CayVpNAT7ml2gRzbwqbd/1MvPCt81BAtirczG/NTy3s= MuséoGraphie-MuséoLogie: mai 2011
La Formation en muséologie :

Vous êtes intéressés par une formation initiale ou par la formation continue en muséologie et muséographie ? La formation MEM : Master Expo-Muséographie, en conception des expositions de l'Université d'Artois est faite pour vous !

Voir les renseignements :

ou sur le site de l'Université : (document à télécharger colonne de droite) ou sur ce lien.

Master MEM

lundi 30 mai 2011

Un musée de l'économie

Le Monde donne brièvement, dans son édition du 27 mai, des nouvelles de la Cité de l'économie prévue par la Banque de France dans un hôtel particulier du 17ème arrondissement. Ce projet n'est pas sans intérêt puisqu'il s'agit de mieux faire comprendre aux citoyens les règles de l'économie. Espérons que ce n'est pas pour former les futurs traders des beaux quartiers, mais pour apprendre aux enfants des cités à déjouer les pièges du capitalisme... Si nous savons peu de choses du projet, l'article du Monde laisse cependant assez dubitatif. L'architecte Yves Lion à qui est confié le projet est entouré de François Confino, auquel la journaliste attribue la muséographie. Le problème est sans doute là, car si François Confino est sans conteste scénographe, la question de la définition des contenus demeure assez floue. L'important est "d'éviter le musée poussiéreux" (!!) et pour cela de permettre au public de jouer avec des zapettes... Espérons que le ludique ne l'emporte pas sur un véritable propos tant il y a à dire sur un pareil sujet, éminemment sensible.

Le site Web dédié au projet n'est guère plus explicite, confondant également les rôles (on peut citer : "L’inscription de la muséographie s’effectue selon une certaine neutralité en totale prise d’appui sur la morphologie du bâtiment. Une syntaxe de mobilier très sobre est au service d’une ergonomie d’usage. Vitrines, mobiliers accueillant les médias, totems graphiques, réalisation de cimaises en miroir sans tain, ou verre sablé, agissent à la manière de masques translucides lorsqu’un effa­cement momentané du décor est nécessaire. Pas de concurrence inutile, mais l’entretien permanent d’une subtile collaboration de dif­férents vocabulaires, pour élaborer une scénographie contemporaine, innovante et ludique" : De quoi parle t-on ?, de muséographie en début de phrase ou de scéno à la fin ? Nouvel exemple de cette constante confusion). Espérons également que le comité scientifique ne soit pas composé que d'économistes... 100 000 personnes sont espérées dont 50% de scolaires. Ouverture prévue en 2014.

dimanche 29 mai 2011

2011, l'Odyssée Kubrick

L'exposition Kubrick à la Cinémathèque de Paris est symptomatique d'une manière de penser et de faire des expositions. Très loin de la très belle exposition Jacques Tati ou même de celle concernant Almodovar, ou encore de l'exposition Renoir, certes moins originale au niveau de la scénographie que les deux premières, mais très audacieuse sur le propos et l'expérience comparative. Pour Kubrick, la scénographie est des plus terne, sans aucune surprise, et la muséographie est scolaire et dépourvue de toute imagination. C'est fâcheux pour présenter un tel cinéaste, à moins que ce soit une façon de se faire modeste et invisible ? En tous les cas, c'est assez ennuyeux, et seul l'intérêt pour Kubrick conduit à s'intéresser au propos.

Certes les lieux de la Cinémathèque ne sont pas, on le sait, adaptés et prévus pour réaliser des expositions, et à chaque fois les contraintes sont grandes. Toutefois, comment expliquer que des concepteurs puissent jusqu'à oublier toute introduction à l'exposition ? Car ce n'est pas le texte placé en sorti d'ascenseur qui pallie le manque d'introduction - et de conclusion - de l'exposition. Si vous ne connaissez pas Kubrick avant de rentrer dans l'exposition, tant pis pour vous, vous êtes censés connaitre ! Les textes pour chaque film et donc pour chaque séquence de l'exposition sont placés là où il y a de la place. Textes souvent rédigés sans prendre en compte les logiques de lecture par un visiteur. Bref, à défaut de tenir un propos d'ensemble, l'exposition accumule surtout les reliques, comme des fétiches sur chaque film. C'est sans grand intérêt intellectuel, mais cela plait aux adorateurs. Il est vrai qu'il y a un travail de recherche considérable pour collecter les objets et documents, mais cela suffit-il réellement pour faire exposition ? C'est là une façon classique d'envisager l'exposition, mais cela n'excuse pas les erreurs sur le plan muséographique. Cette exposition serait un bon terrain d'exercice critique pour une formation en muséologie... !

samedi 21 mai 2011

Dictionnaire de muséologie


Ca y est ! Il est arrivé ! Le Dictionnaire encyclopédique de muséologie est paru. Attendu depuis vingt-cinq ans au moins au sein de l'ICOM, c'est grâce au travail acharné d'André Desvallées et François Mairesse que l'entreprise a pu être menée à bout. Belle réussite à laquelle nous sommes fiers d'avoir participé, avec Yves Bergeron, Bernard Deloche, Jean Davallon, Noëmie Drouguet, Raymond Montpetit, et Martin Scharer. 21 articles de fond et une partie rubriques de 500 mots définis, le tout forme un ensemble cohérent complété de 3 cahiers iconographiques. L'ouvrage sera très certainement indispensable aux étudiants de la discipline et nous l'espérons utile aux professionnels et chercheurs.

Bon de commande en pdf ici

vendredi 20 mai 2011

Dieu(x) Mode d'emploi

Heureusement, il y a le texte de Gilles Courtemanche qui apporte un peu d'esprit critique à une exposition qui serait sans cela très belle et apaisante, mais d'une platitude déconcertante. Le Musée de la civilisation de Québec accueille cette exposition de Tempora présentée d'abord à Bruxelles. Si le propos de Courtemanche a semble-t-il fait débat au Québec, c'est celui d'Elie Barnavi qui nous parait pour notre part sujet à discussion, puisqu'il affirme tout de go que l'on a davantage tué au nom de la Nation, de la classe ou de la race que durant toute l'histoire l'ensemble des religions... Ce n'est pas un concours, mais on peut quand même être dubitatif. Cette séquence Conflits et coexistence a le mérite avec ces deux textes de faire débat. Rituel, passage, lieux, cultes, au-delà, divinités, corps sont les autres séquences qui ponctuent l'exposition, rien de bien révolutionnaire. Le discours est consensuel et ne questionne guère l'obscurantisme des traditions religieuses. Comme dans un monde enchanté, les religions seraient de simples croyances ne perturbant pas la société contemporaine. Si l'intention de faire connaitre la religion de l'autre pour aspirer à plus de tolérance est louable, on pourrait aussi proposer un dépassement de celles-ci pour construire un vivre ensemble qui ne repose pas sur des croyances vieilles de deux mille ans à l'heure où nous avons les moyens de comprendre le monde avec plus de rationalité. Plutôt que de contribuer à légitimer le fait religieux, le musée ne devrait-il pas éveiller les consciences et combattre les sources d'obscurantisme ?

jeudi 19 mai 2011

Connaitre les coulisses du muséum de Nancy

Pour connaitre un brin d'histoire du muséum-aquarium de Nancy, mais pour comprendre aussi ses collections, le travail conduit par les différents professionnels qui y oeuvrent, il faut se reporter au petit ouvrage Autour des collections publié par l'institution. Le grand public peut ainsi découvrir la politique d'acquisition, la gestion des collections et la conservation. Ce sont aussi les services de médiation et le travail avec les publics, la recherche, les relations conduites avec les universitaires, mais également avec les artistes. En quelques pages à chaque fois, les différents domaines sont ainsi expliqués. Richement illustrée, cette publication de qualité est évidemment une très belle introduction au monde muséal.

