Très beau projet d'exposition au Musée des Beaux Arts de Lille : rendre compte visuellement de la pensée, une gageure ! C'est au travers d'une série de portraits de Velasquez, Ribera et Giordano que l'on prend la mesure de l'intentionnalité du peintre : faire ressentir à son spectateur l'intensité dans lequel est plongé l'homme perdu dans ses pensées. Le philosophe est alors le sujet le plus approprié et la rédécouverte de l'antiquité sert de prétexte. Platon, Héraclite, Démocrite offrent la possibilité de mille variations pour l'imagination du peintre. Mélange de vision de l'histoire plongée dans les codes et les attributs du XVIIème siècle, les allers-retours sont impressionnants, de même que les jeux d'influence entre le siècle d'or espagnol et les peintres d'Italie ou des Pays Bas. L'exposition est simple dans sa présentation, concentrant les regards vers les oeuvres mises en confrontation. Les peintures sont du reste inégales, mais ce qui compte c'est avant tout le sujet pour le propos de l'exposition, c'est ce qui intéresse, plus que la technique. Le choix de mettre très peu de médiation en salle est compensé par un très beau petit livret que le visiteur peut conserver en souvenir, une option au final très pertinente. L'ajout d'une installation contemporaine de Bill Viola au centre de la pièce est sympathique, mais nous avouons que même si nous aimons habituellement cet artiste, nous n'avons pas bien compris son intérêt. Cette exposition est à découvrir jusqu'au 13 juin.
lundi 11 avril 2011
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire