CayVpNAT7ml2gRzbwqbd/1MvPCt81BAtirczG/NTy3s= MuséoGraphie-MuséoLogie: 2012
La Formation en muséologie :

Vous êtes intéressés par une formation initiale ou par la formation continue en muséologie et muséographie ? La formation MEM : Master Expo-Muséographie, en conception des expositions de l'Université d'Artois est faite pour vous !

Voir les renseignements :

ou sur le site de l'Université : (document à télécharger colonne de droite) ou sur ce lien.

Master MEM

lundi 31 décembre 2012

Les voyages forment les étudiants !


S’il ne tenait qu’à nous et sans les contraintes académiques françaises qui imposent aux formations universitaires des maquettes quadriennales, des ECTS, des jurys de semestre et autres évaluations bureaucratiques, nous développerions plus encore une formation composée de projets, d’exercices in situ, de commandes institutionnelles, d’interventions et de rencontres, ainsi que de voyages sur sites. Car c’est bien là que la formation pour un professionnel de la culture nous semble la plus opérante, dans ce compagnonnage de chaque instant, dans cette incarnation, et non pas dans la compilation de cours mâtinés au mieux d’un stage de fin d’année plus ou moins bien préparé. Cela ne suffit pas à notre goût à métamorphoser un diplôme en formation professionnelle... Pour cette raison, les explorations en Master Expo-Muséographie nous ont conduit pour cette seule fin d’année 2012 du musée d’Ypres, In Flanders Fields en Belgique au musée d’Ethnographie et au Laetenium à Neuchâtel, à l’Alimentarium à Vevey, à la Fondation Claude Verdan à Lausanne, en passant par le FRAC Lorraine et le Centre Pompidou Metz. Que tous les professionnels qui ont pris le temps de nous recevoir en soient remerciés. Nous poursuivrons par bien d’autres réjouissances en 2013, car, au sens propre, la muséologie exige les transports  !

jeudi 27 décembre 2012

Mise en lumière à Vienne

Collections de mise en lumière. Si le musée de Unna en Allemagne (cf. notre critique du 8/09/2011) nous avait davantage impressionné, l'exposition de Dan Flavin, intitulée tout simplement Lights n'est pas inintéressante, même si l'on n'y reste pas des heures ! Les perpectives et les ambiances déclinées sont particulières. Toutefois, il faut bien avouer que c'est surtout le bâtiment qui retient notre attention, le Mumok en plein centre de Vienne capte évidemment l'intérêt. Car il était osé d'implanter un tel bâtiment en plein coeur du quartier historique des musées. Si le musée Léopold en face ne brille pas particulièrement par son intérêt architectural, il faut reconnaître que le Mumok n'est pas pleinement réussi non plus. Son toit bombé n'est pas du meilleur effet. Plus globalement, les musées de Vienne en général ne détonnent pas pour leur muséographie ou leur scénographie. Si le muséum conserve évidemment son charme, et le musée d'histoire de l'art (Kunst Historiches Museum) ses magnifiques collections, comme le musée Albertina ou le musée du Belvédère leur intérêt pour leurs collections d'Egon Schiele ou de Klimt, ils ne sont pas davantage que le musée des arts décoratifs (le MAK) récemment rénové très à la pointe de la muséo. On sera en revanche captivé par la curieuse collection de cire du Josephinium de l'université de médecine. Un musée certes confidentiel.

lundi 24 décembre 2012

La ville magique

Très belle exposition, que propose le LAM de Villeneuve d'Ascq, fortement construite et structurée, à partir de trois villes : New-York, Berlin, Paris, occasion de présenter des oeuvres plus ou moins connues, mais surtout de les faire dialoguer et de les marier aux productions cinématographiques de leur époque, aux créations littéraires, aux appréciations des poètes au travers de citations choisies. Si la ville est d'abord une ville fantôme, architecturale, elle se rêve habitée, se peuple de foules solitaires, puis de fantasmes, de passants étranges, enfin de meurtres et d'êtres louches. Les artistes en rendent compte. L a scénographie est métaphorique sans être pesante et trouve d'ingénieuses solutions parfois pour mettre en valeur les oeuvres, isoler le spectateur pour visionner un extrait de film, pour mettre en regard des approches convergentes. Dommage que l'on ne puisse y faire des photographies, mais à défaut on pourra se reporter au site internet et au catalogue.

jeudi 20 décembre 2012

Exposer les hommes nus

Dieu sait si le musée est prolifique en corps nus, mais il s'agit généralement de corps féminins tant les artistes depuis le XIXème siècle en proposent. Les corps masculins sont peu fréquents si on exclu les antiques, corps de Dieux, d'athlètes ou d'éphèbes. C'est pour briser le tabou que le musée Léopold à Vienne présente cette exposition choc. Cependant, au-delà de l'oeuvre provocante et un brin racoleuse qui fait le support de l'affiche, le reste est assez sage et même un brin décevant. La réflexion demeure assez basique, et le parcours en histoire de l'art esquive le corps masculin glorifié par le 3ème Reich où ne s'y attarde guère. Pourtant, il y aurait été intéressant de suivre le fil, et de mieux comprendre ce rapport si ambivalent au corps masculin au cours des âges. Ce qui est montré est assez commun et attendu, et la réflexion anthropologique demeure en deçà de ce que l'on pourrait attendre sur le sujet. La fin de l'exposition n'évite pas le poncif de la sexualité homosexuelle, comme si le sujet ne pouvait être que celui-là. Plus intéressante est l'approche féministe, même si les oeuvres choisies ne sont pas les plus pertinentes.

dimanche 16 décembre 2012

Touch. Le monde au bout des doigts

Ingénieuse exposition, comme souvent à la Fondation Claude Verdan à Lausanne, dédiée au toucher : Touch. Le monde au bout des doigts. Le musée de la main conduit d'exposition en exposition de pertinentes explorations sur le corps, les sens, la médecine, le rapport à la vie dans ses aspects biologiques et ses interactions avec la société. Le regard anthropologique est toujours de mise. Les moyens sont souvent modestes, mais l'intelligence est de mise pour trouver des moyens de médiations opérants. Un véritable discours est construit, cohérent et structuré, qui invite le visiteur à une réflexion immersive et expérientielle sur un sujet donné. A partir du toucher, les sens sont ici sollicités, puis progressivement interrogés dans leur interactivité physique. Les illusions sensorielles, les relations corps - cerveau, puis les extensions du corps, le corps démultiplié, prolongé, remplacé amène en douceur au corps virtuel. Le second étage propose des expériences et des vidéos de prospectives captivantes. Une visite agréable, amusante et instructive, suscitant une véritable interactivité entre visiteurs.

mercredi 12 décembre 2012

Temps de fantômes

Nous ne sommes plus à Halloween, mais les fantômes pullulent ces temps ci. A la maison Victor Hugo à Paris une exposition sur les spirites ne retient guère l'intérêt, mais participe de cet univers hanté qui sévit surtout en Nord Pas de Calais. C'est au Fresnoy bien sur que l'on peut voir la formidable exposition de Georges Didi-Huberman et Arno Gisinger, Histoires de fantômes pour grandes personnes. Ingénieuse, l'exposition part de la planche de Warburg comparant des mises au tombeau, projetée telle une élévation et transposée au plan horizontal par une série d'images et d'extraits de films qui ont marqué nos mémoires. Ce sont les images qui sont fantomatiques dans Mnémosyne 42, où sur un océan de larmes et de lamentations, nous nous embarquons immobile depuis le bastingage. Belle proposition où se télescopent les archives, les films de répertoires et l'actualité.
Le Nord Pas de Calais accueillent bien d'autres fantômes, dans les reflets du Louvre-Lens, au coeur de La Ville magique du LAM, ou encore très présentifiés dans l'exposition Phantasia au Tri Postal. Mais nous en reparlerons !


samedi 8 décembre 2012

Aux reflets de nos rêves

Il faut bien avouer que nous étions dubitatif lorsqu'il y a quelques années nous entendions dire que le Louvre-Lens se devait d'être un musée du XXIème siècle, innovant et visionnaire. Nous pouvons enfin commencer à apprécier, même si la période de croisière de cet énorme paquebot arrimé à Lens prendra certainement quelques mois pour se régler. Il faut tout d'abord noter l'enthousiasme formidable de la population qui était bien présente lors de ce week-end de portes ouvertes, en prémisse de l'ouverture au public le 12.12.12. La foule jusqu'à tard dans la nuit donnait déjà le ton : le Louvre était attendu dans un bon esprit. C'est déjà un point positif que cette réception généreuse.
Bien sur, certains esprits chagrins pourront regretter que les médiations soient encore bien timides (mais sans doute pas encore installées complètement) et ce n'est pas à ce sujet, il est vrai, que le lieu est révolutionnaire. D'autres s'étonnent que l'intérieur du Pavillon de verre soit si peu convaincant et que la présence incongrue des géants en fin de parcours procède d'un racolage régionaliste complètement décalé. Les critiques les plus fines déplorent le manque de lisibilité de cette grande leçon d'histoire de l'art, et des liens comparatifs entre les oeuvres. Mais c'est là s'accrocher à une vision du musée trop classique. Les plus réactionnaires des critiques reviennent sur l'absence des chefs d'oeuvre au Louvre Paris. Laissons cela, si le Louvre-Lens est novateur, c'est qu'il se place ailleurs et autrement. Là où nous ne l'attendions pas.
Dans une certaine mesure, il vient confirmer ce qui n'était encore qu'une amorce au musée du Quai Branly, l'autre musée qui se proposait lui aussi d'ouvrir une nouvelle ère de la muséologie, celle du nouveau siècle. Bien des points communs semblent pouvoir être établis. D'abord François Mairesse y trouvera confirmation de ce concept qu'il entend proposer, de "muséologie de passage". Car ce sont des espaces de ballade traversés, davantage que des lieux visités, qui caractérisent aujourd'hui les espaces d'exposition. Mais surtout en affirmant la stricte égalité des expôts, en plaçant les oeuvres sur un même registre, abordées systématiquement de la même manière et en vouant l'effet de surprise à l'ensemble plutôt qu'à chacune des pièces de la collection, s'incarne une forme scénographique inattendue. Si l'on parcourt ici un paysage c'est d'abord celui de la collection rassemblée et dévoilée dès l'entrée.
Surtout, ce qui est purement génial dans la proposition du Louvre-Lens et qui pour nous signe ce lieu comme un événement muséologique inégalé, c'est qu'il fait le lien entre le musée physique et le musée virtuel. Ce qui est extraordinaire, ce sont les reflets, les jeux d'optique, les dépassements, les détournements, les floutés et l'échos des images. Car tout conduit à une perception incertaine, du pavillon d'accueil avec ses murs de verre aux reflets de la Galerie du Temps. Les oeuvres surgissent alors du temps retrouvé et trop vite disparu. C'est finalement la leçon que nous donne le Louvre-Lens, quelques oeuvres surgissent, rescapées d'un long et continu écoulement du temps qui s'évanouit inexorablement dans la perte et l'oubli. Les reflets sont comme des rêves, métaphore suprême de l'image, par nature évanouie, évanescente. Les visiteurs eux-mêmes ressemblent à ces esquisses d'architectes, qui fait que l'on ne se sent plus soi-même véritablement physiquement matériel. C'est là le suprême et malicieux retournement, une ode au portrait dans un lieu fantomatique. Arrachés à l'oubli et à la mort quelques visages, signés de Raphael, d'Ingres, ou de Georges de La Tour alors que tout le reste s'efface...
Nous sommes entrés dans l'ère du virtuel et de la dématérialisation, c'est ce que le Louvre-Lens nous signifie. Demeure quelques oeuvres qui surgissent de ce néant, pour mieux y disparaitre sans doute à terme, nous rappelant modestement que tout est éphémère, y compris ces traits de génie. Vanité des volontés patrimoniales sans doute que de prétendre en conserver les traces. De manière subliminale, le Louvre-Lens inscrit sa réflexion dans la post-médiation. A l'heure de la fragilité généralisée, d'une espèce humaine plus que jamais en péril, la Galerie du Temps revient sur cette histoire longue, mêlant brusquement les époques et les civilisations, en une formidable tirade exaltée et tel le génie de la lampe merveilleuse rend le tout vaporeux (donnant une autre signification encore au concept d'art à l'état gazeux d'Yves Michaud). C'est très fort et visionnaire.
Le Louvre-Lens est un mirage, non pas des sables, mais des mines. Un coup de grisou tout blanc, une violence douce, comme de la ouate, l'éther du temps qui passe et s'évanouit. Une trop belle image, posée là comme un ovni, dans ce pays longtemps considéré comme un trou noir. Une révélation fugitive de nos sensations. Ce qui compte ici dans cette prouesse, ce ne sont pas tant les oeuvres que les reflets. Revenir à la caverne de Platon, pour repenser le monde. Ce qu'au fond tous les habitants se demandent encore : "tout cela est-il vraiment réel ? Est-ce que cela nous est bien arrivé ?".

mardi 4 décembre 2012

Enfin, il est là !

Nous l'attendions avec impatience ! Enfin, il est là, presque accessible. Inauguré ce soir. Découvert de nuit le week-end prochain avec les étudiants du master ! Et pour nous tous à partir du 12.12.12.

Qui-suis-je ?

http://www.youtube.com/watch?v=zQ2zkNC_XYw&feature=player_embedded


vendredi 30 novembre 2012

Plonk et Replonk se plankent au musée de la poste

Ballade urbaine au musée de la poste avec cette nouvelle exposition de Street Art. Intitulée Au-delà du Street art, elle découpe dans le réel de la ville des tableaux qu'elle emporte dans la galerie d'exposition. Peut-être est-ce pour cette raison qu'il est interdit de photographier dans l'exposition ? Car il est pour le moins paradoxal de pouvoir photographier une "oeuvre" de Miss.Tic ou de Invader dans la rue, d'en regarder à profusion sur internet mais de ne pas pouvoir dégainer son appareil sous prétexte que nous sommes au musée ! Il est où l'espace public ? ! Bref, peu importe, l'exposition est toute en contraste, montrant les travaux les plus classiques depuis Ernest Pignon-Ernest jusqu'à Banksy pour les plus connus. De belles découvertes aussi...

Puisqu'il n'est pas possible de montrer l'exposition temporaire, signalons surtout les ingénieuses interventions de Plonk et Replonk dans les collections permanentes du musée. Ce musée trop peu connu, mérite pourtant davantage de renommée, tant son approche comme musée de société est originale. Bien que la rénovation du lieu soit en marche, les présentations demeurent attractives et des interactifs souvent originaux sont présents. L'idée de l'invitation des deux humoristes est ingénieuse, elle permet un second degré qui sied parfaitement à la collection. Même si l'on peut regretter que les interventions soient restées dans le genre déjà connu de la carte postale - ce qui va évidemment bien dans le ton du musée - et que Plonk et Replonk n'aient pas davantage présentés des objets décalés et des petites installations comme cette Gastéropostale. Mais on se régalera avec les six petits films à la fin...

jeudi 29 novembre 2012

Dieu(x) suite...

Voilà qu'après Bruxelles, Madrid, Ottawa, Québec..., l'exposition arrive à Paris où elle est présentée au Petit Palais. Dieu(x), mode d'emploi refait parler d'elle ! Nous l'avions vu à Québec au musée de la civilisation et nous en avions fait une critique en mai 2011 sur ce blog, disant combien elle était convenue et lisse. Noémie Drouguet avait signé un article très critique après l'avoir vue à Bruxelles, y dénonçant les idéologies qu'elle contenait. Et bien ce n'est pas du tout la même exposition qui est aujourd'hui présentée à Paris ! Comme quoi, il faut se méfier des expositions itinérantes. Car l'exposition montée à Paris est tout à fait honorable et même très belle. Non seulement les objets de collection y sont magnifiques, et l'on y voit des créations contemporaines remarquables, dans une scénographie soignée, mais le propos est moins convenu et plus ouvert. En mettant en regard les religions de cette façon, l'exposition permet de développer un discours relativiste qui lamine de ce fait tout prosélytisme. Certes, on peut regretter que les abus et les effets abrutissants des religions ne soient pas davantage dénoncés, mais malgré tout, le fait de les mettre sur un même plan a pour effet de les rendre toutes aussi ineptes, ce de manière malicieuse, et c'est peut être le plus efficace au bout du compte. En ces temps d'inflations intégristes, insistons sur l'urgence qu'il y a à dépasser les lectures simplistes du monde, unilatérales, et si cette exposition peut y contribuer, nous ne pouvons que nous en réjouir.

mercredi 28 novembre 2012

AJAP 2012

Scénographie originale pour cette exposition présentée à la Cité de l'architecture de l'AJAP 2012 : Association des Jeunes Architectes et Paysagistes. Même si on pourra déplorer une présentation un peu caricaturale des architectes où la forme semble plus compter que le fond..., cependant les propositions sont amusantes. Placés sur des panneaux roulants, les textes et l'iconographie de l'exposition apparaissent et disparaissent, puisque les panneaux sont cadencés et le temps de lecture est ainsi minuté. Cela provoque un léger stress chez le visiteur lorsqu'il entre vraiment dans un propos qu'il sait voir disparaitre quelques minutes plus tard ! Les jeunes talents se mettent en scène de façon originale au travers de petits films dont certains sont assez éloignés des projets, mais qui entendent transmettre un esprit et un rapport aux projets. Plus loin, des fiches absolument irregardables flottent dans l'espace dans un très bel effet visuel, et tant pis pour l'information qu'elles comportent ! Bref, on a un peu l'impression que les architectes se caricaturent eux-mêmes ! Mais ne boudons pas notre plaisir l'exposition est plaisante parce que l'on y découvre la jeune création et des projets contemporains.
Pour les amateurs d'histoire, on pourra voir à proximité l'exposition Labrouste, dans une scénographie moins convaincante de Manuelle Gautrand, et une exposition de photographies assez étranges de Chantal Stoman, dont on ne peut pas dire que les clichés soient beaux, mais qu'ils dégagent une impression étrange sur les villes traversées depuis l'autoroute. La présentation y est aussi intéressante.

samedi 24 novembre 2012

Cheveux chéris. Frivolités et trophées

Quelle drôle d'exposition, quelle exposition bizarre ! A partir d'un sujet futile, dont on croit d'abord qu'il a pour ambition de venir en aide une fois encore à L'Oréal (puisque Universciences ne peut pas décemment le faire en permanence), en réalité le Quai Branly arrive à nous faire frissonner et ressortir très dubitatif. Cela commence par une entrée d'exposition (au demeurant très belle) où bustes blancs et noirs se regardent en chiens de faïence, et si quelqu'un a compris cette symbolique pour le propos de l'exposition, nous sommes preneurs de l'explication... Ensuite on se délecte de sujets et d'objets plus ou moins légers et délicats (les frivolités) avant que de se faire assommer une première fois par la perte des cheveux et par un film choc balancé en plein écran sans aucune prévention. Et puis une fin d'exposition qui semble avoir été conçue pour un autre sujet... Car on dépasse largement la seule question des trophées, pour finir en queue de poisson... Cela fait sensation et peut-être est-ce là l'effet recherché pour faire recette ? Mais n'en dévoilons pas trop, on ressent surtout un peu d'énervement à voir un musée d'ethnologie passer une fois de plus à côté des problématiques contemporaines : car si il y a un sujet sur lequel on peut porter son analyse de l'interculturel, c'est bien celui là, alors que les asiatiques se teignent en blonde et que les femmes africaines se font défriser... Mais de cela pas un mot dans l'exposition... 

mercredi 14 novembre 2012

Bêtes de sexe

Exposition itinérante conçue par le muséum de Londres, et présentée au Palais de la découverte, où l'on ressent sous-jacente l'approche socio-biologiste anglo-saxonne, même si le trait n'est pas appuyé. Toutefois, le glissement de la dernière salle qui conduit à passer de la sexualité animale aux questionnements sur les humains est quelque-peu discutable. De plus on passe d'une approche sur les sexualités à des dimensions qui concernent davantage la séduction et la construction sociale du couple... Car même si Bêtes de sexe est sous-titrée La séduction dans le monde animal, c'est largement la question sexuelle qui est investie dans le parcours. Une des questions posées à la fin au visiteur est si alambiquée que nous parions que la moitié des personnes la comprennent de travers : "L'amour sans sexe vaut-il mieux que le sexe sans amour ?" Ce à quoi une majorité de visiteurs répond non... En ces temps d'hystéries intégristes anti-mariage pour tous, les cathos apprécieront l'évolution !
Les niveaux de texte et le graphisme de l'exposition ne sont pas toujours convaincants, cependant, les audiovisuels sont magnifiques et pas seulement ceux ingénieux d'Isabella Rosselini. Mais notre objet préféré, ce sont ces bois de cerfs inextricables qui valurent à leur porteur rivaux de devenir inséparables dans la mort ! Belle symbolique de la connerie du mâle, et l'on ne peut pas s'empêcher de penser au tiers qui a du bien rigoler en s'envoyant en l'air ! Bref, inévitable anthropomorphisme... Les spécimens présentés sont en effet étonnants, et nous ne savions pas que l'Angleterre victorienne avait ainsi naturalisés tous ces animaux en plein coït ! Il est bien que de pareilles expositions puissent avoir lieu, quel chemin parcouru en un siècle !

lundi 5 novembre 2012

Cas Oorthuys

Riche idée, assez simple au demeurant, mais à laquelle il fallait penser, que d'accompagner une exposition de photographies de témoignages audio. Le Bruxelles de l'après-guerre est ainsi documenté par des récits de vie, souvent amusants et qui viennent prolonger efficacement les clichés de cet artiste néerlandais, Cas Oorthuys. Certes, les récits sont souvent trop longs et une sélection plus rigoureuse aurait permis à l'exposition de gagner en force, mais chacun vient picorer ce qui lui convient. Ainsi, il n'y a véritablement aucune visite qui ressemble à une autre. Le système d'audioguide transforme cependant la visite qui pourrait être conviviale en visite solitaire, c'est là le seul regret.
On reverra aussi avec amusement au même étage du musée de la ville de Bruxelles la collection liée au Manneken-Pis, du kitsch assuré !

Sur Cas Oorthuys.

samedi 3 novembre 2012

Adel Abdessemed Je suis innocent

Avions tressés comme des guimauves au coeur du Centre Pompidou, mais aussi cercles de lames acérées, série de christs en fil de fer barbelés (est-ce là un blasphème ?...) ou encore performance co itale comme aux plus belles heures de la contre-culture, mais ici en vidéo, voitures moulées, Adel Abdessemed dans son exposition Je suis innocent, propose sans hésiter des images chocs et souvent dérangeantes. Comment aborder par exemple ce tableau de chasse d'un genre si curieux, entre collage surréaliste et compression à la César ? La violence et la cruauté de notre civilisation s'y exprime et rend mal à l'aise. Nous ne sommes pas toujours convaincus par les soit-disants rapprochements avec les oeuvres classiques affirmés par la présentation de l'exposition, mais peu importe, les oeuvres n'ont pas besoin de trouver une justification, même si elles sont parfois assez énigmatiques à interpréter, ce qui participe de leur mystère. 

jeudi 1 novembre 2012

Terres cuites, Hommes du cru

Curieuse petite exposition, fort sympathique présentée à la Chapelle St Pry par le musée d'ethnologie régionale de Béthune. Les très beaux bustes de Louis Delaville, mais aussi ses personnages historiques, mythologiques, ses oeuvres religieuses ou encore ses figures allégoriques, sont mis en regard de créations contemporaines signées par François Dufour. A défaut de l'esthétique, les deux approches partagent les mêmes techniques et c'est ce contraste qui est intéressant et fait ressortir l'un par l'autre. Une même satyre sociale anime les deux approches à deux siècles de distance. Delaville a travaillé à Lens, Dufour est né à Valenciennes, le musée de Béthune leur rend hommage dans une petite exposition soignée et de belle tenue.

mardi 30 octobre 2012

Comment tout ça tient ?

Belle petite exposition d'architecture, dans laquelle un non-initié comprend enfin quelque-chose aux arcs-boutants, aux contreforts et autres portants... Par une démarche didactique fort sympathique, sous forme de jeux, de manips, et de dessins agréables, l'exposition propose un parcours très bien fait au pays des structures. On peut ainsi découvrir ainsi les hauts lieux de l'histoire architecturale bruxelloise. Exposition socratique s'il en est, c'est par le style de questions-réponses que l'exposition déroule sa narration. Alternant les propositions, tout un ménageant un rythme et une progression, avec des modules construits de manière symétrique dans lesquels s'identifie de suite la logique interne, le visiteur est pris par la main et conduit dans l'exploration d'une question d'ingénierie essentielle à la construction. Cette exposition gratuite au coeur de l'ancien marché des halles St Gery à Bruxelles, accompagnée d'un beau catalogue, est intelligente. Elle pose la question au visiteur à la fin de son parcours : "et au fait comment ce lieu même des halles tient-il ?" Commence alors les travaux pratiques.

dimanche 21 octobre 2012

A votre bon coeur... brisé

Le 104 organise une collecte originale en vue de la construction d'une exposition qui se tiendra à partir du 19 décembre jusqu'au 20 janvier 2013. L'exposition s'appellera Le Musée des Coeurs Brisés (en rouge sang évidemment) et exposera les chagrins d'amour. Pour cela les dons sont les bienvenus, tout ce qui vous rappelle vos amours défuntes est collectable (non ce n'est pas une faute, amour au pluriel devient féminin, bizarre, bizarre...). Exposition du patrimoine immatériel, puisque ce sont les histoires qui accompagneront les objets qui seront au final importantes. Le principe est intéressant et mérite d'être observé. Cela n'est pas sans rappeler la fraicheur de certaines expositions réalisées par des compagnies d'arts de la rue. Une exposition qui va nous faire pleurer c'est certain, on s'en régale déjà !

samedi 20 octobre 2012

Homo Mobilus

Après la petite exposition Emballage qui propose de tout comprendre sur ce qui alimente nos poubelles de déchets et la manière de rendre moins lourde la facture environnementale - bien que l'on puisse regretter que la chose soit pas suffisamment explicite dans le propos de l'exposition -, voici que le musée des arts et métiers s'intéresse aux portables et à nos méthodes de communication. Une petite exposition mécénée par Orange, intitulée Homo Mobilus,  qui ne s'attarde pas trop il est vrai sur les problèmes et les inconvénients éventuels de santé publique, - les choses ne sont abordées qu'au travers d'un document rébarbatif, alors que le reste de l'exposition est très interactive et attrayante. Cependant signalons de très belles manips et des audiovisuels, - certes pas toujours bien positionnés -, qui invitent à découvrir les métiers et les fonctionnements de ce qui est devenu quasi-indispensable dans nos relations de tous les jours. Un panorama simple et accessible sur l'histoire, mais peu de choses en revanche sur les aspects prospectifs concernant la téléphonie de demain.

jeudi 18 octobre 2012

Muséomix : cap sur Lyon

Une nouvelle édition de Muséomix : réinventer le musée vendredi et tout ce week-end au musée gallo-romain de Lyon. 80 participants, des ateliers et des échanges prometteurs, avec on l'espère la même énergie créatrice que pour l'édition au musée des arts décoratifs l'automne dernier. Il s'agit de repenser les médiations, et au-delà les fonctions et le sens du musée dans son territoire, puisque ce sont les publics qui sont au centre des réflexions. Le public pourra venir découvrir les prototypes toute la semaine prochaine au musée. L'opération s'inscrit dans un cycle qui se poursuivra par d'autres opérations dans d'autres lieux en 2013-2014, notamment avec divers partenaires au Québec. Les étudiants du master Expo-Muséographie de l'Université d'Artois y prennent leur place avec un groupe projet qui participera à l'opération lyonnaise avant d'imaginer une opération Muséomix sur le Nord-Pas de Calais en 2013. A suivre donc !
Consulter le site de Muséomix ici.

mercredi 17 octobre 2012

Mutualisation des sites

Belle journée d'étude à l'Abbaye St Vaast avec le musée des beaux arts d'Arras, le conservatoire, la médiathèque et les représentants de la ville, et en invités les Champs Libres de Rennes, le Rize de Villeurbanne, le Pavillon blanc de Colomiers, le Pole Culture de Viroflay, le musée des beaux arts de Dunkerque, avec autant d'études de cas et une journée introduite et animée par Jean-Michel Tobelem avec l'assistance de Frédéric Poulard. Les professionnels présents et les étudiants en muséologie de l'Université d'Artois qui avaient contribué à rendre possible cette journée ont pu alimenter leur réflexion et échanger sur les principes de la coopération culturelle et de la mutualisation.

vendredi 12 octobre 2012

Babel + Fables = Bravo

Le musée des beaux arts de Lille n'offre pas une exposition géniale, mais deux à l'occasion de Fantastic. Car très peu d'expositions dans le domaine des beaux arts sont aussi bien conduites, avec un vrai propos et une scénographie qui fait sens. Babel propose une métaphore au travers d'une proposition visuelle forte, mais surtout avec un parcours en quatre étapes qui structure clairement le propos et donc la compréhension par le visiteur. Les oeuvres présentées y sont judicieuses et l'on y fait de belles découvertes. Preuve s'il le fallait que l'on peut concevoir une exposition d'art à partir d'un discours construit et d'un véritable scénario et que cela n'est pas le fait des seuls musées de science et de société...  On explore ici le mythe, dans ses différentes facettes, avec des oeuvres qui y font écho parfois de manière étonnante. Le concepteur choisit de les faire parler et on les voit alors autrement qu'on l'aurait fait en les voyant dans une galerie. Tout l'art de l'exposition se révèle alors. Bien des conservateurs de musées d'art devraient venir voir cette exposition... On appréciera aussi le catalogue qui réserve de très beaux textes, dont l'un de Jean-Marie Dautel sur ce qu'exposer veut dire. Une initiative suffisamment rare pour être soulignée.
Fables du paysage flamand parait de prime abord plus sage et plus consensuelle, mais elle n'est pas moins structurée, et fait écho en quatre portions qui forment une totalité dans l'espace. Son plan d'exposition original avec un chemin de vie qui coupe l'espace entre monde fantastique et monde merveilleux ressemble au découpage d'un monde parfait, où le cercle s'inscrit dans le carré et détaille ses quartiers de diableries. Les oeuvres sont étranges, fortes, étonnantes, et nous envahissent comme des sorts dans ce pays incertain. C'est très cabalistique et là encore, la scénographie est judicieuse pour exprimer cela. Deux expositions que l'on prendra grand plaisir à revoir.

mardi 9 octobre 2012

Une exposition courageuse

Il n'est pas fréquent de dire qu'une exposition est courageuse, qu'elle est utile, et même nécessaire. Car elles sont rares les expositions traitant de l'Algérie. Le musée dauphinois avait avec Français d'Isère et d'Algérie et Mémoires d'immigrés commencé à s'atteler au sujet, et la question si sensible avait provoquée des violentes réactions. Il semble que la mémoire s'apaise, et les expositions servent aussi à cela. Même si Vies d'exil. Des Algériens en France pendant la guerre d'Algérie présentée à la Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration ne traite qu'indirectement de la guerre d'Algérie, et qu'il faudra sans doute encore quelques années avant que l'on aborde ce thème frontalement dans une grande exposition, il demeure que cette démarche est courageuse car elle ouvre une brèche. Mariant avec justesse témoignages, documents d'époque et oeuvres contemporaines, l'exposition sait inviter, dans une économie de moyens, le visiteur à une réflexion nécessaire. Souhaitons que la CNHI trouve le soutien promis par la ministre de la Culture, puisque pour la première fois un ministre en exercice inaugurait officiellement l'événement.

dimanche 7 octobre 2012

Nuit Blanche et pluvieuse

Beaucoup de vidéos et de projections pour cette nouvelle édition de Nuit Blanche à Paris, quelques petites formes peu coûteuses, beaucoup de propositions qui font partie des expositions en cours par les institutions ou des oeuvres pérennes, mais aussi des installations remarquables. Retenons par exemple la mise en lumière de Jacqueline Dauriac du centre multifilière, l'installation performance de Emma Dusong à l'Ecole d'architecture de Paris Val de Seine, Ange Leccia à la Maison de la RATP... Parfois l'intention est bonne, mais l'on déplore la mise en exposition qui massacre les oeuvres, ainsi celles de Tkate MccGwire à la Galerie de Paléontologie ou encore une impression visuelle qui pourrait être plus remarquable comme à la Gare d'Austerlitz. Une mention spéciale pour la banque du souffle de Filomena Borecka à la mairie du XIème avec une sculpture sonore pénétrable, dans une belle mise en espace. Une oeuvre sensible et douce qui apaise dans l'agitation générale. Si le programme est alléchant, on regrette seulement le manque d'un classement par artistes en index, comme si l'on faisait ses choix que par les lieux...

samedi 6 octobre 2012

On avance !

A lire l'intéressant article de Bernard Hasquenoph sur le site Le Louvre pour tous sur la décision récente des Galeries nationales du Grand Palais de faire partie de son époque et d'autoriser la pratique de la photographie dans ses espaces d'exposition sous certaines conditions. Les oeuvres sur lesquelles les prêts ne le permettent pas seront simplement signalées, comme cela se fait désormais de plus en plus couramment, au Centre Beaubourg, au musée du Quai Branly... Demeure dans la réglementation, l'argument que l'on puisse interdire sous prétexte d'une trop forte affluence, argument qui nous parait irrecevable, sauf à mettre bientôt en place un système de minutage, comme dans certaines de ces églises italiennes, où vous payez pour X minutes de contemplation !.... Hormis cette réserve, dont l'application semble du reste difficile, saluons le pas fait par la RMN avec cette décision.
voir l'article complet et documenté ici :
http://www.louvrepourtous.fr/La-RMN-autorise-la-photo-dans-ses,746.html


mercredi 3 octobre 2012

Oeuvres en mutations

Une fois n'est pas coutume, puisque Michel Blazy nous invite au Grand Restaurant pour son exposition au FRAC Ile de France, le Plateau dans le XXème arrondissement, nous ne montrerons ici ni les escargots baveux, ni les fourmis ménagères puisqu'elles nous sont restées introuvables ni même les oranges en plein travail de décomposition, pas davantage l'image duale et en miroir de cette plante mi vivante mi morte, comme symbole d'une résurrection éphémère, pas même le cocon baveux qui semble hérissé d'une nouvelle vie. Toutes ces propositions artistiques sont intéressantes dès lors que l'on s'y attarde et que l'on s'emploie aux métaphores, à la poésie conceptuelle que peuvent nous inspirer, par l'intermédiaire de l'écriture, des oeuvres qui demeurent sans cela assez anecdotiques, pour ne pas dire des prouesses - gags de collégiens... Dédicaçons donc à Michel Blazy ce phénix rencontré l'autre nuit sur le boulevard Magenta, il aurait pu l'exposer et le signer  sans doute.

dimanche 30 septembre 2012

Postez vos impressions d'expo

Le 104 poursuit l'exploration de ses expositions participatives, avec l'exposition Par nature et  les installations de Joana Vasconcellos, de Céleste Boursier-Bougenot, de Moataz Nasr, de Ema Upadhyay, de Zimoun, de Gu Dexin, et de Christophe Beauregard. Oeuvres monumentales, organiques ou conceptuelles, l'exposition fait grande impression sur le public qui s'adonne avec bonheur aux sollicitations. Par exemple dans I am free, de Moataz Nasr, l'oeuvre ne prend vraiment sens et forme que dans la mesure où un visiteur devient acteur de l'oeuvre pour s'y impliquer. Ceux qui considèrent son envol peuvent alors se réjouir à en capter les expressions et poster cette liberté conquise aux quatre coins de la planète via les réseaux sociaux et ainsi accomplir la prophétie, l'oiseau s'envole bien au moins virtuellement sous d'autres cieux. Une question intrigue le visiteur et le conduira à revenir régulièrement dans le lieu : " à quoi ressemblera l'oeuvre de Gu Dexin le 17 mars, date de clôture de l'exposition ?" Invitons chacun à la découvrir au plus vite, dans toute sa fraicheur.