mercredi 18 mai 2011

Brassens pour tous

Etonnant Brassens qui plaît à toutes les générations et au-delà des clivages habituels, bien qu'il n'ait pas sa langue dans sa poche. L'exposition que lui consacre la Cité de la Musique est convaincante. D'une très belle scénographie, originale, signée Christian Marti, Antoine Fontaine et Gladys Garot et agrémentée des dessins de Joann Sfar, l'exposition conçue par Clémentine Deroudille est très plaisante, même si son propos hagiographique est attendu. Après Gainsbourg, Lennon, Hendrix, c'est le culte des idoles. Bon évidemment la veine est infinie, et la Cité peut prévoir un programme d'expositions de ce type pour les 50 prochaines années ! Mais il faut reconnaitre que c'est très bien fait et que l'on prend beaucoup de plaisirs. Il est vrai que l'on aurait pu s'attendre à un discours plus audacieux et surprenant, en questionnant cet aspect transgénérationnel et populaire de l'artiste, en allant interroger les publics, et le rapport particulier que chacun entretient avec le chanteur. Qui n'a jamais chanté du Brassens ? Qui ne se surprend pas un peu malgré soi à l'entonner ? Il est sympathique de constater combien les visiteurs ont du mal à se contrôler dans l'exposition et à ne pas se mettre à chanter tous en coeur ! Cette dimension sociologique de l'appropriation et de la réception aurait pu être développé. Le petit dispositif qui propose de participer au Championnat du monde des Brassens en se transformant à l'aide d'une moustache et en enregistrant sa version d'une chanson, puis de déposer sa vidéo sur internet est des plus drôle.

samedi 7 mai 2011

La Maison de l'Histoire de France

Quel musée d'histoire pour la France ? Voilà la question posée dans ce petit ouvrage critique, publié récemment chez Armand Colin, ouvrage qui invite à la réflexion. Vincent Duclert rappelle la genèse du projet et ses ambivalences si ce n'est ses contradictions et inconséquences. La manière dont le projet est engagé est plus que périlleux, non seulement parce que l'on sait l'usage douteux du terme d'identité fait par le gouvernement et qu'il est donc permis de redouter le pire, mais aussi parce qu'il ne saurait y avoir une seule histoire. C'est une multiplicité d'histoire qu'il faudrait convoquer. Or, la manière dont le débat est posé fait frémir. Imaginer une exposition conçue à partir des collections des neuf musées envisagés est redoutable : le musée de la Préhistoire des Eyzies et le musée des antiquités nationales de Saint Germain en Laye (la France existe depuis tout ce temps ?...!), y ajouter le musée du moyen âge de Cluny et des musées de châteaux (Ecouen, Fontainebleau, La Malmaison, Compiegne...), voilà une vision bien particulière de la France ! On ne peut pas dire que ce soit une conception novatrice ! Isabelle Backouche fait une hypothèse fort crédible : tout cela ressemble à une stratégie de rationalisation des établissements publics qui se verraient ainsi regroupés.
Faut-il d'ailleurs un musée de l'histoire de France, comme le veut le président Sarkozy ? N'y a t-il pas suffisamment de musées alors que les crédits sont à la baisse un peu partout et ne faudrait-il pas mieux permettre à ceux existant de se développer plutôt que de vouloir une Xème nouvelle institution pour marquer le règne du Prince, maladie française bien connue ? N'y avait-il pas mieux à faire ? Ces questions, Jean-Michel Tobelem les pose avec pertinence dans sa contribution. Ariane James-Sarazin rappelle qu'un musée de l'histoire de France existait déjà aux Archives, et rend compte de son projet scientifique et culturel. On comprend que les auteurs soient énervés par tant de gâchis. Encore un projet mal parti. Un de plus.

dimanche 1 mai 2011

oMusée, l'app des expos

Belle petite application pour votre Iphone évidemment, application qui plus est gratuite. oMusée présente l'actualité des expositions (essentiellement parisiennes pour le moment) et des sites français à visiter avec toutes les informations pratiques. Pour le moment un brin limité, il faut espérer que tous les sites y figurent à terme pour qu'elle devienne vraiment pertinente. L'application est bien faite, il est seulement dommage que l'on ne puisse pas interagir pour laisser des commentaires et apporter des témoignages, autrement que via Facebook.

Cette application manquait. Il est du reste étonnant que les éditeurs ne se lancent pas dans les éditions électroniques avec plus d'appétit, alors que s'il y a bien un secteur de l'édition où le livre électronique évolutif et interactif est vraiment appréciable, c'est le domaine des guides de voyage et assimilés.