CayVpNAT7ml2gRzbwqbd/1MvPCt81BAtirczG/NTy3s= MuséoGraphie-MuséoLogie: A mourir pour mourir !
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vendredi 1 janvier 2010

A mourir pour mourir !

S’enfonçant chaque jour davantage dans les eaux d’une lagune polluée et contaminée par les industries avoisinantes, Venise est superbe. Evidemment superbe, comme tous ces bijoux que l’on conserve précieusement dans nos vitrines de musées, témoignant d’un passé qui n’est plus. Ville musée, Venise est avec Las Vegas sans doute les deux parcs d’attractions formidables de notre planète, l’une patrimoniale, mise à mort par un tourisme béatifié par l’UNESCO, l’autre enfer du jeu qui étourdit de son électricité les esprits simples. Ville Lumière, elle était le symbole d’un humanisme éclairé et de la prouesse du génie humain, dont ses gloires passées témoignent, peintres, musiciens, architectes, décorateurs d’opéra... Venise rend compte du déclin de notre civilisation, enfermée dans un mouroir festif. Carnaval, parades des gondoles, réjouissantes escapades touristiques pour amoureux insouciants... Régis Debray l'accusait jadis d'être trop policée pour être honnête, son image parfaite est pourtant écornée. Venise condamnée par le réchauffement climatique est aussi en proie au trompe-l’oeil qui la menace. Devenue une sorte de lieu de pèlerinage pour touristes, elle fait semblant de vivre, alors que tout y est devenu factice. La plupart des habitants ont fuis, et ne demeurent que ceux qui travaillent pour l’industrie du tourisme. La vie se singe elle-même pour que les badauds puissent s’immortaliser sur des clichés que l’on efface aussi vite qu’on les prend. Elle est un formidable lieu de réflexion sur les excès de la patrimonialisation.

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