mercredi 26 septembre 2012

Sur l'ile Seguin

On espérait sans plus y croire un lieu dédié à la mémoire ouvrière et industrielle sur l'Ile Seguin, lieu oh ! combien mythique. Voilà où s'est joué la véritable histoire de France, et il est paradoxal que l'on ait pu songé à lui consacrer une maison en plein Paris avant que d'avoir construit en ce lieu un espace de témoignage. Jean Nouvel l'appelait de ses voeux dès le début des années 90, et il aura fallu attendre vingt ans avant qu'une exposition soit dédiée à l'aventure de Renault Billancourt. Certes le pavillon est modeste, mais il fait office de préfiguration et donnera envie peut-être à de plus amples développements. Le pavillon inauguré il y a peu est original, beau et bienvenu. Avec sa construction de containers assemblés comme des legos, il s'inscrit véritablement dans un geste contemporain. Le parti-pris d'un lieu potentiellement itinérant en fonction du développement ultérieur des projets sur l'ile est des plus judicieux. La muséographie signée par l'agence Altermuséo est bien équilibrée, entre faits historiques, dimensions sociales, témoignages, apportant ce qu'il faut de clés de lecture pour comprendre ou pour reconnaitre cette histoire forte. Les habitants proches se pressent dans ce pavillon et c'est un bel exemple de réalisations en trait d'union entre passé et devenir.

mardi 11 septembre 2012

Gerhard Richter

Aussi troublante qu'intelligente, l'exposition présentée à Beaubourg est brillante. Non seulement du fait de l'artiste dont l'oeuvre est convaincante, mais par le travail même de mise en exposition. Bien que les travaux soient fort différents, avec des évolutions et des inflexions notables tout au long de sa vie, une belle cohérence se dégage et l'on comprend aisément les variations entreprises. La commissaire Camille Morineau présente les oeuvres avec des rapprochements ingénieux déployant des jeux d'optiques et des visuels qui font le bonheur des photographes d'exposition. Car on prend un malin plaisir à cadrer, à trouver des jeux de lumière, de réflexion, de concerts de couleurs, et ainsi on se surprend à mieux voir, à mieux regarder les oeuvres, contrairement à ce que tous les esprits hautains prétendent. Les reflets des toits de la ville et des visiteurs qui s'y promènent passant du ciel parisien à l'incrustation dans les oeuvres de l'artiste signent ensemble une belle scénographie collective. On comprend par l'exposition combien Richter est loin de tous sectarismes, ouvert à la découverte et à l'expérimentation tout en maintenant une recherche constante cohérente. Voici une exposition qui démontre combien une exposition c'est bien plus qu'un rassemblement des oeuvres présentées.

dimanche 19 août 2012

Photographie et peinture à Ornans

Le musée Courbet d'Ornans, récemment rénové et que l'on verra avec plaisir, tant l'équipement est agréable, intelligemment bien fait, sachant doser avec délicatesse le bon niveau de médiations, les discours et la conduite du visiteur dans un parcours cohérent, propose également des expositions temporaires. Celle de cet été est consacrée aux relations entre la photographie naissante et les artistes plasticiens :  A l'épreuve du réel, les peintres et la photographie au XIXème siècle.
Très belle exposition, bien documentée et assez captivante pour comprendre la manière dont les artistes, notamment les peintres et les sculpteurs d'abord réticents se sont emparés de ce moyen de travail. On y apprend que Ingres était un fieffé hypocrite qui menait la bataille contre la photographie en art devant le tout Paris et qui s'en servait secrètement dans son atelier ! Surtout on apprécie les oeuvres de la fin du XIXème, notamment un splendide Corot, et les photographies de Tournachon. Cependant, pour nous, ce sont celles de Robert Demachy qui magnifiques de délicatesse, surpassent tout. Ces photographies font admirablement le lien entre le photographe et le peintre, puisque l'artiste retravaille ses photos en appliquant le procédé à la gomme bichromatée. L'exposition est de bonne taille, dans un cadre agréable et dans ce magnifique pays de Courbet !
Signalons aussi un concours photographique organisé par le musée pour l'occasion.
Puisque l'on parle du musée Courbet signalons cette intelligente politique du département du Doubs qui a rénové la ferme de Flagey et qui y programme des événements, mais aussi y accueille des personnes en gite, faisant vivre le patrimoine en lui apportant une diversité de subsides.

mercredi 15 août 2012

Elles à Rio

Si l'on peut revoir avec plaisir une adaptation de l'exposition Elles du Centre Georges Pompidou au musée d'art contemporain de Niteroi, le MAC, dans la baie de Rio de Janeiro, il faut reconnaitre que le lieu se visite d'abord et avant tout pour son architecture. L'incroyable prouesse de Oscar Niemeyer, célèbre architecte brésilien dont on peut admirer le travail un peu partout au Brésil, mais surtout à Brasilia, Rio et Sao Paulo se déploie de manière magistrale. Inauguré en 1996, le bâtiment projette toujours le visiteur dans le futur. Le musée d'art contemporain est d'une étonnante originalité, et tant l'intérieur que l'extérieur, les services avec l'espace restauration s'avèrent fort agréables. Certes les lieux d'exposition sont assez réduits, mais les coursives, les lignes du bâtiment le jeu avec le paysage, sont extraordinaires. Les photographes pourraient s'en donner à coeur joie si une idée saugrenue n'interdisait les photos à l'intérieur.
A noter lors de notre passage une exposition sur l'architecture dans la coursive, fort bien faite, qui propose maquettes d'architectures, panneaux explicatifs, interviews, films sur des projets internationaux.


mardi 7 août 2012

What are you doing after the apocalypse ?

Pour ceux qui n'auront pas pu voir l'exposition, il restera toujours le catalogue de l'exposition, qui comme toujours avec le Musée d'Ethnographie de Neuchâtel est des plus soignés et des plus captivants. On y trouve, chose précieuse pour le muséologue, des explications et des photos du montage de l'exposition, du moins de son démontage/remontage puisque le MEN a encore inventé une nouvelle folie ! Car le thème de cette exposition est déjà une gageure. Que pouvons nous bien faire après l'apocalypse que les médias nous promettent chaque jour ? Le pari de l'équipe a été de conserver la précédente exposition et de venir s'y lover, la détourner pour en proposer une nouvelle. Ainsi le visiteur retrouve la scénographie de Patrick Burnier élaborée pour Bruits, mais s'attache à la découvrir autrement, déstructurée/ restructurée en une nouvelle proposition. Le visiteur s'amuse ainsi à retrouver, repérer les traces, les identifier, les surprendre dans de nouvelles fonctions expographiques. Nouvelle approche d'un patrimoine impalpable. Nouvelle vie aussi pour le musée puisqu'il s'agit d'exposer des oeuvres d'art, celles de M.S. Bastian et Isabelle L avec un Bastokalypse hypnoptisant et puis Atomik Submarine, une prouesse de François Burland. C'est à la fois performance, installation, proposition théorique, puisqu'il s'agit de théâtraliser la destruction, du moins la métamorphose. Une nouvelle exposition importante qui conduit à de nouveaux défis muséologiques. Heureusement le catalogue en conserve la trace. Jusqu'où iront-ils ?

