CayVpNAT7ml2gRzbwqbd/1MvPCt81BAtirczG/NTy3s= MuséoGraphie-MuséoLogie: Debord, un art de la simulation
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dimanche 19 mai 2013

Debord, un art de la simulation

Crime de lèse majesté que d'oser critiquer Debord évidemment, mais quand même, il faut bien avouer que l'exposition de la BNF, loin de rendre seulement hommage au grand homme, dévoile sans en avoir l'air le visage d'un chef de groupe, certes révolutionnaire et sympathique, mais qui rivalise néanmoins avec les mouvements les plus sectaires et ésotériques, et qui derrière une apparence de refus des codes bourgeois cultive en réalité le culte de la personnalité. Le tableau des appartenances et des exclusions présenté dans l'exposition est à cet égard fabuleux. Car au final le mouvement finit par s'enfermer et lorsque des jeunes tentent de destituer le gouverneur, selon le rituel instauré, ils se font exclure ! La dérision du début à ses limites. Tout comme l'auto-organisation fédéraliste libertaire bientôt abandonnée au profit d'un bon centralisme des décisions, digne du comité central ! Comme bien des mouvements de l'époque, les situationnistes répondent aux mêmes réflexes un brin totalitaire. Passons sur les théories qui sont souvent fantaisistes pour ne pas dire foutaisistes. L'internationale lettriste puis situationniste, ne serait-ce donc que de petits groupes de fanatiques qui s'autocongratulent ? L'exposition laisse un drôle de goût si l'on n'arrive pas à priori en décidant de parcourir l'exposition en se prosternant. C'est quoi au final, le véritable apport de Debord ? C'est tellement intense, que cela parait indicible ou inintelligible ! Quand fera-t-on la lecture critique d'une époque qui n'a pas dédaigné participer du système tout en prenant la pause de ceux qui le refusent avec radicalité ? Ainsi la publication des ouvrages savamment calculée ! Quel génie du marketing ce Debord !
L'exposition, que l'on ne peut pas photographier (c'est bien la peine d'avoir acheté aussi cher ces archives !!), est malgré tout fort belle. Mais l'on peut aussi critiquer la manière dont l'institution BNF en intitulant l'exposition Guy Debord. Un art de la guerre, alors qu'il s'agit d'abord d'un mouvement collectif, travestie à la fois l'esprit et participe de la célébration trompeuse en nourrissant un individualisme peu en phase avec le sujet.

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