu est consacrée à la mise en valeur de très belles collections ethnographiques, d'une richesse étonnante.
Les choix muséographiques sont pour l'ensemble du musée audacieux, ainsi la volonté de proximité et d'intimité avec les espèces présentés dans la partie d'histoire naturelle ne sont sans doute pas faciles à gérer avec les groupes, les animaux étant à portée de main, mais il est indéniable que la faible mise à distance apporte aussi convivialité et qualité de visite pour le passionné. Les multimédias sont certes encore en maintenance, peu de temps après l'ouverture, car il faut comme souvent un certain temps « de rôdage », on notera surtout leur qualité pour le contenu et l'intérêt qu'ils suscitent. Un lieu bien agréable, à l'image de la ville.

mardi 23 septembre 2008

Perec et Nantes

Le musée des beaux arts de Nantes propose une exposition, au demeurant fort belle, d'art contemporain, sous l'intitulé alléchant « L'Art contemporain de Georges Perec ». Sans vouloir jouer les rabats-joies, on se demande si on ne pourrait pas remplacer Perec par un de ces contemporains sans rien changer à l'exposition. En effet, le visiteur devra chercher par lui-même les relations, et se précipiter en librairie ou en bibliothèque pour découvrir Perec s'il ne le connaît pas avant sa visite ! Encore une manière pour le musée de ne s'adresser qu'aux pairs bien informés et d'exclure ceux qui ne sont pas du sérail. Les cartels qui accompagnent les œuvres peuvent du reste être remisés avec l'œuvre et resservir lors de la prochaine exposition, puisqu'ils n'évoquent pour la plupart aucunement Perec, mais seulement l'histoire de l'œuvre elle-même. Bref, de là à dénoncer l'instrumentalisation de Perec il n'y a qu'un pas. On ne boudera pas son plaisir néanmoins en découvrant quelques pièces fort intéressantes. Ainsi, le maniaque des musées appréciera particulièrement de Kit Rangera, La Commode rétrospective (1995), qui dévoile dans un meuble tiroir une collection de maquette d'expositions. Une bien belle idée.
Exposition à voir jusqu'au 12 octobre.

jeudi 11 septembre 2008

"Le Cabinet des merveilles de Monsieur Wilson"

« Le monde ne périra pas par manque de merveilles, mais par absence d'émerveillement », cite l'ouvrage dans sa postface. Bien étrange ouvrage que ce récit traduit de l'américain, de Lawrence Weschler, qui nous invite à visiter une sorte de cabinet de curiosité moderne dans la banlieue de Los Angeles. Objets improbables qui tous portent des significations, souvent cachées, que son possesseur se trouve du même coup en puissance de révéler. Le visiteur peut s'éblouir de  l'incongruité de  « ces vraies choses », et le dialogue s'instaurer... Fiction et science sont, on le sait, souvent entremêlés, et la littérature en saisit l'expression. L'ouvrage invite à explorer les limites parfois tenues entre le cabinet des merveilles et le muséum d'histoire naturelle, entre l'objet inouïe et la chimère, entre l'art de la simulation et la créativité, l'art brut n'est jamais loin qui invente des mondes impensables... En quelque sorte ce musée extravagant est la figure de milliers de musées plus modestes, qui sont en eux-mêmes de véritables oeuvres d'art désirées et mises en scène par leur concepteur, collections prestigieuses ou modestes qui sont l'occasion de révéler un intérieur, d'inviter à une exploration sensuelle par l'objet mis en représentation et placé en interaction avec d'autres. Fascination que nous éprouvons et pour laquelle nous sommes prêt à toutes les folies, la chambre des bizarreries à un étrange appel érotique. Il excite notre désir de voir et d'imaginer, pour notre plus grand plaisir. 

Pour ceux qui voudront en savoir plus sur les cabinets de curiosité dans une approche plus scientifique, signalons ce site de recensions et d'études proposées par des chercheurs de l'université de Poitiers, il invite à un voyage européen sur le genre avec une série d'articles :  

http://curiositas.org/

vendredi 5 septembre 2008

Les expositions imaginaires du louvre

Le Louvre a eu une idée géniale, et comme souvent , elle est forte parce qu'elle est simple dans son concept. Il s'agit d'expérimenter virtuellement l'histoire de la muséographie. Imaginez ce qu'était l'accrochage du Louvre au début du XIX siècle, puis pendant les salons, à la fin du siècle, ou après la seconde guerre mondiale... Imaginez de visiter virtuellement ces espaces. Il est certain que la chose ne serait pas appréciée des seuls muséologues, mais que tous ceux qui aiment les musées pourraient s'en émerveiller.
Pour le moment, il s'agit de « visiter » une salle du Louvre dans son état de 1913, l'actuelle salle des bronzes de Sully. La collection léguée par Louis la Caze de 177 tableaux est à présent dispersée dans l'ensemble du Louvre (si ce n'est pas demain à Lens, voire à Abou Dhabi...). Il est donc possible de « visiter » cette exposition dans son état d'accrochage de l'époque. La technologie devient ainsi un vrai plus culturel et pédagogique pour conserver une trace virtuelle des anciens états du musée. Ajoutons bien sur que chaque tabeau est « cliquable » et fait apparaître une notice. Bravo pour cette première proposition, on espére qu'elle fera des petites soeurs.
http://www.louvre.fr/llv/dossiers/liste_ei.jsp?bmLocale=fr_FR

lundi 1 septembre 2008

L'Esprit d'Emile Cohl à Annecy

Très belle exposition présentée par le musée château d'Annecy, qui affirme ainsi un partenariat stimulant entre les structures culturelles de la ville. Rappelons qu'Annecy accueille chaque année le festival du film d'animation, référence majeure dans le domaine. Le musée complète le positionnement d'Annecy dans le domaine en présentant cette grande exposition sur un des pionniers du film de genre, inventeur en quelque sorte du mélange du dessin d'animation et des images réelles, très moderne dans le style. Emile Cohl est méconnu, et il est intéressant de découvrir son passage de la caricature et de la presse au monde de l'image en mouvement, mais aussi de l'imaginer précurseur de certaines formes de bandes dessinées. L'exposition conduit progressivement aux descendants qui ont en quelque sorte repris l'héritage à leur compte. 

Attention, l'exposition est en deux parties, l'entrée n'est pas évidente, c'est vite arrivé de la faire à l'envers ! Ne manquez pas non plus le faux documentaire de Pierrick Sorlin sur l'art en espace public à Nantes, un petit complément décalé vis à vis de l'expo, mais un clin d'oeil ironique surprenant. A voir avant le 30 octobre. Présentation en pdf de l'exposition ici