vendredi 3 août 2012

Alésia : trop de médiations tue la médiation

Très belle architecture, originale et intelligente, signée Bernard Tschumi, pour le centre d'interprétation du Muséo-Parc d'Alésia, inauguré en mars dernier en Côte d'Or. Cet élément fait partie d'un ensemble, constitué du champ de fouilles avec ses vestiges, de la statue et du futur musée rénové. C'est la première question que l'on peut se poser : était-ce raisonnable de faire dans un site aussi enclavé et peu habité, un musée plus un centre d'interprétation ? L'avenir dira si la fréquentation est au rendez-vous. Simplement le centre d'interprétation ne présente de ce fait que peu de collections, si ce n'est quelques éléments issus du musée de Saint Germain en Laye et des reconstitutions placées parfois sous vitrine, à tel point que le public est en droit de s'interroger et de douter face au peu de traces présentées.
Il s'agit ici d'expliquer la bataille, son enjeu, son contexte et son déroulé pour mieux comprendre le site. Hélas, les choix faits en terme de médiations sont peu probants, une pléthore de textes à l'hideux graphisme, dont la hiérarchie se fait très mal percevoir, agrémenté de multiples multimédias peu ergonomiques et surtout d'un audioguide remis systématiquement. Le visiteur ne sait plus où donner de la tête et comme on lui propose de plonger directement dans la matière et dans force détails, sans aucun parcours vraiment lisible, s'il n'est pas un peu informé en amont, il aura des difficultés à recomposer lui-même le récit et surtout à s'y intéresser. Il devra parvenir au terme de son parcours pour disposer d'une synthèse au travers d'un film qui résume les éléments dans une fiction au demeurant assez kitsch. Cela arrive un peu tard pour interpeller et susciter l'intérêt. C'est finalement la partie contemporaine sur Napoléon III qui parait la plus réussie. Enfin les animations et reconstitutions en extérieur sont intéressantes dans leur genre, mais paraissent un peu ridicules par leur taille. Signalons aussi une scénographie de l'exposition signée Guy-Claude François, avec quelques belles idées, mais dont on se demande comment elle va vieillir tant elle parait déjà mis à mal avant son premier hiver... Bref, on ressort du site en se disant qu'il est bien difficile de faire des expositions convaincantes...
à regarderhttp://www.dailymotion.com/video/xpmst3_museoparc-d-alesia_tv

vendredi 27 juillet 2012

Par nature

Le Domaine de Chamarande poursuit ses investigations Nature-Culture avec des présentations de jeunes artistes ou d'artistes confirmés explorant les relations et les visions sur l'environnement. De l'exposition présentée cet été, inégale, nous retiendrons surtout l'oeuvre de Ackroyd & Harvey intitulée Face to face et conçue spécialement pour le lieu de l'Orangerie. Tableaux spectaculaires vivants, puisque réalisés en herbe, en utilisant la sensibilité à la lumière du cycle de la photosynthèse pour révéler des images. Performance simple et étonnante qui nous interroge sur notre rapport au vivant, à la mort... En présentant le portrait d'agents du domaine, la volonté d'inscrire l'oeuvre dans le lieu est redoublée. On appréciera également dans le Château les propositions pleines d'humour de Thierry Boutonnier dont le distributeur d'oeufs dissimule derrière un humour potache des questions essentielles sur la société de consommation et sur la standardisation de nos modes de vie. A voir jusqu'au 30 septembre. 

vendredi 20 juillet 2012

Voir autrement le Brésil

Si à Paris, la Fondation Cartier pour l'art contemporain présente l'exposition Histoires de Voir dans une scénographie originale d'Alessando Mendini, avec la présence d'un grand nombre d'artistes brésiliens inscrits dans la mouvance de l'art brut, domaine atteignant désormais la reconnaissance évidente des grandes institutions ; de son côté le centre des expositions du Palais Impérial de Rio de Janeiro invite dans le même temps des artistes semblables, et parfois communs, à présenter également leurs oeuvres. Teimosia da Imaginaçao, est une exposition curieuse, rassemblant un grand nombre de contemporains, démontrant l'universalité des approches, tant les parentés sont évidentes avec d'autres artistes du monde entier, collectionnés par exemple au LAM de Villeneuve d'Ascq. Ressemblance au demeurant troublante, comme si un imaginaire humain enfoui s'y exprimait irrésistiblement.
Notons surtout que dans le même bâtiment du Palais Impérial, à l'étage, dans un autre genre, est exposée une superbe sélection des travaux de photographes brésiliens du Fond photographique ITAU. Notre palme d'or revient sans conteste pour ce qui nous concerne à Eustaquio Neves dont l'oeuvre est époustouflante. A voir par exemple ici.

dimanche 15 juillet 2012

Planétaire

Comme à la Fondation Electra avec Carbone 12, dans le monde entier des expositions donnent à penser les questions environnementales et à favoriser les prises de conscience citoyenne. Les artistes se mobilisent, et les convergences entre urgences planétaires, recherches scientifiques et actions artistiques participent des expositions passionnantes qui nous sont données à voir présentement. À l'occasion de Rio + 20, le jardin botanique de Rio de Janeiro présente une exposition où des artistes inventifs explorent les questions environnementales. Les Cités du futur sont appréhendées au travers d'oeuvres interactives. Des médiateurs accompagnent les visiteurs pour les sensibiliser. Le Jardin botanique présente ainsi des actions multiples en faveur de la biodiversité et de la prise de conscience citoyenne.

mercredi 4 juillet 2012

Carbone 12 : à la découverte du clim'art

L'association britannique Cape Farewell soutient et initie des projets artistiques en relation avec le développement durable. Cinq équipes sont présentées ici avec des travaux aboutis ou en cours de recherche. Les expéditions en terre australe sont passionantes et les relations tissées entre artistes et scientifiques prennent du sens. Toutes les réalisations ne sont pas aussi fortes bien sur, mais ce qui compte ce sont les processus de compréhension qui par les démarches mêmes des artistes, que l'on saisit au travers des reportages notamment de David Buckland, induisent immédiatement la sensibilisation du visiteur. La Fondation Electra présente les résultats dans une exposition très agréable et judicieuse, malgré le sujet pour le moins angoissant, à l'heure de Rio + 20. Si peu de solutions semblent se profiler pour l'avenir, les artistes cherchent à nous alerter, avec des moyens symboliques. A ce titre, les icebergs couleur rouge sang ne constituent pas les oeuvres les moins fortes.
A visiter jusqu'au 16 septembre, et à regarder toutes les démarches artistiques sur le site de l'Association Cape Farewell.

dimanche 1 juillet 2012

Les manuels de conception des expositions sont encore très peu nombreux, ils sont donc fort utiles. L'idée est bonne, mais pour de nombreuses raisons, elle est très difficile à réaliser. Ainsi l'ouvrage édité récemment chez Eyrolles, intitulé Concevoir et réaliser une exposition, de Carole et Marion Benaiteau, Olivia Berthon et Anne Lemonnier est bienvenu. Hélas, le titre est mensonger, car il s'agit en réalité de Concevoir et réaliser une exposition d'art, les auteurs maitrisant très approximativement les approches non artistiques de la mise en exposition.
Pour ne pas entrer dans les détails ici et être synthétique dans notre compte rendu, appliquons une approche comptable. La question de la définition du contenu de l'exposition est réglée en 7 pages, suivies de fiches métier et d'interviews, principe au demeurant intéressant. On y aborde du reste aucunement les questions à se poser en amont sur la destination, l'adéquation avec les publics visés, la cohérence avec le lieu, etc. La question de la scénographie se voit attribuée ensuite 14 pages, mais la communication a droit, elle, à 19 pages ! On aura compris que ce n'est pas vraiment le sens et ce que l'on dit qui importe dans une exposition... Enfin, la médiation, au sens large, a droit pour finir à 10 pages fort générales. Le livre traite entre temps des questions de régie, d'édition et de graphisme, sans doute de façon plus réussie.
Une seule fois le mot de muséographie est utilisé dans un entretien (p.54), ailleurs les auteurs préfèrent celui de commissaire. Quoique l'on en pense, peut-on se passer de définir les termes ? Ce n'est malheureusement pas là le seul problème.
On y lit en filigramne la manière dont on pense et conçoit l'exposition dans le monde des beaux-arts, et des choses savoureuses sont écrites, ainsi page 17 : "une fois la sélection d'oeuvres terminée, l'équipe scientifique de l'exposition rédige le contenu didactique". C'est, hélas, vraie dans bien des cas, et c'est toute la différence entre l'exposition d'objets, dans laquelle ces derniers sont sélectionnés d'abord, avec un enrobage construit ensuite, et l'exposition de discours où les idées prévalent à la sélection des expôts. Mais ce type d'exposition n'est pas du tout abordé dans l'ouvrage. Ici, il suffit "souvent d'une simple feuille A4" pour définir les intentions du concepteur (p.13). Bref, nous connaissons certains muséographes qui vont tomber de leur chaise.
Enfin, pas un mot n'est dit de l'évaluation des expositions...
Il est malheureux que l'ouvrage ne se soit pas cantonné à l'exposition d'art et qu'il déploie une ambition généraliste. Les intentions étaient louables. Il sera toutefois utile pour entrer dans le sujet et servir de guide, à la manière de la célèbre collection de manuels, Expographie pour les nuls.

mercredi 27 juin 2012

Saint d'Esprit des lieux

Au Louvre, Marie-Laure Bernadac poursuit l'imbrication des histoires, s'ingéniant à croiser la création contemporaine et les oeuvres consacrées. Pour cette fois c'est surtout le cadre qui est investit, dans le département des objets d'arts, au coeur des appartements cossus que Wim Delvoye le grand provocateur officie. Le maitre de cérémonies, puisque nous sommes semble-t-il en Grandes loges, y tatoue ses cochons, entortille les christs et rejoue le baiser de Rodin à la façon anamorphose. Les ciboires et autres calices environnent les maquettes écorchées de cathédrales, sans que l'on sache si on est plus proche de l'architecture, de la prouesse d'un compagnon du tour de France où de la démence kitschounette de l'art brut. Et c'est justement cette indistinction qui est intéressante, troublante, amusante, envoutante. Les églises s'enroulent comme des guimauves, des clochers poussent au ciel, et des vitraux hantent le paysage. Beaucoup d'oeuvres présentées l'an passé à Bruxelles, et bien d'autres, sont ici rassemblées où produites pour l'occasion. Pour communier, il manque Cloaca, mais quand même, pour le Louvre, la coupe est pleine. Il faut la boire jusqu'à la lie. C'est un pur bonheur, puisque Delvoye raffole des paradoxes.

vendredi 22 juin 2012

Les Maitres du désordre

Savant alliage entre les thèmes attendus de l'ethnologie sur le sujet (la reconnaissance universelle du chaos à la genèse de toutes les mythologies, la mise en ordre en dessein d'harmonie par la maitrise sociale, les voyages initiatiques des dimensions mystiques, enfin les catharsis pour rythmer et dompter les énergies), le tout mis en musique avec des prolongements plus surprenants sur la fête et les manifestations contemporaines dans une dernière salle qui fait un clin d'oeil manifeste à la muséographie neuchâteloise, et puis l'approche du thème par des oeuvres artistiques les plus contemporaines. La manière de tisser les fils est remarquable, d'ouvrir la discipline ethnologique si habituellement repliée sur elle-même (ce qui n'est pas là son moindre paradoxe) - et Jean de Loisy comme commissaire n'y est sans doute pas pour rien.
Exposition impressionnante par son assise : il est vrai que le premier texte prend bien soin de nous signaler que : "L'architecture de Jakob+MacFarlane a été conçue à dessein pour accompagner l'évolution des sensations psychiques du visiteur pendant son parcours. Il ne s'agit pas d'une simple scénographie, mais d'un objet poétique qui participe à la signification générale de l'exposition" 
Ainsi, attention !, dans cette exposition, la scénographie a du sens ! (c'est sympa pour les autres !). Bref, elle participe du message et elle n'est pas innocente. Le muséologue croit rêver et être déjà en proie aux hallucinations ! Jusque-là nous avions cru, naïvement sans doute, que c'était ce qui caractérisait la scénographie par rapport à la décoration... Mais, respect, nous sommes devant de la poésie matérialisée.
Il est vrai que la scénographie est très présente, au point que ceux qui viennent pour voir de beaux objets en sont énervés à croire le livre d'or, mais pour ceux qui cherchent dans les expositions à mettre en mouvement leur sens et leur intellect, c'est assez réussi. A voir au musée du Quai Branly jusqu'au 29 juillet (pourquoi est-ce si court ?).

samedi 16 juin 2012

Le Voyage à Nantes : c'est parti !

Depuis hier, ouverture officielle d'un programme de festivités hors du commun sur le territoire de Nantes et de la région. Avec Estuaire numéro 3, mais aussi un parcours dans les lieux institutionnels ou plus cachés de la ville, la manifestation imaginée par Jean Blaise joue du transdisciplinaire évidemment, démocratise et rend accessible l'art contemporain comme un art de rue, mêle les réjouissances et donne à la culture un horizon de proximité - bel oxymore ! Ane Leccia sur le Canal Saint-Félix, Fabrice Hyber, mais aussi Yan Pei-Ming, et Maurizio Cattelan au muséum. L'artiste universellement nantais, Pierrick Sorin et ses théâtres optiques, Les anneaux sur la quai des Antilles de Buren et Bouchain, mais aussi Orlan, Morelet, et puis le carrousel marin enchanté de l'île de Nantes, féerie de Patrick Bouchain. Nous ne pouvons tout énumérer, le programme est ici ! A voir et revoir la suite de triangles à Saint Nazaire de Fabrice Varini et aussi le jardin du tiers paysage de Gilles Clément sur le toit de la base sous-marine, une belle idée à développer et voir évoluer dans le temps. Nous avons adoré en avant-goût le Serpent d'océan, de Huang Yong Ping à St Brévin les pins.

mercredi 13 juin 2012

Des expositions à écouter

Il se trouve deux expositions en ce moment à Paris qui sont suffisamment originales puisqu'elles s'écoutent  tout autant qu'elles se visitent ! Martine Thomas Bourgneuf a invité dans un bel article critique ce week-end dans le journal Libération à visiter l'une d'elle, à savoir l'exposition sur la radio présentée au Musée des arts et métiers présentement. Belle exposition où l'on peut écouter des heures d'émissions, comme autant de témoignages de l'histoire et des évolutions de la radio en France. A noter, la scénographie attractive, et des collections du musée de la maison de la radio qui viennent appuyer un propos qui est surtout porté par le son. Un studio d'enregistrement, des interviews et une réflexion sur les évolutions actuelles futures concluent l'exposition.
C'est un peu la même chose, le son est omniprésent, pour l'exposition présentée à la Galerie des bibliothèques de la ville de Paris où une exposition dédiée à Paris en chansons offre une amusante rétrospective sur la ville. Certes, l'exposition ne dispose pas des mêmes moyens et ne joue pas dans la même catégorie, mais la démarche est sympathique. Une belle ambiance enveloppe le lieu, les visiteurs ne réfrénant guère leur envie de chantonner et de deviner qui vocalise au gré de la sélection faite par les concepteurs. Le sujet est immense, et l'on saisit combien la ville lumière fascine. Il y manque le volet des chansons de révolte qui ont si souvent habité les pavés de la capitale, mais cela mériterait une exposition en soi. On peut rechercher les chansons se rapportant à tel ou tel quartier, et ainsi se laisser surprendre.

A visiter également les deux sites internet : Paris en chansons
et le site du musée des arts et métiers qui propose une petite évaluation pour aider à sa refonte.